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...es directives anticipées, mais j’y vois une difficulté semblable à celle que nous rencontrons avec le don d’organes. Peu de personnes pensent à indiquer de leur vivant à leurs proches s’ils sont favorables ou non au don d’organes. Au fond, j’ai le sentiment que pour la fin de vie comme pour le don d’organes, il est difficile de se positionner de son vivant, car cela implique d’envisager sa propre mort, et sans doute Éros est-il plus sexy que Thanatos ! Il faut communiquer sur l’intérêt de ces directives anticipées, mais sans enfermer l’équipe médicale dans un veto absolu, en lui laissant une part d’autonomie. Et quel poids ferions-nous peser sur le tiers de confiance qui se verrait confier le précieux message ! Voilà mes interrogations sur l’opportunité de l’opposabilité et du caractère contr...
Ce serait un chiffon rouge, et pour tout dire une sortie de route tout à fait inacceptable. Efforçons-nous de promouvoir une culture de vie du début jusqu’à la fin. L’équilibre de la société dépend aussi de la place que l’on accorde aux plus faibles, à l’accueil que nous faisons à la mort. La question est de savoir si nous voulons une société solidaire, y compris à la fin de la vie, ou bien une société qui abandonne celui qui souffre. Vous avez compris que je fais le choix de la solidarité et de l’accompagnement de la souffrance. Nous sommes prêts à rester dans l’unité et à trouver un bon équilibre, mais pas à n’importe quel prix, vous l’avez compris. Gardons toujours à l’esprit ...
...s sommes sollicités pour l’analyse d’un texte sur la fin de vie. Derrière cet apparent paradoxe, nous sommes en réalité exhortés à reprendre une réflexion philosophique ancestrale qui préoccupe les humains depuis la nuit des temps. L’homme a la conscience claire de la finitude de sa vie et, si notre civilisation moderne fait une place plus réduite que les sociétés antiques à la méditation sur la mort, elle n’en exprime pas moins le désir d’une fin de vie dans la dignité. Or le mal mourir persiste en France aujourd’hui. Nos concitoyens expriment le désir d’une fin de vie paisible, à domicile, avec leurs proches autour du lit et sans acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable. La réalité est toute autre : la plupart des personnes décèdent à l’hôpital, souvent même dans un service d...
À titre personnel, comme beaucoup de médecins, je serai soulagé et fier d’exercer mon activité au service des malades et selon leur volonté, à toutes les phases de leur vie et de leur mort, sans avoir à rechercher des subterfuges ou des solutions hypocrites. Ceux qui, comme moi, ont affronté les agonies douloureuses des jeunes malades du sida dans les années quatre-vingts, des patients cancéreux ou des enfants atteints de maladies mortelles partageront, j’en suis sûr, ce voeu d’apaiser et de préserver la dignité du patient jusqu’à la fin de sa vie.
... – sans manquer de respect à notre collègue Leonetti – que les trous dans la toile qui subsistaient sur la nutrition et l’hydratation poseraient de toute façon, et de manière récurrente, un certain nombre de problèmes auxquels sont confrontées aujourd’hui les équipes soignantes et les familles. Comme l’on dit les orateurs précédents, il y a dans notre société une angoisse injuste à l’égard de la mort. Elle n’est pas injuste parce qu’elle serait inégalement partagée ; malheureusement, chaque mort est singulière et la difficulté que nous avons à nous projeter dans la nôtre nourrit cette angoisse. Mais lorsque les institutions en général, la santé publique, se montrent peu capables d’y répondre et de rassurer une population entière sur les conditions dans lesquelles chacun d’entre nous pourrait ...
Madame la présidente, madame la ministre, aujourd’hui, notre débat doit nous conduire à nous interroger sur la pertinence d’une nouvelle réforme de la législation sur la fin de vie. Chacun d’entre nous ici a bien conscience de l’importance exceptionnelle de cette interrogation. Toucher à la mort, c’est en effet poser la question du sens de la vie. La mort « transforme la vie en destin », écrivait Malraux, et le poète François Cheng, dans ses Cinq méditations sur la mort, nous invite à repenser nos vies à partir de cette inéluctable issue de l’homme. Tous, nous avons vécu l’expérience de la mort de proches ; tous, nous avons été profondément marqués par ces heures où un être très cher s’...
Pourquoi ignorer que cette volonté de tout maîtriser de la vie, y compris la mort, est la porte ouverte à une vision terriblement utilitaire de l’homme ? Quand les digues des fondements de la médecine sautent, Le Meilleur des mondes n’est pas très loin. Chers collègues, je suis conscient que chacun d’entre nous parle aujourd’hui avec sa propre expérience de la vie et sa propre expérience de la mort de ses proches, et je respecte nos différences sur un sujet aussi personnel. P...