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...me semble faire aucun doute. Sans négliger aucune dimension de notre débat et même aucune polémique saine, je sais que ce débat et ce vote, dans les circonstances actuelles, doivent permettre de montrer au monde entier la détermination sans faille de la France dans le combat qu’elle conduit avec d’autres contre Daech. Plusieurs raisons plaident en faveur de cette prolongation de notre engagement militaire et, je l’espère, d’un vote unanime de notre assemblée. J’en citerai trois. La première est au coeur de notre engagement. Je l’ai dit à la tribune du Congrès, je le redis ici : Daech ne nous combat pas pour ce que nous faisons, mais pour ce que nous sommes. Ne nous trompons pas : nous sommes face à une organisation totalitaire, qui veut détruire notre mode de vie, abattre nos valeurs et semer la ...
Pour combattre le terrorisme, il ne faut pas se tromper de cible. En Syrie, la France déploie sa force pour combattre Daech, et Daech uniquement. Aucune bombe française – je dis bien aucune – n’a jamais été larguée sur les partisans de Bachar Al-Assad et encore moins sur ceux qui le combattent. Nous savons nous assigner des priorités. Jamais l’un de nos moyens militaires, je le répète, n’a été utilisé à d’autre fin que le combat, sur le terrain, contre le terrorisme et Daech. Nous assumons totalement le fait de nous être fixé, de longue date, cette priorité. Aujourd’hui, bien entendu, nous nous réjouissons tous ici, sur tous les bancs, du renforcement possible de la coalition internationale. Nous nous réjouissons que la Russie, touchée elle aussi par le terrori...
Au plan européen, là encore à l’initiative de la France, les vingt-huit États membres se sont engagés à soutenir l’action militaire de notre pays, en vertu de l’article 47.2 du traité de Lisbonne. Les États-Unis veulent intensifier leur engagement et doivent maintenant préciser en quoi il consistera. Le Royaume-Uni déclare vouloir rapidement engager ses forces dans ce combat commun. Je l’ai déjà mentionné, après l’attentat qui a coûté la vie à 225 de ses ressortissants dans le Sinaï égyptien, la Russie a commencé à réorienter...
Comment croire, alors qu’un avion d’un pays de l’OTAN a abattu hier un appareil russe, qu’une simple coordination des efforts internationaux contre l’État islamique pourrait suffire ? Ce dont nous avons besoin, c’est d’une coalition unique, d’une bannière unique contre le drapeau noir, avec des objectifs militaires et politiques partagés.
Sur le terrain, comme vous l’avez dit, il faut intensifier les bombardements des centres névralgiques de l’ennemi. L’arrivée du porte-avions Charles-de-Gaulle permet de tripler notre capacité de frappe, et je voudrais rendre hommage à tous nos militaires qui combattent sur tous les fronts pour défendre notre liberté et notre sécurité.
...ous devons étendre nos frappes aux zones qui permettent à l’État islamique de répandre sa gangrène jusqu’en Europe, notamment à la frontière entre la Syrie et la Turquie. C’est indispensable pour mettre un terme à la porosité de la frontière, par laquelle transitent les combattants étrangers. C’est indispensable aussi pour aider les Kurdes, dont la bravoure ne se dément pas. Toujours sur le plan militaire, nous devons aussi avoir le courage d’anticiper l’étape d’après et les actions au sol. L’État islamique sera affaibli depuis les airs mais il ne sera vaincu qu’au sol. Ne répétons pas les erreurs de l’Irak ou de l’Afghanistan…
Nos efforts doivent être autant militaires que diplomatiques. Les réunions qui se sont tenues à Vienne ont conduit à l’adoption d’une feuille de route et d’un calendrier, qui ont été endossés par la Russie et par l’Iran. Ne multiplions pas les points de blocage quant au départ préalable du président syrien et sachons rester ouverts aux schémas qui permettraient de concrétiser l’horizon d’une transition politique.
...ttentats, les plus meurtriers de son histoire. Au nom du groupe UDI et de l’ensemble de la représentation nationale, je veux rendre hommage aux 130 victimes, aux blessés qui ont survécu, notamment ceux dont les jours sont encore en danger, à leurs proches et à toutes celles et ceux qui ont craint pour leur vie et ont vécu de terribles heures d’angoisse. Nous voulons également rendre hommage aux militaires, aux forces de sécurité et aux professionnels de santé, à leur courage et à leur professionnalisme sans faille. Face à l’horreur qui a frappé Paris et la France, nous saluons l’action du Président de la République et du Gouvernement et soutenons les décisions graves qui ont été prises. Lorsque la barbarie frappe notre pays, la cohésion nationale et le consensus politique s’inscrivent comme une é...
...que. Nous pouvons leur rendre hommage. Il s’agit d’un niveau jamais atteint depuis la fin de la guerre d’Algérie. Certes, le Président de la République s’est engagé, lors de son discours devant le Parlement réuni en Congrès, à augmenter les moyens de la défense et mettre un terme aux suppressions de postes, ce à quoi nous l’avions invité lors du vote de l’actualisation de la loi de programmation militaire. Il est urgent que les pays européens s’unissent pour se donner les moyens de mener une lutte implacable contre le terrorisme islamiste. À cet effet, le recours à la clause de solidarité communautaire, que la France a eu raison d’invoquer, témoigne de la puissance des outils dont nous disposons. Il reste à les utiliser concrètement, à bon escient et au bon moment. La lutte sera longue et diffic...
... l’objet d’une agression armée. La France est en guerre parce que les attaques perpétrées à Paris et Saint-Denis et les projets avortés grâce à l’action de nos forces de sécurité intérieure constituent des actes de guerre préparés, coordonnés, et revendiqués par une armée terroriste qui tente de prendre la forme d’un État. La France est en guerre parce que nous sommes engagés diplomatiquement et militairement dans une lutte durable contre le terrorisme au Mali comme au Sahel et au Moyen-Orient. Cette guerre est singulière. Elle est menée au nom d’une foi dévoyée qui ne reconnaît ni nos lois ni le droit international. C’est une guerre qui nous a été déclarée par un adversaire qui cherche à conquérir par la force toutes les apparences et toutes les prérogatives d’un État mais refuse toutes les resp...
...nte de plusieurs dizaines de milliers d’individus venus d’Irak, de Syrie pour la plupart, et d’Occident, obéissant tous à une idéologie macabre. Sous couvert de principes islamiques, cette organisation prône une doctrine mafieuse et criminelle pour asservir les populations sous son contrôle. Elle y parvient en menant une épuration ethnique et religieuse, en exécutant presque systématiquement les militaires et miliciens des armées irakiennes et syriennes faits prisonniers ainsi que les rebelles syriens, en massacrant des civils, notamment dans certaines communautés, comme les chrétiens d’Orient, les Yézidis, les Kurdes, pour ne citer qu’eux. Leurs méthodes d’exécutions sont toujours barbares : fusillades, décapitations, crucifiements et lapidations. C’est à juste titre que Daech est accusé de crime...
Madame la présidente, monsieur le Premier ministre, madame et messieurs les ministres, chers collègues, les périodes tragiques appellent des décisions graves. Décider d’intervenir militairement sur un territoire étranger en fait partie. Il convient donc, d’emblée, de souligner le caractère solennel de notre débat et le sens des responsabilités qui doit le guider. Nous le devons à nos concitoyens, qui font face à la menace djihadiste avec courage et dignité. Nous leur devons aussi de garantir leur sécurité, mais sans posture martiale ni esprit de vengeance. Il faut agir, oui, mais ...
... à définir et à mettre en place, avec l’aide et la solidarité internationale. L’intervention qui nous est proposée aujourd’hui répond-elle à ce cadre d’analyse ? François Hollande a déclaré au Congrès de Versailles chercher une solution politique dans laquelle Bachar Al-Assad ne peut constituer l’issue. Il a aussi affirmé que l’ennemi de la France en Syrie était Daech. Néanmoins, l’intervention militaire n’est pas la solution d’avenir pour la Syrie. L’ONU doit être placée au centre d’initiatives diplomatiques et politiques. Nous partageons bien sûr l’objectif du Président de la République de détruire Daech. La destruction de cette organisation est nécessaire pour sauver des populations, celles de Syrie et d’Irak, mais aussi celles de Libye, du Liban, de Jordanie, de Turquie et des pays voisins. ...