23 interventions trouvées.
...sé hier aux Français est inverse. Il est très clair : l'alpha et l'oméga de votre politique en matière de finances publiques consisteront, plutôt qu'en la baisse des dépenses publiques, en l'augmentation des prélèvements obligatoires. Or, tous les pays qui ont réussi à assainir leurs finances publiques ont fait porter la majorité de l'effort sur la réduction des dépenses publiques, du Canada à l'Allemagne en passant par la Suède. Dans les exemples étrangers qui ont réussi, l'effort portait à 70 % sur la dépense et seulement à 30 % sur les impôts. Et encore s'agissait-il d'une fiscalité qui ne s'attaquait pas à la compétitivité, c'est-à-dire qui épargnait le travail et l'investissement ! Or, qu'y a-t-il dans le programme qui nous a été présenté hier ? Vous supprimez la révision générale des politi...
...r, au moins provisoirement, les marchés, à détendre les taux d'intérêt, bref, à donner une bouffée d'oxygène salutaire aux économies espagnole et italienne qui, je le rappelle, représentent plus de 30 % du PIB de la zone euro. C'est dire combien l'enjeu est vital. Si ces avancées ont été possibles, c'est d'abord et avant tout, je veux y insister, grâce aux concessions faites par la chancelière d'Allemagne, Mme Merkel, avec une très grande hauteur de vue et en dépit des réticences de l'opinion publique allemande et d'une partie de sa majorité au Bundestag.
Je veux juste citer une phrase de sa déclaration au Bundestag : « Il s'agit d'un pas important de l'Allemagne, qui montre au monde que nous nous engageons pour l'euro. » Maintenant que l'Allemagne a fait sa part du chemin, la France, monsieur le ministre des affaires étrangères, doit faire la sienne, et c'est là que le bât blesse ; c'est à ce propos que je vous ai senti un peu hésitant, pour ne pas dire timoré, voire contradictoire. En effet, cette fois-ci, il n'y a pas de plan B.
Vous n'avez plus le choix, il vous faut maintenant sortir du jeu médiatique désastreux qui consiste à se demander qui est perdant et qui est vainqueur. Un sommet de la zone euro, ce n'est pas l'Euro 2012, ce n'est pas la chancelière d'Allemagne acculée dans la nuit aux tirs au but, ce n'est pas la défaite de la Mannschaft devant la Squadra, c'est la victoire de l'Europe tout entière, et la France doit désormais être crédible vis-à-vis de ses partenaires. Cela se joue maintenant, avec le débat sur la loi de finances rectificative. Cette crédibilité repose sur trois rendez-vous très simples. Le premier, c'est l'adoption d'une feuille de...
...ous nous avez donné rendez-vous en fin d'année, en renvoyant à des sommets futurs, mais c'est maintenant que nous attendons que vous soyez au rendez-vous de l'histoire. Dans quelques jours, dimanche, nous allons célébrer le cinquantième anniversaire du traité de la réconciliation franco-allemande, signé par De Gaulle et Adenauer. Soyez, cette fois-ci, à la hauteur, saisissez la main tendue par l'Allemagne pour bâtir avec elle l'Union de demain. Sans une Union forte, la France n'aura plus le même rayonnement dans le monde. Sans une France crédible dans ses efforts de redressement économique, il n'y aura plus de locomotive pour tirer l'Europe. Pour nous, la grandeur de la France et la force de l'Union vont ensemble. Tel doit être le message de l'après-sommet. (Applaudissements sur les bancs du grou...
... sud de l'Europe, avec les conséquences détestables qui sont rapidement apparues. Il fallait donc y ajouter un programme pour la croissance. C'était également un des enjeux de ce conseil européen. Allait-on rééquilibrer l'influence des uns et des autres au sein de ce conseil ? La France ferait-elle de nouveau entendre sa voix, sans donner cette impression d'être systématiquement dans les pas de l'Allemagne ? Que ce soit bien clair : nous sommes persuadés que l'avenir de l'Europe, le rétablissement de la confiance, la stabilité de la zone euro passent par l'axe franco-allemand. Je veux d'ailleurs, à cette tribune, m'exprimant pour la première fois, citer François Mitterrand dans son ouvrage De l'Allemagne, de la France, d'avril 1996 je pense que cela fera plaisir au ministre qui écrivait : « Quo...
... vous le savez, la volonté de la France et de son président. Je dirai même son pari. On ne peut que mesurer le chemin parcouru depuis que François Hollande, alors candidat à l'élection présidentielle, s'était engagé dans le scepticisme, voire la condescendance, de ses opposants, à relancer la politique de croissance en Europe. On nous expliquait que c'était irréaliste, on nous disait que jamais l'Allemagne n'accepterait de renégocier quoi que ce soit, on nous prédisait une France isolée incapable de faire prévaloir son point de vue. Aujourd'hui nous disposons d'un pacte européen pour la croissance et l'emploi doté de 120 milliards d'euros, mais dont l'impact sera, en réalité, bien supérieur puisque les financements de la BEI vont générer 180 milliards d'euros. Ce sont donc, au total, 300 milliards ...
...onsidérant qu'elle menaçait l'entente franco-allemande. La prudence aurait voulu qu'avant d'émettre un tel jugement sur le déroulement du Conseil, on attende sa conclusion ! Car, à l'évidence, les résultats obtenus valident l'approche française, au-delà même de ce qui était attendu. En outre, je serais tenté de retourner la question : que se serait-il passé si la France avait suivi aveuglément l'Allemagne dans son refus d'avancer sur la voie de la croissance et de la solidarité financière ? L'Europe serait probablement en crise, les pays du Sud refusant le « diktat » franco-allemand. La France se serait coupée de ses voisins italiens et espagnols. Elle se serait isolée et n'aurait plus à ce jour aucune marge de manoeuvre. Beau résultat qu'auraient obtenu ceux qui prétendent aujourd'hui nous donner...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, un quotidien titrait récemment : « France 1, Allemagne 0 ». Bien entendu, il ne s'agissait pas d'un résultat footballistique, mais de la conclusion un peu sommaire et simpliste du sommet européen Nous le savons tous, la construction européenne est un phénomène un peu plus complexe qu'un match de football et ne peut se résumer à désigner les vainqueurs et les vaincus. En même temps, nous savons que ces sommets qui ont été fréquents presque une vin...
... Et à propos de la taxe sur les transactions financières, rappelez-vous, dans un instant de modestie et de souvenir, que le président de la République Nicolas Sarkozy avait dit : « On avancera seuls s'il le faut », avant de la faire adopter en France puis de dire qu'il suffirait de neuf pays qui avancent ensemble pour la faire adopter, et d'obtenir enfin l'accord de l'Espagne, de l'Italie et de l'Allemagne sur l'ensemble de ces problèmes. Ne hochez pas la tête, Monsieur Cazeneuve, je peux vous apporter les preuves de tout ce que j'avance à cette tribune. Voilà donc le troisième reniement. Finalement, le coq a chanté trois fois et vous avez renié tous vos engagements. Monsieur le Ministre, vous avez bien fait ! S'il fallait cela pour vous débarrasser de l'archaïsme de la gauche de la gauche et pour...
Si donc vous devenez des sociaux-démocrates allemands, nous, les Européens convaincus, nous ne nous en plaindrons pas. En réalité, si on regarde bien comment les choses se sont passées, au-delà du langage diplomatique de la France et de l'Allemagne qui a cours après ce genre de sommet, vous avez été instrumentalisés par l'Espagne et l'Italie, qui avaient besoin de recapitaliser leurs banques. Il y avait un pacte de croissance, plus politique que réel et qui n'était que le paquet de ce qui avait été antérieurement décidé. Alors, dans la nuit, comme cela se produit quelquefois, les deux pays ont pris la France en otage en disant : « pas de p...
Là, ce n'est plus du reniement, Monsieur le Ministre, c'est du revirement, car dire que la politique que mène M. Monti est une politique qui correspond à la vôtre, cela veut dire que vous avez fait du libéralisme la base de votre politique européenne, ce qui très sincèrement m'inquiète aussi. L'Espagne, finalement, va gagner à court terme : ses banques sont sauvées. L'Allemagne a gagné à long terme : elle a imposé, comme elle l'avait envisagé, le pacte à 25 et la France, malgré son arrogance et ses rodomontades, va l'adopter aussi. Le traité sera signé.
...e, il ferme un cycle de mesures, la plupart nécessaires mais trop tardives, et pour d'autres contestables puisque n'offrant pas vraiment de perspective, notamment de sortie de la crise dans laquelle plusieurs grands pays sont tombés. Il ouvre une période où notre partenaire allemand a fait des concessions que la presse internationale qualifie d' « inhabituelles ». Et, au-delà du titre « France 1-Allemagne 0 », on peut aussi citer certains journaux allemands qui ont titré « Une attaque sur les épargnants allemands » ou « La nuit où Merkel a perdu ». Les avancées sont réelles. Nous en connaissons les principes. Je citerai pour mémoire la recapitalisation directe des banques, qui devrait permettre notamment à l'Espagne de ne pas voir son propre endettement grevé par le renflouement de ses banques mal...
...ant de la réaffectation de fonds structurels non utilisés. Il faut y ajouter les project bonds, lancés à l'été pour financer des infrastructures de transport et d'énergie, d'un montant de 5 milliards d'euros. Ce plan, s'il existait depuis quelque temps dans les cartons de la Commission européenne, a reçu pour la première fois le soutien des quatre principales économies de la zone euro à savoir l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne. Cela en fait la nouveauté et constitue un saut qualitatif important. Je voudrais m'attarder quelques instants sur un autre point : l'ensemble des outils déployés se fait sans nouvelle contrepartie demandée aux États bénéficiaires. Comme l'a souligné le président français, il est donné la possibilité d'utiliser pleinement l'ensemble de ces nouveaux outils sans ...
...t, bien sûr, sortir de l'euro ; il faut démanteler cette monnaie qui a échoué. Madame Guigou, vous êtes si fière de cette monnaie unique que vous ne voyez pas le résultat de vingt ans d'euro. Vous ne voyez pas que la monnaie trop forte a créé une cohorte de chômeurs dans l'ensemble des États de la zone euro. Vous ne voyez pas qu'aujourd'hui cette monnaie est tout simplement condamnée parce que l'Allemagne refusera d'assurer les transferts financiers nécessaires à la solidarité dont vous parlez tant.
Si tel est le cas, oui, nous pourrons adapter la monnaie à la compétitivité réelle. Car vous savez parfaitement que ni la Grèce, ni l'Espagne, ni le Portugal, ni d'ailleurs la France ne peuvent avoir la même monnaie que l'Allemagne.
Quant à la seconde grande nouvelle, elle n'a rigoureusement rien à voir avec la précédente : elle est même son exact contraire. Et pour cause : elle est destinée à un tout autre public, puisqu'il s'agit de Bruxelles, de l'Allemagne, des Européens et, accessoirement, de ce fameux « ennemi invisible » dénoncé par le candidat Hollande ; je veux parler des marchés. Benoîtement, le professeur Ayrault nous a annoncé, hier, qu'au lendemain du « tournant très positif » qu'a constitué le sommet européen des 28 et 29 juin, il soumettrait au Parlement le traité européen de stabilité financière, dont, hier encore, le candidat Hollande ...
des sanctions quasi automatiques étant prévues en cas de dépassement. Le second permettrait, dans la mesure où toutes ces conditions seraient remplies, l'accès à un deuxième instrument, financier cette fois, un fonds de soutien commun désormais pérennisé, mais à des conditions, là aussi, extrêmement précises et contraignantes. Tel est le dispositif que la France et l'Allemagne pour être plus précis, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy avaient durement et longuement négocié depuis la fin 2010 afin de sauver la zone euro.
et bénéficiera à coup sûr de l'appui d'une grande partie des députés UMP, puisque c'est la majorité précédente qui a négocié ce traité avec l'Allemagne. Permettez-moi de vous faire remarquer au passage que ce traité modifie les règles de présentation des budgets d'une manière si importante que je ne vois pas comment l'on pourra éviter la réunion du Congrès et une révision constitutionnelle.
... bien d'utiliser le mot, la plus grande rigueur dans la gestion des comptes publics, parce qu'il faut que la France reste dans la zone euro et que l'on sauvegarde notre monnaie ? Ce grand écart, vous ne pouvez pas l'ignorer, est tout simplement intenable à terme et pour la France, et pour la relation franco-allemande, et pour l'avenir de l'Europe, qui repose sur la confiance entre la France et l'Allemagne. Où habitez-vous : dans la rigueur ou dans les déficits ? Telle est la question posée par ce traité.