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Monsieur Breton, vous soulignez dans votre motion de renvoi en commission que les mauvais résultats de notre école et la persistance de l'échec scolaire, ne datent pas de ces cinq dernières années et ne sont pas dus aux suppressions de postes et à la suppression de la formation professionnelle. Bien sûr, certaines causes remontent plus loin ; mais acceptez tout de même d'entendre que les suppressions de postes et la suppression de la formation professionnelle n'ont pas amélioré la situation de l'école, bien au contraire. Une loi sur la refondati...
...ion sociale pour les plus modestes. Pourtant, si nous sommes tous réunis aujourd'hui, c'est parce que notre école ne répond plus à ces exigences républicaines. L'étude PISA de 2009 classe ainsi notre système parmi ceux de l'OCDE qui font le moins bien fonctionner l'ascenseur social. Jamais dans notre pays le poids des déterminismes sociaux n'a été aussi grand pour expliquer les écarts de réussite scolaire entre les élèves. Cette reproduction des inégalités sociales dans et par nos écoles est particulièrement inquiétante. Cela est d'autant plus grave que c'est aussi une dégradation globale du niveau des élèves qui est constatée. Cette crise de notre modèle éducatif et l'affaiblissement de notre école s'accélérant depuis dix ans, le poids des mauvaises décisions politiques est indéniable. Je pense ...
...recrues face à une classe, sans préparation ni accompagnement adéquats, revient à les mettre en situation d'échec, et ainsi à faire peser sur nos enfants les conséquences de choix politiques dramatiques. Une autre réforme très symbolique illustre le manque de considération du gouvernement Fillon et de Nicolas Sarkozy à l'égard de l'école de la République : il s'agit de la suppression de la carte scolaire. L'ancienne majorité a ainsi donné sa bénédiction à l'accentuation du consumérisme scolaire et au renforcement des inégalités territoriales. Les parents qui en ont les moyens ont la possibilité d'inscrire leur enfant dans un établissement réputé, contribuant à faire de l'école, du collège ou du lycée délaissé un établissement de relégation. Dans ce contexte, confrontée quotidiennement à une écol...
...les ministres, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, l'école, pilier de la République, ne réduit plus les inégalités. Elle aurait même tendance à les accentuer. En effet, notre école est connue pour favoriser les bons élèves. Elle ne prévoit pas grand-chose pour ceux qui se positionnent en fin de classement, ni pour ceux à qui la méthode d'apprentissage scolaire traditionnelle ne convient pas. Sur ce point, je souhaite insister ici sur un certain nombre d'amendements que le groupe RRDP a déposés et qui concernent notamment le cas des élèves intellectuellement précoces. Paradoxalement, les deux tiers de ces enfants sont en échec scolaire. La République n'a pas le droit de laisser tomber ces pépites : le personnel enseignant et non enseignant doit être for...
...résentent un semblant de prérecrutement, mais ils n'en sont pas. Ils relèvent en effet du droit privé, et sont conditionnés à un travail à mi-temps sans en avoir le salaire. Ces jeunes sont envoyés dans les territoires les plus démunis et doivent officier en tant que remplaçants, faute de maîtres formés à mettre devant ces classes. On ajoute ainsi de la précarité et de l'inexpérience à un système scolaire qui aurait, au contraire, besoin de fondations solides. C'est le sens des amendements que les députés du Front de gauche ont soumis au débat. Ces exigences au plan de la formation et des statuts doivent accompagner le nouvel effort de recrutement. Après des années de réduction des postes, le projet de loi programme la création de 60 000 postes sur la durée de la législature : 1 000 postes seron...
...ommun les connaissances, les constats de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas et d'en tirer des leçons partagées et constructives. Certes nombre de préoccupations assaillent chaque jour nos concitoyens : croissance, compétitivité, chômage, sécurité, retraites, pouvoir d'achat... Alors certains s'étonneront, voire critiqueront cette priorité d'action publique. Pourtant, les résultats scolaires qui ne cessent de régresser doivent tous nous alarmer : c'est pourquoi le Président de la République et vous-même, monsieur le ministre, avez choisi d'accorder la priorité à l'école, à la jeunesse, et de leur consacrer des moyens s'inscrivant dans une démarche de raison, de long terme et d'intérêt national. Lorsque toutes les études, nationales et internationales, les travaux des chercheurs, le...
...ation de sa jeunesse vous êtes d'accord avec nous et la préparer à l'économie du XXIe siècle, qui appelle des citoyens capables de communiquer en langue étrangère, de connaître leur histoire, de maîtriser les outils numériques, de travailler différemment, en développant toujours de nouvelles compétences. Nous devons accorder la priorité au primaire, former nos professeurs, améliorer le temps scolaire et le temps éducatif, modifier nos pédagogies, inventer de nouveaux outils pédagogiques, réformer notre système d'orientation, diversifier nos filières, moderniser nos pratiques et nos méthodes.
...ité d'un système éducatif tient en effet à la qualité de ses enseignants. Nous le disons, vous le dites aussi, monsieur le ministre : le métier d'enseignant est un métier exigeant, un métier qui s'apprend. Une formation pratique et approfondie est indispensable afin que les enseignants puissent s'adapter à leurs différents publics, de plus en plus hétérogènes, du point de vue de l'âge, du niveau scolaire, du milieu social et de la situation territoriale. Enseigner est une vocation mais c'est surtout un métier. Dès 1833, la loi Guizot prévoyait trois années de formation rémunérées pour les futurs instituteurs. Enseigner, ce n'est pas seulement transmettre, c'est aussi faire classe. L'enseignant doit prendre en charge les élèves en difficulté et les élèves en situation de handicap, différencier se...
Nous devons nous appuyer sur les expériences réussies. Les systèmes scolaires les plus performants prêtent au début de la scolarité une attention particulière aux premiers apprentissages. Ils offrent une véritable formation initiale et continue à leurs enseignants, une formation fortement professionnalisante qui permet une entrée progressive dans le métier.
surgit, de manière précipitée et brutale, le projet de refondation de l'école voulu par la nouvelle majorité. Ce projet de loi, brouillé par le décret très controversé sur les rythmes scolaires, ressemble plus à un lifting qu'à une nouvelle fondation de l'école. Bref, à y regarder de près : beaucoup de bruit pour pas grand-chose !
Monsieur le ministre, votre démonstration en réponse à ma question sur ce sujet, ici même le 27 février dernier, ne m'a pas convaincu. Dans une refondation, avez-vous expliqué, il s'agit de bien poser les bases en donnant la priorité au primaire, à la formation des maîtres, au temps scolaire, objectifs qu'au groupe UMP nous ne contestons nullement. Mais, disiez-vous, pas question de poser des portes ou des fenêtres, encore moins un toit, ce sera pour plus tard quand les bases seront solides. Et c'est là que nos conceptions divergent car notre école continue d'avancer, avec des difficultés parfois mais aussi avec des réussites formidables, grâce à des enseignants pleinement engagés da...
Qui plus est, ce socle est commun : il est fondé sur le partage de références et de valeurs communes dans une période où les facteurs de division sont légion et où la différence à la naissance tend à primer la volonté d'un destin commun. Voilà donc bien un facteur de cohésion nationale, car le socle vise non seulement à combattre l'échec scolaire mais aussi à permettre la poursuite d'études. Avec le socle commun, la nation voit haut et loin : haut pour l'avenir professionnel et loin pour la réussite de la vie en société. L'article 7 du projet confirme, selon moi, cette ambition, avec l'adjonction de la culture que le rapporteur et Martine Faure ont présentée comme incontournable : soit. Nous restons toutefois sur notre faim : les modalit...
et la fonction demeure peu attractive. Entre le fonctionnement administratif, les fonctions relationnelles vis-à-vis des parents et des collectivités et la vocation à exercer un véritable leadership pédagogique, le compte n'y est plus : aucune revalorisation de la rémunération indemnitaire à l'horizon ! Avec la réforme des rythmes scolaires et les projets éducatifs territoriaux qui s'annoncent, la barque du directeur sera bien chargée ! Il faut se rendre à l'évidence : le directeur n'occupe pas une fonction, mais exerce un métier à part entière. Il convient d'en tirer les conséquences en termes de gestion des ressources humaines. Une solide formation initiale et continue est nécessaire pour accorder davantage d'autonomie aux écol...
...s désormais bien connus, mais qui n'apprennent rien depuis trop longtemps, si ce n'est à ressasser des poncifs. Je ne m'en servirai pas non plus pour désigner, au gré des besoins, quelques boucs émissaires aux affaires ces dernières années, ou pour m'inscrire dans des perspectives si éloignées qu'elles font disparaître dans les limbes toute idée de responsabilité. « Il y a toujours une question scolaire. (...) C'est de savoir si notre démocratie réussira à faire, par l'éducation, la France de demain plus forte, plus grande, plus juste, plus humaine que ne fut celle d'hier. Ce n'est plus une question politique, c'est la première des questions sociales » : c'est Ferdinand Buisson qui soulève cette question en 1910. Vous conviendrez avec moi de l'étrange et inquiétante modernité de ce propos, et j...
...usieurs vies, dans le monde associatif, culturel, sportif, et plus globalement citoyen. Oui, cette loi est ambitieuse. Elle nous demande du courage. Notre courage sera d'aller au bout de la réforme, car elle va dans le sens de l'intérêt de nos enfants ; ils le méritent bien, chers collègues ! Ayons l'audace d'en finir une bonne fois pour toutes avec le système de notation, amplificateur d'échec scolaire. C'est la seule solution contre les inégalités culturelles et sociales, en dépit de la réticence au changement de certains parents et également de certains enseignants. Ayons la détermination de relancer l'ascenseur social. Nous devons faire preuve de courage politique. Cette loi de refondation de l'école nous demande de l'enthousiasme : l'enthousiasme de nous lancer sur de nouveaux chemins. No...
...école primaire, pourtant décisive, est la moins financée. Un élève sur cinq ne lit pas correctement au début de la sixième. Trop de jeunes quittent le système sans diplôme. Ils ne seront pas protégés et seront durement touchés par un taux de chômage deux fois plus élevé que celui qui affecte les diplômés. Le déterminisme social reste un constat accusateur de carence et d'iniquité de notre système scolaire. Mesdames, messieurs de l'ancienne majorité, aujourd'hui de l'opposition, ce triste bilan c'est le vôtre ! (« C'est vrai ! » sur les bancs du groupe SRC Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Vous avez fait de l'école une variable d'ajustement de premier plan dans votre programme d'austérité. En supprimant des postes, en abandonnant la formation, par votre méfiance envers l'innovation péd...
...années, l'égalité des chances a été le viatique de l'éducation, les études nationales et internationales convergent pour montrer à quel point les déterminismes sociaux et territoriaux se sont alourdis dans le système éducatif français. Loin de les résorber, l'école renforce désormais les inégalités. Dans un article récent, un historien de l'éducation, Antoine Prost, notait que la baisse du niveau scolaire se constate quelles que soient les compétences et que le recul n'épargne que les enfants des cadres supérieurs et des professions intellectuelles, dont les enseignants. Parce que nous refusons de voir ainsi s'éloigner la promesse républicaine, nous participons bien volontiers à cette refondation de l'école que l'on nous propose. À vrai dire nous l'attendions, avec le sentiment d'une grande urgen...
...avez parlé de l'agenda de la refondation, qu'il fallait commencer par l'école maternelle et primaire, continuer par le collège et le lycée dans cette loi de programmation, la première du quinquennat. Pourquoi l'école primaire est-elle la priorité ? Parce qu'elle donne à l'élève les bases qui déterminent la suite de sa scolarité. C'est sa paupérisation qui a fait prospérer l'échec et le décrochage scolaires. C'est sa renaissance et sa transformation qui conditionnent la réussite de notre système éducatif. La nouvelle architecture que vous présentez, monsieur le ministre, combine le retour à des fondamentaux de l'école républicaine et l'audace d'une nouvelle organisation de la transmission des savoirs. Ce projet de loi met en oeuvre un véritable projet de société. Ce projet repose sur un effort bu...
...ette conquête est de plus en plus difficile pour une large part de nos concitoyens. L'échec est considérable, on l'a dit. Pour moi, deux chiffres l'indiquent de manière quelque peu effrayante. Les clés de l'insertion dans notre société, les clés de la compréhension du monde ne sont pas offertes à 20 % de nos concitoyens : ce sont les chiffres du programme international de recherche sur la lecture scolaire qui témoignent qu'à la fin du CM1, au terme de la quatrième année de scolarité obligatoire, nous sommes en deçà de la moyenne européenne. Et ces jeunes élèves sont bientôt de jeunes adultes et ces jeunes adultes, hélas, vont porter le même handicap tout au long de leur vie. Lorsque nous disposons des chiffres des journées de défense et de citoyenneté, anciennes JAPD, on s'aperçoit qu'on a là auss...
...re de l'éducation nationale, M. Peillon veut laisser sa trace en donnant son nom à une loi. Souvenons-nous qu'à ce jeu de l'ambition, les derniers ministres socialistes dont les noms sont restés dans les mémoires étaient M. Savary et M. Allègre. La refondation inscrite dans le programme de François Hollande s'est trouvée éclipsée, ces dernières semaines, par la très polémique réforme des rythmes scolaires combattue par les enseignants, notamment à Paris. Et pour cause : le projet de loi que nous allons examiner est avant tout un droit à l'état gazeux : beaucoup de déclarations d'intention, d'incantations, mais relativement peu de mesures concrètes. Ensuite, il faut, bien sûr, se mettre les enseignants dans la poche ou plus exactement les syndicats d'enseignants en créant 60 000 postes supplé...