14 interventions trouvées.
Assumons cette réalité, à tort ou à raison. Par ailleurs, vous arrivez avec ce qui représente le rêve de tout ministre de l'éducation nationale : des postes. Vous-même, monsieur le ministre, votre passé d'enseignant vous permet de disposer de la reconnaissance du milieu scolaire quant à votre capacité et à votre volonté à réformer l'école. Grâce à tous ces éléments, vous pourriez, me semble-t-il, proposer une réforme de grande ampleur, une véritable refondation de notre système éducatif.
...'entraînait une véritable refondation ? Je vais m'arrêter un instant sur ce que vous appelez « refondation ». Vous nous avez expliqué il y a quelques jours ici même qu'il ne fallait pas confondre les piliers de l'école avec ses fenêtres ou sa toiture. Vous nous dites vous l'avez de nouveau répété tout à l'heure que la refondation de l'école, pour vous, repose sur trois piliers : les rythmes scolaires nous y reviendrons , la priorité donnée au primaire et la réforme de la formation professionnelle des enseignants via les ESPE, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation. Ce sont trois éléments importants de notre système éducatif, mais ils n'en sont en rien les fondations. Les fondations de notre système éducatif sont, nous semble-t-il, composées de trois autres éléments : l'a...
...ique des élèves et à chaque enseignant d'adapter sa pédagogie à la sociologie de sa classe. C'est pour cette raison que nous voulons une modification profonde du statut des enseignants et du statut des établissements. Il n'y a pas là de contradiction avec l'entrée pédagogique que vous évoquez. Je reviens sur les trois points que vous avez énumérés : formation des enseignants, réforme des rythmes scolaires, priorité au primaire. S'agissant d'abord de la réforme des rythmes scolaires, nous n'allons pas refaire le débat. Il a lieu en ce moment même dans l'ensemble des conseils municipaux et chacun mesure la réussite de votre réforme. Le président de la commission, il y a quelques instants, se félicitait que la ville de Paris s'engage dès 2013 et il avait l'ambition qu'une grande majorité des commun...
On va me dire, là encore, que ce n'est pas dans le texte. C'est faux, mes chers collègues, car cela figure dans le rapport annexé, lequel reprend l'ensemble de la politique du Gouvernement, y compris les rythmes scolaires puisque, dans le rapport annexé, une série d'alinéas expose les motifs de cette réforme. L'erreur majeure de cette réforme ne réside pas dans l'absence de concertation. Celle-ci est bien réelle, mais nous savons tous qu'il est particulièrement difficile d'organiser ce type de concertation. Le problème, monsieur le ministre, c'est que vous avez découpé, saucissonné la réforme. Nous sommes tous ...
Et ce pour trois raisons. Nous connaissons tous les statistiques. Notre système scolaire, dans son ensemble, compte plus d'heures 12 % en moyenne que l'ensemble des autres systèmes scolaires. La journée est plus longue et l'année plus courte. Ce constat, nous le connaissons bien. Simplement, monsieur le ministre, vous avez saucissonné la réforme. Vous traitez la journée scolaire et la semaine scolaire dans un premier temps, et vous traitez dans un second temps l'année scolaire. ...
soit cinquante-quatre heures de travail, ce qui équivaut à 18 000 ETP, autrement dit à 18 000 postes. Cela coûtera 750 millions d'euros. Je doute que Bercy vous donne 750 millions d'euros pour pouvoir financer l'allongement du temps de travail des enseignants ! Vous allez donc, en 2015, reporter ces cinquante-quatre heures de temps de travail en plus sur l'ensemble de l'année scolaire, pour diminuer, sur le reste de l'année scolaire, de cinquante-quatre heures le temps de travail des enseignants.
Elle est intéressante mais, quand on la prend dans le mauvais sens, monsieur le ministre, on court forcément à l'échec ! Lorsque vous allez répercuter ces cinquante-quatre heures sur l'ensemble de l'année scolaire, vous allez diminuer la journée scolaire, autrement dit remettre totalement à plat la réforme que vous êtes en train de conduire. C'est là, me semble-t-il, l'erreur fondamentale de votre texte : vous pouviez travailler sur une réforme des rythmes scolaires à condition de l'appliquer en même temps à l'année, à la semaine et à la journée, ou en commençant par l'année scolaire pour pouvoir répercute...
Si je comprends bien, avec 7 000 postes en cinq ans, vous allez faire une révolution pédagogique pour 255 000 classes en France. Il y a une vraie différence entre l'incantation « priorité au primaire » et la réalité. Nous pouvons trouver une solution et aller au-delà de ce que vous proposez. Les moyens que la France consacre à son système scolaire représentent 6,3 points de PIB, contre 6,2 pour la moyenne de l'OCDE. Mais il y a, à l'intérieur de notre système, une répartition inégale entre ce que nous accordons d'un côté au lycée, de l'autre au primaire. Nous dépensons beaucoup plus d'argent pour le lycée que pour le primaire.
...uffisamment gérer les inégalités de naissance. Elle les reproduit plus massivement qu'ailleurs, contrairement à l'ambition première de l'école de Jules Ferry, que nous acceptons tous. L'école ne sait pas former une élite suffisamment nombreuse pour produire les têtes chercheuses dont nous avons besoin pour bâtir une compétitivité française dans l'innovation et la recherche. Ensuite, notre système scolaire ne sait pas répondre aux objectifs fixés à Lisbonne : 50 % d'une classe d'âge doit parvenir au niveau licence. Enfin, notre système ne sait pas former l'encadrement intermédiaire dont le pays a besoin. Nous partageons ces trois constats, mais je suis intimement convaincu que votre texte de loi ne permettra pas d'apporter une réponse. Avant de vous proposer une vision différente, alternative, d'u...
Or toutes les études internationales montrent hélas l'absence de corrélation directe entre les moyens affectés à l'école et la réussite scolaire.
Les moyennes de l'OCDE montrent que des pays dépensant beaucoup plus que nous, les États-Unis par exemple, ont de moins bons résultats, alors que la Finlande, qui dépense un point de PIB de moins que nous, a des résultats scolaires bien meilleurs que les nôtres. Pourquoi ? Tout simplement parce que la Finlande n'a pas à traiter la difficulté scolaire que nous connaissons. Cette différence de sociologie des élèves montre bien qu'il ne faut pas s'arrêter à la seule question des moyens.
...mbition en la matière a profondément évolué avec le collège unique, la scolarité obligatoire et le socle commun de connaissances, de compétences, et demain de culture. Autrement dit, nous devons réorganiser notre cycle primaire afin que l'attente de la société, c'est-à-dire 100 % d'une génération au socle commun de connaissances et de compétences, soit inscrite dans l'organisation même du système scolaire. C'est la raison pour laquelle nous promouvons une réforme du socle commun de connaissances, de compétences et de culture réunissant le primaire et le collège. Voilà la première étape.
Quant au statut des établissements scolaires, c'est un élément tout aussi fondamental et d'ailleurs lié au précédent. Là encore, pour prendre en charge l'hétérogénéité grandissante de nos établissements scolaires, nous devons leur confier la gestion d'une dotation horaire véritablement globale, c'est-à-dire non disciplinaire, non maquettée au plan national et véritablement annualisée, afin de ne plus traiter un lycée de centre ville comme ...