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après vous avoir écouté avec beaucoup d'attention, monsieur le Premier ministre. Les députés communistes et du Front de gauche ont répondu à l'appel du peuple malien. Nous avons soutenu le principe d'une intervention militaire au Mali, menée à la demande de l'État malien, avec le soutien de la communauté internationale. La guerre est l'ultime recours quand tout le reste a échoué. Tout le reste, c'est la lutte contre la misère, c'est la lutte pour l'éducation, c'est la lutte pour la démocratie et la souveraineté des peuples. J'y reviendrai. Toujours est-il que nous avons pris nos responsabilités. Nous ne pouvons abdiquer devant des groupes barbares qui utilisent la violence pour imposer le fondamentalisme i...
Qu'est-ce que cela signifie ? Nous craignons fort que, même avec un mandat de l'ONU, l'installation d'une force parallèle aux Casques bleus marquerait l'impuissance des Nations unies à régler de manière collective les problèmes du monde. Le Mali n'est pas l'affaire de la France, même si, en tant qu'ancienne puissance coloniale, nous avons une responsabilité. Parlant de responsabilité, il est important de dire que la déstabilisation du Mali découle en grande partie de la déstabilisation de la Libye. Il serait également utile de faire toute la lumière sur le rôle troub...
...chec de certaines pratiques néocoloniales, qui s'accommodent de l'abandon de larges parties du monde tant que certains intérêts économiques sont satisfaits. Les politiques folles d'ajustement structurel du FMI sont en cause : elles ont encouragé la privatisation des services publics et participé au délitement de l'État malien. Il faut changer de politique. Si la France et les organisations internationales avaient promu, depuis quelques dizaines d'années, une véritable politique de développement pour le continent africain, nous n'en serions pas là ! Il faut donc gagner le développement, gagner la paix au Mali, une paix qui ne soit pas une paix des vainqueurs. À ce titre, nous nous inquiétons de l'existence de règlements de comptes interethniques. Dans le nord du pays, selon des médecins et mi...
...e au peuple malien d'exercer sa pleine souveraineté. Quant au développement, nous ne sommes pas complètement dupes des motifs qui guident et continueront à guider les États. Nous connaissons l'importance des enjeux sur les ressources naturelles du Mali et aussi, plus largement, d'Afrique. Notre optique n'a jamais été d'imposer des critères commerciaux et des parts de marchés pour les firmes multinationales. Nous pensons que tout doit être remis à plat pour des coopérations mutuellement avantageuses pour les peuples. S'agissant des moyens, nous voulons avoir des précisions sur la conférence internationale des donateurs, qui se tiendra le 15 mai à Bruxelles. Quels seront ces généreux donateurs ? Quelle sera la part de la France ? On parle aussi d'une contribution du secteur privé : pour quel ret...
...e deux constatations. D'abord, cette intervention militaire s'est faite, depuis le premier jour, dans un respect scrupuleux de la transparence démocratique. Le Parlement a été informé en temps réel par le Gouvernement. Les présidents des groupes ont été reçus par le Premier ministre. Les ministres des affaires étrangères et de la défense ont été en contact, chaque semaine, avec la représentation nationale pour répondre à ses interrogations, en commission ou lors des questions au Gouvernement. Mon groupe, le groupe socialiste, sans attendre les délais fixés par la Constitution et notre débat de ce jour, a accompagné cette exigence de transparence en inscrivant la situation au Mali à l'ordre du jour de la semaine de contrôle parlementaire, le mercredi 27 février 2013. Je tiens ici à remercier l...
...es étaient envisagés ces dernières semaines par Bercy, le problème reste entier pour les années à venir. La France ne doit pas être contrainte de choisir entre le maintien de sa dissuasion nucléaire, d'une part, et celui de ses forces de projection, d'autre part. En ce début de XXIe siècle, ces deux éléments de notre politique de défense sont indispensables et indissociables. Et il faudra que la nation accepte de prendre en charge sa sécurité, faute de quoi nous serions condamnés à l'impuissance, au déclassement et à l'inaction si une nouvelle situation de ce genre, telle que nous l'avons vécue au Mali, devait se reproduire. Troisième enseignement : c'est ce qu'il faut appeler le constat de décès de la belle idée de défense européenne. La France était déjà intervenue en Libye avec le seul Roya...
...nistre, mais la promotion du capitaine Sanogo ne va pas exactement dans la bonne direction. Je mentionnerai en une phrase, monsieur le président, la quatrième question relative aux perspectives concrètes d'une future organisation territoriale de décentralisation dans le Nord-Mali. J'insisterai davantage sur la cinquième question, qu'il est tout aussi indispensable de se poser, relative à l'internationalisation de notre intervention. Si le groupe UMP est favorable à la prolongation de cette intervention à court terme, il est pour nous hors de question de considérer que la France a vocation à rester indéfiniment au Mali. Il faut donc une présence onusienne. Or force est de constater que la préparation d'une résolution de l'ONU tarde à venir. Il est clair que le maintien à terme de forces françai...
s'il faut se féliciter de l'efficacité de nos forces dans la première phase de l'intervention militaire, il faut être conscient que les objectifs de l'intervention fixés par le Président de la République sont loin d'être acquis s'agissant de la reconstruction de l'État malien et de sa souveraineté nationale. Alors que l'Europe a confirmé dans cette affaire sa tragique inexistence sur le plan géopolitique et que la France agit jusqu'ici dans une dangereuse solitude, les risques qui sont face à nous sont considérables : celui d'un enlisement du processus interne politique au Mali, qu'il s'agisse du processus électoral ou du processus de réconciliation ; celui de voir perdurer les facteurs de fragil...
...ensons à leurs familles. L'essentiel militaire a donc été fait au Mali. Bamako ne sera pas un faubourg de Kaboul et Tombouctou ne l'est plus depuis sa libération. Je continue néanmoins à regretter, monsieur le Premier ministre, que nous soyons intervenus seuls, et je continue à penser que la faiblesse de notre action diplomatique à la suite du juste discours de François Hollande à la tribune des Nations unies y est pour beaucoup. Nous n'avons pas fait de la question malienne une priorité diplomatique et nous l'avons payé en janvier.
...les Européens n'ont pas été là pour la reconstruction politique du pays, qu'au moins ils soient là pour sa reconstruction économique, et beaucoup plus qu'avec les quelques formateurs qu'ils nous ont envoyés et les quelques millions d'euros qui ont été promis de part et d'autre. Il faut un plan d'aide massif. C'est pourquoi j'appelle, au nom du groupe UDI, à une vaste conférence européenne et internationale pour la reconstruction économique du Mali et pour construire le dialogue politique. (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI.) Si nous ne le faisons pas, l'histoire se répétera. Le terrorisme repousse dans la région comme du chiendent, quels que soient les coups mortels portés à quelques centaines de djihadistes. Ne nous leurrons pas : la mort supposée des chefs terroristes est un non su...
...ffaires étrangères, madame la présidente de la commission de la défense, mes chers collègues, le 11 janvier dernier, en réponse à la demande du président malien par intérim, le Président de la République française annonçait le déploiement de nos forces au Mali, dans le cadre de l'opération Serval. Aujourd'hui, conformément à l'article 35 de notre Constitution, le Gouvernement soumet à l'Assemblée nationale sa proposition de prolongation de l'intervention. Il s'agit donc, pour nous parlementaires, de dresser un premier bilan de ces quatre mois d'intervention. Lors du débat au Parlement le 16 janvier dernier, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a rappelé les trois objectifs de l'intervention française au Mali : endiguer la dynamique de conquête territoriale des groupes terroristes ; re...
...e la France. En effet, une offensive des groupes armés islamistes contrôlant déjà le nord du pays et venant de s'emparer de la ville de Konna, au centre du pays, menaçait de progresser vers le sud et d'atteindre la capitale, Bamako. Dès lors, la France, unanimement soutenue par le Conseil de sécurité de l'ONU, décidait d'intervenir militairement aux côtés de l'armée malienne et de la Mission internationale de soutien au Mali. Cette décision était légitime et nécessaire. Légitime, car le Mali est un pays ami de la France. Jusqu'au coup d'État militaire du 22 mars 2012, nos deux pays ont entretenu des relations étroites. Rappelons que 6 000 de nos ressortissants résident au Mali, que nous avons une langue en commun, des systèmes publics proches, et des relations économiques intenses. La France e...
...sidente de la commission de la défense, mes chers collègues, la France est engagée au Mali, courageusement. Elle l'est au nom de la solidarité que nous devions à l'État malien. Elle l'est au nom des principes qui fondent notre responsabilité dans le monde et notre conception de la sécurité collective. Elle l'est également aux côtés des forces africaines dont nous avons tous salué ici la détermination. Le Mali est un élément central de l'arc de crise qui, de la Somalie à l'océan Atlantique, se constitue aux portes de l'Europe. Appuyé sur des États défaillants, le redéploiement de groupes armés alimentés par des trafics mafieux et criminels en tout genre, a créé une menace réelle qui, sans l'intervention de la France, aurait pris la forme d'une insurrection terroriste réussie au coeur du Sahe...
... la nature de cet engagement et les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles nos hommes ont combattu du fait de la chaleur, de l'isolement et de la nature de l'adversaire, qui n'a rien lâché. Nous pouvons affirmer qu'aucune autre force armée, ni en Europe ni même dans le monde, n'aurait été capable de faire ce qu'ils ont fait. Ils méritent à ce titre le respect de toute la représentation nationale. L'opération engagée sur l'initiative du Président de la République a été dès le départ soutenue par l'UDI. En effet, lorsque nous sommes confrontés à des enjeux qui sont de nature à transcender les clivages et les divisions, il faut faire preuve d'unité, d'union nationale et de responsabilité. C'est ce que nous avons fait et nous ne le regrettons pas.
...es dans l'Adrar des Ifoghas. Les soldats tchadiens ont payé le prix du sang et méritent de ce fait notre respect. Aujourd'hui la situation militaire semble stabilisée et que les opérations ont été menées dans de bonnes conditions. Il est important maintenant de réfléchir sur la façon dont les choses vont se dérouler par la suite. La France apportera son soutien et sa contribution à la force internationale qui sera déployée dans le cadre de l'ONU, la MINUSMA. Elle maintiendra en outre sur place un certain nombre de troupes, qui stationneront le temps qu'il faudra pour mener cette opération à son terme dans de bonnes conditions. Il est vrai que certains se sont fait l'écho des interrogations qui étaient les nôtres sur le peu d'empressement que nombre de nos partenaires européens ont montré pour ...
...pour asseoir leur volonté de pouvoir terroriste et leur dérive mafieuse. L'enjeu était essentiel : empêcher que les Maliens se voient imposer un régime de terreur et préserver la stabilité du Sahel. La France a entendu l'appel à l'aide de ce peuple ami. Pour cette raison, dès janvier, nous avons apporté un soutien clair au principe d'une intervention militaire sous l'égide de la communauté internationale. Nous avons également entendu sa demande de respect de sa dignité. Notre soutien s'est ainsi assorti d'un certain nombre de réserves, mais incontestablement, nos troupes ont enregistré des succès importants sur le terrain. À notre avis, le plus dur reste à faire. Cette première étape passée, il est urgent d'aller au fond. Les succès militaires, par essence fragiles et provisoires, appellent...
...t, messieurs les ministres, mes chers collègues, sur la prolongation des opérations au Mali, le groupe socialiste, républicain et citoyen donnera, bien sûr, un avis favorable pour plusieurs raisons. La première est d'ordre sécuritaire. Je rappelle, en effet, que c'est l'État malien, par la voix de son président, qui a demandé le soutien militaire de la France dans le cadre de la législation internationale pour repousser d'urgence une offensive des groupes armés terroristes contrôlant le nord du pays. Il s'agissait d'éviter une déstabilisation du pays, mais aussi de la région tout entière et par là même une menace sur la sécurité européenne et internationale. Les objectifs fixés par le Président de la République ont été atteints. Durant le mois de janvier, l'offensive des troupes terroristes a ...
...onçait les graves exactions commises par les groupes armés islamistes qui contrôlaient alors le nord du Mali. Ansar Dine, le MUJAO et Aqmi semaient la terreur et se livraient à des actes d'une extrême cruauté : amputations, flagellations, exécutions, utilisation d'enfants soldats de onze et douze ans, destruction du patrimoine historique, culturel et religieux. Autant de violations des lois internationales pour imposer leur interprétation stricte de la charia et forcer la population à adopter leur vision du monde. Le reste du pays, lui, n'en finissait pas d'attendre le retour d'une normalité institutionnelle et politique, craignant chaque jour que lui soit réservé le même sort. La prise du Nord-Mali, le risque d'extension du conflit dans les pays voisins et les motivations anti-occidentales d...
Depuis le 11 janvier 2013, la France est engagée au Mali dans l'opération Serval. Dès l'annonce du lancement de cette opération Serval, les députés du groupe UDI et leur président, Jean-Louis Borloo, ont apporté leur soutien sans réserve au Président de la République et au Gouvernement, dans un cadre de responsabilité et d'union nationale, face à cette situation d'extrême urgence et de danger tant pour la population malienne que pour les six mille ressortissants français de Bamako. Il était en effet absolument nécessaire d'intervenir, suite à l'appel pressant du gouvernement malien, pour faire face à une attaque terroriste d'envergure. Il est aujourd'hui tout aussi nécessaire de maintenir des effectifs en nombre suffisant au ...
...s devons donc rester mobilisés. Dans la trajectoire que nous avons tracée avec les autorités maliennes, le respect du temps long de la transition est une nécessité. Le calendrier fixé par le Président de la République prévoit que le contingent français soit ramené à deux mille hommes en juillet, puis à mille hommes pour la fin de l'année. Cette force pourrait ensuite être mise à disposition des Nations unies. La gestion de la crise devrait être internationalisée dans les mois qui viennent, rejoignant ainsi une vision conforme à la doctrine que nous, écologistes, défendons en matière d'intervention militaire extérieure. Exiger aujourd'hui un retrait total et immédiat des armées françaises du Mali reviendrait à renouer avec la tradition d'une politique du coup par coup que nous souhaitons révol...