Interventions sur "mort"

32 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...faut être vigilant. Sartre disait que l'on n'a jamais honte tout seul, et que la dignité que nous ressentons, elle est dans le regard de l'autre. C'est parce que l'on nous regarde avec dignité que nous sommes dignes. Je voudrais dire à mon confrère Éric Alauzet qu'il n'y a pas de cas, dans la jurisprudence, où la loi actuelle aurait été appliquée et des médecins condamnés. En revanche, donner la mort par téléphone, sans que le malade l'ait lui-même demandé, c'est s'exposer à des sanctions pénales. Mais aucun pays au monde n'a accepté l'idée qu'un médecin puisse donner la mort à un malade, sans que celui-ci l'ait demandé. Ainsi, quelle que soit la loi qui sera votée en France, elle ne laissera pas à la seule appréciation d'un médecin le droit de donner ou non la mort à un malade qui ne l'aura...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...qualité. Comme l'a dit M. Fauré, autour des lits, en fin de vie, planent le sublime et le sordide. La loi que nous allons élaborer doit faire émerger le sublime et ne pas favoriser le sordide. Il est des vies que l'on voudrait voir partir. Et chacun d'entre nous, au chevet du lit de celui qu'il aimait et qui était en train de mourir, a été partagé, comme le mourant lui-même, entre ses désirs de mort et ses désirs de vie. Ces désirs fluctuent, et cette fluctuation tient parfois à peu de chose : une douleur mal assumée, une visite qui ne s'est pas produite, un mépris ou une distance du corps médical envers ceux qu'il ne peut pas sauver et qui apparaissent comme un échec de sa médecine. Il faudra donc que nous soyons extrêmement prudents, à l'avenir, pour ne pas considérer qu'en fin de vie l'a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

...ds politiques confondus. Il est vrai qu'à l'époque, cette loi marquait un tournant dans les débats relatifs à la fin de vie. À la suite de l'affaire Vincent Humbert, un débat important s'était instauré en France, non seulement dans les médias mais dans la société entière, au sujet de l'euthanasie. Je n'aime pas beaucoup ce terme, ayant un peu étudié le grec ancien de par le passé ; l'idée d'une « mort heureuse » me semble un concept très délicat, à manier avec beaucoup de précautions. On emploie également l'expression de « suicide médicalement assisté », qui n'est pas non plus très heureuse, ou de l'aide active à mourir. À défaut de légaliser ces pratiques, une première étape a été franchie à l'époque. La loi de 2005 permet d'éviter ce que l'on appelle l'acharnement thérapeutique et a essayé ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Votre intervention s'était terminée par des propos qui m'avaient choqué, avec des amalgames très éloignés du sujet. Je vous les rappelle, parce qu'ils sont importants : « Il y a une autre société, celle que nous appelons probablement tous de nos voeux, une société affirmant que la personne humaine ne se décline pas en fonction de sa force, que le nouveau-né, le mourant, le mendiant, l'homme mort dans les camps de concentration ne sont pas moins dignes que les autres. »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Que faisait, dans ce débat, une telle référence à l'homme mort dans les camps de concentration, à l'une des périodes les plus sombres de notre histoire ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

...de sait très bien qu'il est au fondement de la loi de 1974 sur l'interruption volontaire de grossesse. Vous n'avez pas tenu ces propos par hasard ! Ensuite, vous avez déclaré : « Je n'accepte pas les lois d'exception », et vous avez glissé dans votre propos l'idée que quelqu'un avait dit : « Je suis contre les changements de législation sur la fin de vie, car j'ai toujours été contre la peine de mort. »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

je vous le dis calmement car cela m'a même attristé, que légiférer sur le droit de choisir sa fin de vie pour moi, cette question constitue l'essentiel du débat équivaut à appliquer la peine de mort. J'ai déjà entendu de tels propos à l'extérieur de cet hémicycle. Franchement, ce n'est pas acceptable ! M. Chatel a dit que M. Leonetti était toujours très prudent et très mesuré dans ses propos. Dans ce cas, on ne prononce pas de telles paroles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission des affaires sociales :

... parce que nous avons progressé ensemble et fait des pas les uns vers les autres. La loi de 2005 n'est pas un système clos, monsieur de Rugy, elle est une étape qui mérite en effet d' être révisée. Elle l'a déjà été et elle le sera encore. Je rappelle qu'elle n'aborde que le problème de la fin de la vie, pas celui de l'autonomie. Vous avez par ailleurs été choqué par mon évocation de la peine de mort. J'ai tout simplement rappelé les paroles de Robert Badinter. Si vous aviez bien écouté, vous auriez entendu que je ne les avais pas prononcées moi-même, Mme Fraysse l'a rappelé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Ce qui m'a étonné dans ces propos, c'est que Robert Badinter considère que cela revient à donner la mort dans une société démocratique. Et son avis est respectable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernadette Laclais :

...n fin de vie, élargissement des possibilités de déclencher les procédures pour limiter ou arrêter les traitements. Citons enfin l'introduction de la sédation dans le code de déontologie médicale et son corollaire, le fait d'admettre, sous condition de l'accord explicite de la personne, que le traitement antidouleur efficace administré en fin de vie puisse, par un double effet, provoquer aussi une mort plus rapide. De 2005 à 2013, le délai peut sembler long mais que de chemin parcouru, si l'on veut bien admettre que notre société n'a pas été préparée à de telles évolutions. Toutefois, un même constat demeure, repris par le rapport Sicard rendu public en décembre dernier : la loi Leonetti est « un chemin mal connu et mal pratiqué, et qui répond pourtant à la majorité des situations ». Vous ave...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le rapporteur, le sujet dont nous débattons est extrêmement sérieux, car il est au coeur de la tragédie humaine. La grande douleur, l'approche de la mort, pour nous-mêmes ou pour un proche, nous touchent au plus intime. Notre responsabilité consiste, par la loi, à aider au mieux nos concitoyens dans ces moments extrêmes qui marqueront définitivement ceux qui restent en vie. Cela nécessite de prendre l'avis du Comité consultatif national d'éthique et de mener, en prise avec la société et au sein de la représentation nationale, des débats suffisam...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

...de à mourir ou d'assistance médicalisée au décès. De plus, sur la forme, nous préférons attendre l'avis du Comité consultatif national d'éthique. Ce sujet a été traité de façon très apaisée dans cet hémicycle aujourd'hui, et je souhaite à ce propos remercier l'ensemble de nos collègues, car ce sujet difficile nous renvoie au plus profond de nous-mêmes et touche à notre intimité. J'espère que la mort de chacun d'entre nous sera aussi apaisée et sereine que l'étaient nos débats cet après-midi. (Sourires. Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC et écologiste.)