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Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le vice-président de la commission, mes chers collègues, la mort c'est l'autre, c'est toujours l'autre. Je ne peux tirer aucune expérience personnelle de ma propre mort et donc aucun enseignement. Je suis marqué par la mort de l'autre, celui de l'être aimé que j'ai accompagné et qui me manque. Cette expérience structure ma pensée sur la mort, et quelquefois m'y enferme. La mort est désormais totalement, presque excessivement, médicalisée. On demande logiquem...
Doit-on remplacer le droit-liberté qu'est le suicide par un droit-créance ? La société peut-elle organiser un « droit à la mort » ? Pourquoi débattre si tôt ? Pourquoi se précipiter et ne pas attendre le projet du Gouvernement ? D'abord, parce que le projet de loi, qui devait nous être présenté dans les semaines qui viennent, a été repoussé. Ensuite, parce que la mise en oeuvre d'un projet de loi, lorsqu'il porte sur les sujets de société, est toujours délicate. Le Comité consultatif national d'éthique n'a pas rendu son...
..., en 2005, alors que j'étais dans la majorité : l'opposition a voté le texte que nous lui proposions, après de longues semaines de travail collectif et une évolution des positions des uns et des autres, sur un sujet difficile. Une expérience récente nous a aussi montré qu'il n'est pas bon pour un peuple de s'affronter sur les sujets de société. Après le mariage pour tous, évitons le « droit à la mort pour tous » qui fracturerait la société sur un sujet sensible et douloureux.
Comme en 2005, préférons le doute collectif aux certitudes individuelles et méfions-nous de celui qui dit : « Je sais ; je détiens la vérité » ; sur ces sujets, c'est celui qui se trompe probablement le plus. Posons ensemble, tranquillement, un regard objectif sur notre société. Un sociologue auditionné par notre commission avançait que les sociétés ont la mort qu'elles méritent, et que nous traduisons dans la mort les angoisses et les difficultés que nous rencontrons dans la vie. Comme Ulysse sur l'île de Calypso, soyons capables de refuser le rêve prométhéen de l'immortalité toute-puissante et de la maîtrise de la mort ; comme l'écrivait Albert Camus, acceptons notre humanité sans oublier « la fierté de l'homme qui est fidélité à ses limites ». (Appl...
Il n'est pas obligatoire que la présidence des affaires sociales prenne la parole aujourd'hui, mais, par respect et par courtoisie pour Mme la ministre, M. le rapporteur et l'ensemble de nos collègues, j'ai souhaité dire un petit mot. Je vais également en profiter pour vous transmettre les voeux de bon courage de Mme Lemorton, qui poursuit sereinement sa convalescence.