Interventions sur "médecin"

14 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Chatel :

...in. Rappelons-nous l'intensité des débats qui ont eu lieu dans notre hémicycle en 2004, tant ceci n'avait alors rien d'évident. Aujourd'hui, plus personne ne penserait contester ce qui est devenu le fondement de notre réflexion pour l'accompagnement de la fin de vie. C'est le rapport Sicard lui-même qui demande une meilleure application de la législation existante suivi en cela par l'Ordre des médecins, dans son avis rendu en février et qui préconise de promouvoir la connaissance et l'application de la loi Leonetti, en soulignant qu'elle répond au plus grand nombre de situations de fin de vie. Mais surtout, si nous proposons une nouvelle loi aujourd'hui, c'est que nous partageons votre avis, madame la ministre : le temps est venu d'aller plus loin. La question de la fin de vie, ô combien s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Chatel :

...reprises. Si nous présentons cette proposition de loi, ce n'est en aucun cas pour ouvrir la porte à l'euthanasie, que nous considérons comme une dérive grave de notre société. C'est au contraire pour réaffirmer les valeurs que nous défendons sur la question difficile et pourtant primordiale de la fin de la vie. En 2005, nous avons donné au corps médical le support d'un texte de loi, pour que les médecins puissent agir avec intelligence, humanité et en s'attachant à chaque personne. Aujourd'hui, nous voulons aller au-delà, dans le même état d'esprit : il s'agit de garantir la dignité de nos proches jusque dans leurs derniers instants, sans jamais les abandonner. Jean Leonetti rappelait tout à l'heure que beaucoup de pays ont pris la France comme exemple et développé les soins palliatifs. Ces pay...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSonia Lagarde :

...nition biologique de la mort se perd dans une sorte de pénombre. Il n'est donc pas question ici d'opposer, comme dans La Rose et le Réséda, « celui qui croyait au ciel » et « celui qui n'y croyait pas » : il est question de respecter la vie. Respecter la vie, c'est aussi respecter le fait que nous mourons au temps fixé par la vie elle-même. C'est protéger les patients de l'éventuel arbitraire du médecin en leur permettant, quand plus rien ne parvient à apaiser la douleur, de prévoir et de recourir à la sédation. Plus profondément encore, ce qui se joue au coeur de ce débat, c'est notre idée de la dignité. La définition de la dignité n'est à la disposition de personne : nul ne peut se prévaloir d'en fixer les critères. Je suis convaincue qu'elle ne tient ni à une position sociale, ni à un état d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

...méconnue et mal appliquée, en particulier par le corps médical. Même si le nombre de lit en soins palliatifs a doublé, 30 % des patients n'en bénéficient pas au moment de la fin de leur vie. À l'heure actuelle, quelle est la situation ? Des personnes atteintes de maladies graves, évolutives et incurables, dont l'issue est certaine, sont touchées par une souffrance terrible et irréductible que la médecine ne sait pas encore prendre en charge. Ces malades souhaitent être libérés, et ne supportent pas que le pouvoir politique ou médical leur réponde que l'on n'a pas le droit d'enlever la vie. Comme le dit l'Ordre des médecins, face à l'agonie prolongée de certains patients, c'est d'une cruauté absolue. Des patients se sentent otage du pouvoir médical qui seul peut juger, apprécier, décider si la d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

...des évolutions notables, notamment sur la question importante de la sédation en phase terminale, alors que seules des sédations courtes étaient régulièrement admises, d'abord pour protéger le corps médical. Mais n'ayons pas peur des mots : c'est bien la possibilité de sédation profonde et terminale qui doit être posée. Nous devons en débattre tranquillement, sereinement. Le conseil de l'Ordre des médecins le suggère dans un avis récent ; 60 % des médecins y sont favorables. Le rapport Sicard ne l'exclut pas. Il aborde ce débat avec beaucoup de précautions : c'est ainsi qu'il faut le faire. Dans les situations de souffrance irréductible éprouvées par les patients, personne ne peut décider à leur place. Nous devons développer une approche beaucoup plus responsable et profondément respectueuse ass...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

...les, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, les radicaux de gauche sont attachés à la défense des libertés individuelles et considèrent que le droit de vivre sa mort et de finir sa vie dans la dignité relève d'un choix individuel qu'il convient de respecter. La volonté de la personne doit prévaloir et sa capacité à évaluer ce qui est digne et indigne doit être reconnue. Si les progrès de la médecine et des traitements ont contribué à allonger l'espérance de vie, c'est parfois au détriment de la qualité de vie et de la dignité. Et qui est le mieux à même d'apprécier celle-ci sinon l'individu lui-même ? Comment comprendre que la liberté, valeur fondamentale orientant la vie de chacun, soit si difficile à accepter en matière de fin de vie ? Choisir sa mort devrait être l'ultime liberté. Ainsi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Fraysse :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l'adoption en 2005 de la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie a constitué une véritable avancée pour notre société. Elle était devenue indispensable en raison des progrès de la médecine et de ses exigences éthiques ainsi que de la volonté croissante et légitime de nos concitoyens de maîtriser les décisions qui les concernent. Si l'on peut regretter qu'il ait fallu le drame du jeune paraplégique Vincent Humbert pour qu'un travail de fond soit engagé, on ne peut que se féliciter du débat passionné mené au sein de notre société et du Parlement, enfin saisi de cette question si dou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Fraysse :

...ositions, quels moyens pour informer les citoyens, les malades et leurs familles, ainsi que les soignants eux-mêmes, trop souvent ignorants cela a déjà été dit, mais on ne le répétera jamais assez des dispositions en vigueur sur l'arrêt éventuel des traitements et la mise en oeuvre de soins palliatifs adaptés à chaque cas ? Quelles propositions et quels moyens pour enseigner aux étudiants en médecine et à tous les professionnels de santé en formation le contenu de la loi adoptée en 2005, ainsi que l'esprit dans lequel elle a été élaborée pour respecter la dignité de la personne humaine ? Quelles propositions et quels moyens pour permettre aux services hospitaliers de gérer ce dispositif, alors qu'ils travaillent à flux tendu, dans un contexte de restriction de personnel ? Quels moyens, enfi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Odile Bouillé :

...ndividuel qui reste à conquérir. Le droit de finir sa vie dans la dignité est l'une des dernières libertés fondamentales que nous ayons à conquérir. Il ne sert à rien d'honorer la vie si nous sommes incapables de donner à l'être humain les moyens de maîtriser la sienne jusqu'au bout. Pourtant, le texte qui nous est soumis continue à refuser ce droit. Il rend même obligatoire la validation par le médecin des directives anticipées du patient. Quelle contradiction ! Alors que la société reconnaît à chaque individu le droit de décider par lui-même de la conduite de ses actions et du sens qu'il donne à sa vie, au moment de mourir, de faire ce saut intime dans la mort, on lui retire le droit de décider pour lui d'autres le feront à sa place. L'idée d'instaurer un collège de quatre médecins au lie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

...s palliatifs. Loin d'être opposées, ces pratiques sont donc plutôt complémentaires. En outre, continuer à dénigrer l'aide active à mourir revient à faire montre d'une hypocrisie totale. L'euthanasie active est déjà pratiquée dans notre pays, mais d'une manière camouflée, dissimulée, et lorsque cette pratique est réalisée dans l'illégalité, le risque est avéré, tant pour les patients que pour les médecins. Nous pensons donc qu'il convient d'encadrer cette pratique pour offrir un cadre juridique aux patients, aux familles et au corps médical. Vous l'aurez compris, monsieur le rapporteur, pour l'ensemble de ces raisons, je ne soutiendrai pas votre proposition de loi. (Applaudissements sur les bancs des groupes écologiste et RRDP.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Sebaoun :

...ésion majoritaire des Français à la légalisation de l'euthanasie. Jusqu'à l'âge de soixante-quatre ans, les personnes interrogées donnent des réponses indifférenciées quels que soient leur sexe, leur profession ou leur région d'origine j'exclus volontairement les réponses liées à l'appartenance politique ou religieuse. En outre, d'après le sondage réalisé pour le Conseil national de l'Ordre des médecins, 60 % des médecins interrogés seraient plutôt favorables ou tout à fait favorables à l'euthanasie dite « active ». Les questions que nous nous poserons seront à n'en pas douter plus complexes. Comment trouver l'équilibre entre la volonté de libre choix du malade, le désir individuel et légitime de liberté et les exigences des proches, de l'entourage ou de la société ? Comment traiter le cas des...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Léonard :

...t, au cours de sa vie, ne se pose pas la question de sa propre fin et des conditions dans lesquelles cet ultime événement doit prendre sa place ? Cette préoccupation devient même existentielle quand la maladie frappe avec son lot de souffrances inacceptables, de déchéance du corps et de l'esprit et d'insupportables angoisses devant l'inéluctable. Subir cette agonie malgré l'aide apportée par la médecine palliative il faut reconnaître que le nombre de lits qui y sont dédiés est dérisoire au regard des besoins exprimés et la bienveillance reconnue des praticiens et de leurs équipes ou y mettre fin par un départ anticipé, volontaire et accompagné : tel est le choix auquel chaque patient, et lui seul, devrait pouvoir accéder. Or, paradoxalement, avoir le choix de sa fin de vie est une liberté ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...ulnérable par la société. Sur ce point, il faut être vigilant. Sartre disait que l'on n'a jamais honte tout seul, et que la dignité que nous ressentons, elle est dans le regard de l'autre. C'est parce que l'on nous regarde avec dignité que nous sommes dignes. Je voudrais dire à mon confrère Éric Alauzet qu'il n'y a pas de cas, dans la jurisprudence, où la loi actuelle aurait été appliquée et des médecins condamnés. En revanche, donner la mort par téléphone, sans que le malade l'ait lui-même demandé, c'est s'exposer à des sanctions pénales. Mais aucun pays au monde n'a accepté l'idée qu'un médecin puisse donner la mort à un malade, sans que celui-ci l'ait demandé. Ainsi, quelle que soit la loi qui sera votée en France, elle ne laissera pas à la seule appréciation d'un médecin le droit de donner ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Je voudrais enfin attirer l'attention de chacun sur les dangers d'une société qui prône toujours plus d'individualisme, de performance, de rentabilité, et quelquefois, en médecine, d'efficacité ou d'efficience, aux dépens de la qualité. Comme l'a dit M. Fauré, autour des lits, en fin de vie, planent le sublime et le sordide. La loi que nous allons élaborer doit faire émerger le sublime et ne pas favoriser le sordide. Il est des vies que l'on voudrait voir partir. Et chacun d'entre nous, au chevet du lit de celui qu'il aimait et qui était en train de mourir, a été partag...