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Madame et monsieur les ministres, permettez-moi de vous remercier d'avoir proposé à notre hémicycle d'échanger autour de l'attractivité de la France, qui passe par l'accueil et la mobilité des étudiants entre universités. Dans la querelle qui vient d'être évoquée sur l'utilisation d'une langue étrangère dans nos universités, un député de l'UMP a déclaré que c'était un bien mauvais signal que nous donnions aux Africains de pouvoir enseigner en anglais. J'ai immédiatement répondu que le mauvais signal avait été lancé par ceux-là mêmes qui, comme Claude Guéant, restrei...
... étrangers au niveau licence, 92 000 au niveau master et 25 000 au niveau doctorat, on ne peut que conclure à ce désir d'échanges. Vous le rappeliez, madame la ministre : les efforts n'ont pas été vains, comme l'illustre la présence de 30 000 étudiants chinois en France. L'attractivité, c'est la capacité de donner envie de venir en France. Notre pays n'est plus désormais que la cinquième terre d'accueil, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et l'Allemagne, alors qu'elle était troisième il y a encore quelques années. Certains pays font des efforts conséquents pour accueillir les étudiants étrangers quand la France leur a adressé des signaux hostiles ces dernières années. Et pourtant, c'est bien la qualité des conditions de leur venue, de leur accueil, de leur séjour et de leur réu...
On peut faire mieux pour des informations concernant directement la souveraineté de notre pays ! Pour mettre un peu de sel dans notre débat, j'ajoute que je ne suis pas hostile à ce que les droits d'inscription universitaires soient modulés en fonction des catégories socioprofessionnelles des familles des étudiants étrangers. Après tout, nos établissements accueillent des étudiants très fortunés appartenant à la nomenklatura et à la jeunesse dorée de leur pays et il n'y a pas de raison qu'ils n'acquittent pas des droits plus élevés. La grande nation que nous voulons construire n'est ni craintive ni naïve, elle est, elle doit être à l'offensive.
... donner les moyens d'une immigration utile. En réalité, l'immigration professionnelle n'a jamais pris d'ampleur et reste très minoritaire face à l'immigration familiale. Dans un système globalisé, où les mouvements migratoires sont toujours plus nombreux, la France doit tenir une ligne politique claire en la matière. De toute évidence, la situation économique de notre pays ne nous permet plus d'accueillir ceux qui ne trouveront ni emploi ni logement. Inversement, nous ne pouvons pas non plus laisser la question de la formation des élites étrangères de côté : il en va de notre compétitivité et de la promotion de la francophonie. Il faut donc avoir le courage d'afficher une politique migratoire ferme et exigeante. L'immigration étudiante et professionnelle peut présenter d'immenses avantages à c...
...isé par une quasi-gratuité : il n'y a pas de différenciation entre nationaux et internationaux. Il ne sera pas possible d'accroître le nombre d'étudiants étrangers sans que les établissements reçoivent une aide financière, notamment de la part du pays d'origine et des étudiants. J'appelle donc à aller dans le sens d'un traitement des dossiers au cas par cas. Si la France a une longue tradition d'accueil, le développement d'une politique d'immigration étudiante ne doit pas laisser la porte ouverte au tout-venant. Le courage consistera à opérer une sélection des étudiants en fonction du projet d'études et de veiller au sérieux des étudiants chaque année. Votre projet de carte de quatre ans a un côté séduisant et un côté effrayant. Un côté séduisant parce que pour la majorité des étudiants étrange...
...t efficace. La politique migratoire de la France a une longue histoire et c'est en partie de cette histoire que découle la société française que nous connaissons aujourd'hui. La France, pays des droits de l'Homme, héritière des Lumières, s'est toujours efforcée de conserver sa tradition humaniste et ses valeurs, dans le respect de la dignité et de la protection de la vie humaine. Premier pays d'accueil des demandeurs d'asile en Europe, elle est encore aujourd'hui, de par ses traditions et ses engagements internationaux, une terre d'accueil. Pour autant, sans se limiter à une simple question quantitative des flux migratoires, notre politique d'immigration se doit d'être ferme et concentrée sur la lutte contre l'immigration irrégulière, car une immigration non maîtrisée, c'est autant d'exclusion...
... préambule de mon intervention, des évidences s'imposent en matière d'immigration professionnelle et étudiante. Tout d'abord, la France doit encourager la venue d'étudiants étrangers sur son territoire. Par ailleurs, elle ne peut empêcher une entreprise française de recruter un salarié étranger qualifié et possédant des compétences recherchées par cette entreprise pour développer son activité. L'accueil des étudiants étrangers est un instrument d'influence majeur dans le monde, qu'il serait dramatique de négliger. La France doit donc prendre sa place dans la concurrence entre les pays développés pour attirer les meilleurs étudiants du monde entier. Chaque année, de nombreux jeunes étrangers font le choix d'étudier en France. Nous étions ainsi, en 2011, le premier pays non anglophone de destinat...
... développement et son volet culturel. Concernant l'immigration étudiante, je m'étonne qu'il existe en France une forme d'incohérence entre des déclarations visant à attirer les meilleurs étudiants étrangers et la réalité rencontrée par les étudiants attirés par le système de formation français. La précarité administrative et sociale des étudiants étrangers demeure une question incontournable. L'accueil dans les consulats et ensuite dans nos préfectures a parfois de quoi refroidir. Dans cet esprit, avancer sur la voie de la dématérialisation et de la simplification des procédures est nécessaire, avec une prise de rendez-vous par internet et des dossiers téléchargeables en ligne. Nous devons également établir, comme pour d'autres visas, une obligation de justification des motifs de refus. L'accu...
Les grandes universités s'y développent, mais le coeur de la formation et de la recherche se situe encore chez nous. Agir pour plus de coopération en matière universitaire et pour un accueil particulier de ces étudiants doit être au coeur de nos réflexions. Enfin, si nous souhaitons être cohérents dans notre action, il nous faut absolument résoudre le problème de changement de statut pour ceux qui, d'étudiants, deviennent salariés. En rendant trop difficile l'établissement et l'activité sur le territoire français, nous finissons logiquement par tomber du podium des pays accueillant ...
...envoient des dizaines de milliers d'étudiants à l'étranger. Ainsi, l'Inde envoie 100 000 étudiants aux États-Unis, ce qui représente un apport pour l'université américaine de l'ordre de 2 milliards de dollars par an. En France, et le ministre l'a regretté, nous recevons moins de 3 000 étudiants indiens, quatre fois moins qu'en Allemagne mais beaucoup plus qu'il y a une dizaine d'années où l'on en accueillait une cinquantaine. Cette situation ne résulte pas d'un problème linguistique, même si l'on parle mieux anglais en Allemagne qu'en France, mais manifestement d'un problème d'un autre ordre. Qui sont les étudiants indiens en France ? Contrairement aux étudiants chinois qui fréquentent surtout l'université dans notre pays, ces étudiants indiens sont majoritairement inscrits dans de grandes écol...
...endent désormais que vous joigniez les actes à la parole. J'en viens à la question plus spécifique de l'immigration professionnelle et étudiante. Un premier constat s'impose : la France est l'un des pays de l'OCDE où l'immigration professionnelle est la plus faible. Seulement 25 000 personnes sont admises au séjour chaque année en France pour motif professionnel. À titre d'exemple, l'Autriche a accueilli 55 000 travailleurs étrangers en 2010 et le Canada pas moins de 182 000 personnes. Comment expliquer cette faiblesse de l'immigration professionnelle ? Le précédent gouvernement a voulu miser sur l'immigration de travailleurs hautement qualifiés avec la volonté de privilégier « une immigration choisie » à « une immigration subie », comme s'il y avait de bons et de mauvais immigrés.
...t restrictives. Autant dire qu'on inflige un parcours du combattant aux immigrés, ce qui est particulièrement injuste quand on sait que des emplois restent vacants dans de nombreux secteurs d'activité, comme le bâtiment, la restauration ou le secteur médico-social. Concernant l'immigration étudiante, la France est certes une destination plutôt recherchée par les étrangers, avec 260 000 étudiants accueillis en 2010, mais il est possible et souhaitable de faire plus et mieux pour favoriser l'accueil des étudiants étrangers. Dans la Caraïbe, par exemple, on peut regretter l'absence de politique offensive de coopération : la France n'utilise pas assez la présence de l'université des Antilles et de la Guyane pour attirer des étudiants des pays caribéens en plus grand nombre. Ce serait pourtant une b...
... apprendre des autres sans jamais rien leur prendre : telle est notre philosophie, telle doit être le fondement de notre politique. La capacité à attirer les étudiants étrangers qui formeront les élites économiques mondiales de demain fait l'objet d'une concurrence de plus en plus vive entre les États. En effet, nous en sommes convaincus, les étudiants étrangers sont une richesse pour le pays d'accueil. Ils contribuent à renforcer son attractivité dans le monde, à véhiculer ses valeurs, à diffuser sa langue. Leur présence est aussi une source d'enrichissement pour les étudiants du pays d'accueil, qui vivent de plus en plus à l'heure de la mondialisation. Enfin, n'oublions pas que les étudiants étrangers disposent souvent de compétences utiles à l'économie du pays d'accueil. En plus de leur app...
... concernent pas que les étudiants étrangers, il faut le dire. Elles affectent tout autant les étudiants de nationalité française française à part entière et entièrement à part qui sont originaires de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane, de La Réunion, de Mayotte, de Polynésie, de Kanaky. S'agissant des élèves infirmières, très nombreuses, en provenance des Antilles, je dois signaler que leur accueil est souvent difficile et sujet à caution dans les écoles spécialisées de Belgique, mais aussi, malheureusement, de France. Et je veux dénoncer ce fait qui va jusqu'au harcèlement moral et à des humiliations en tous genres. C'est extrêmement grave ! À la suite du débat que nous avons aujourd'hui, viendra en discussion à l'Assemblée nationale un projet de loi sur 1'immigration dont nous attendons ...
...é pour les familles avec enfants, disparition du ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Les quelques pistes de réformes évoquées dans le document de cadrage du ministère de l'intérieur, ainsi que dans le rapport du député Mathias Fekl, sont intéressantes. L'introduction de titres de séjours pluriannuels est ainsi une décision positive, tout comme la volonté affichée d'améliorer l'accueil des étrangers en préfecture et de clarifier les procédures administratives. Mais, monsieur le ministre, madame la ministre, pouvons-nous nous contenter d'un simple toilettage administratif, alors même que le code sur l'entrée et le séjour des étrangers en France devrait être réformé en profondeur ? Nous déplorons que la rupture avec l'héritage du gouvernement précédent ne soit pas plus prononcé...
...en sûr, en Afrique évidemment, des talents sont formés, dans toutes les disciplines, à la pratique et à la maîtrise d'une langue au potentiel exceptionnel. Aujourd'hui, des chefs d'entreprises, des ingénieurs, des étudiants, des artistes et des chercheurs ont, partout dans le monde, la même envie de vivre ce que j'appellerai une expérience française. Si nous savons les attirer, si nous savons les accueillir et si nous ne leur adressons pas de signes négatifs, alors, en moins d'une génération, non seulement la France, mais l'espace francophone mondial auront fait oeuvre utile dans une mondialisation certains disent : dans une compétition internationale qui se résume trop souvent à ses deux pires défauts que sont la concurrence entre les peuples et la standardisation du monde. Chacun est bienv...
En accueillant ces cadres en France, en favorisant pleinement l'apprentissage de la langue française, c'est aussi par des produits en français, des normes technologiques en français, des brevets en français que se feront une part des échanges avec ces milliers de talents que nous aurons accueillis. J'ajoute une autre dimension, celle qu'introduit l'Histoire elle-même, à la faveur des profondes évolutions e...
Ne nous trompons pas, mes chers collègues : une politique immigration qui joue sur les peurs éloigne de plus en plus de personnes, qui noueront avec d'autres pays que le nôtre des relations d'amitié et qui nous manqueront dans le futur. Il est temps de réaffirmer sans complexe que l'accueil et l'intégration des étrangers est une force. Sortir de l'hypocrisie, c'est assumer que l'immigration est une des sources continue de notre identité nationale et francophone. Notre politique d'immigration doit contribuer à consolider l'espace économique francophone qui, peut-être, cela dépend aussi de nous, représentera près d'un milliard de personnes en 2050. Cette francophonie culturelle et éc...
...sionnelle ne constitue pas majoritairement une immigration définitive, mais bien une immigration de mobilité temporaire, contrairement à l'immigration familiale et humanitaire. Les chiffres sont, de ce point de vue, éloquents : l'immigration économique représente 9 % et l'immigration familiale 45 % des immigrés. Des millions de Français considèrent, aujourd'hui, que, s'il est tout à fait normal d'accueillir sur le territoire des étrangers dont les compétences ou le talent enrichissent notre économie, ce n'est pas un droit automatique et cela ne doit pas concurrencer des millions de chômeurs Français qui cherchent, eux aussi, à s'intégrer. J'espère qu'un jour nous aurons un débat sur la politique de regroupement familial, car cette politique a transformé des immigrants économiques et immigrés à de...
... évidemment totalement biaisés. L'immigration étudiante, dont nous nous accordons à reconnaître qu'elle est tout à fait souhaitable en soi, participe du rayonnement de la France et forme les jeunes des pays en développement. Néanmoins, il ne faut pas vider les pays source de leurs cerveaux et cette filière ne doit pas devenir une filière bis d'immigration pérenne. Vous regrettez que notre pays n'accueille que peu d'étudiants chinois. S'il est vrai que les lourdeurs administratives sont une réalité, il conviendrait que vous vous attardiez sur le classement et les qualités de nos universités, éléments déterminants. Pour redonner toute sa dimension à une politique d'immigration étudiante, il est nécessaire d'instaurer un contrôle du niveau de français et un examen de la cohérence du projet d'étude...