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C’étaient vos mots, monsieur le Premier ministre. (Mêmes mouvements.) Eh bien, justement, la France intervenait en pointe et avec ses alliés, forte d’une résolution et d’un mandat de l’ONU. Aujourd’hui, dans l’affaire syrienne, où sont nos alliés ? Où est la résolution des Nations unies ?
...frénésie du temps médiatique, à sa brièveté, à ses à-coups, à sa volatilité, pour revenir au temps du politique. Oui, ce temps de débat permet de poser des questions complexes, d’échanger nos points de vue et de réfléchir ensemble – si tout le monde le souhaite et accompagne cet objectif – à l’esprit qui doit animer la France dans ce moment crucial pour le monde. Mes chers collègues, la tragédie syrienne n’a pas débuté il y a deux semaines. Voilà deux ans que le régime de Bachar al-Assad a engagé une répression sanglante du mouvement pour la liberté initié par le peuple syrien. Tout a été tenté pour donner une chance à la paix et à la réconciliation en Syrie, mais les bains de sang ont succédé aux bains de sang partout où se trouvaient des résistants à l’oppression, que ce soit à Damas, à Homs...
…démontrant que l’attaque du 21 août est l’oeuvre de l’État syrien. Ces preuves ont été exposées en détail aux présidents des groupes parlementaires le 2 septembre lors d’une réunion à Matignon. Je comprends que la communauté internationale attende les conclusions de l’enquête de l’ONU. Cette enquête, sollicitée depuis mars dernier, a été freinée, dans les conditions que l’on connaît sur le terrain. Nous devons y être attentifs, mais nos propres services nous ...
Monsieur le Premier ministre, la communauté internationale doit maintenant prendre ses responsabilités. L’emploi d’armes chimiques est une brèche majeure dans notre système de sécurité collective. Il est prohibé depuis près d’un siècle par le droit international. En violant cette interdiction, le régime syrien brise un tabou et crée un dangereux précédent. Cette abomination est inacceptable. La « responsabilité de protéger » les populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité, reconnue par la communauté internationale en 2005 et confirmée par la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Lybie, ne peut pas en rester au stade de ...
…la France n’est à la remorque de personne. Ni arrogante ni isolée, elle joue son rôle sur la scène internationale, ce que continuera d’ailleurs de faire le Président de la République demain, à Saint-Pétersbourg, au G 20. Oui, mes chers collègues, intervenir comporte des risques. Le régime syrien se fait menaçant, il menace de propager une guerre régionale. Il menace de s’attaquer à la France. En procédant ainsi, il ne fait que confirmer qu’il ne connaît aucune limite dans sa tentative de préserver son pouvoir. Il menace aussi les parlementaires ; il nous a menacés dans cette interview, choquante par les propos tenus, donnée à un grand quotidien. Nous ne déciderons pas ici de la position...
Nous devons être aux côtés du peuple syrien dans la construction du nouvel État. Les objectifs définis par le Président de la République sont clairs.
Il s’agit de frapper le régime syrien afin d’amputer ses capacités meurtrières, de le dissuader d’en faire usage et de protéger la population et les pays voisins. Le débat sur une meilleure association du Parlement, y compris en recourant au vote de l’Assemblée Nationale, n’est pas tabou, comme l’a dit M. le Premier ministre, mais il ne doit pas non plus servir de prétexte commode à ceux qui sur ce sujet ne voudraient parler que de l...
Ce dossier, plus que tout autre, nous impose une exigence d’unité nationale et de responsabilité. Tel est l’état d’esprit qui permettra de rassurer les Français, qui mesurent la complexité du dossier syrien et nous font part de leurs doutes et de leurs craintes. Peut-être aussi ne savent-ils pas encore combien ce qui s’est passé le 21 août est porteur d’insécurité pour eux-mêmes. L’unité nationale est donc importante et doit être recherchée, non pas une unité aveugle, indiscutable et autoritaire, mais une unité construite dans le dialogue et dans le respect de la diversité des courants qui fondent n...
« Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien ». Cette sentence d’Edmund Burke doit faire réfléchir tous ceux qui, bien légitimement, s’interrogent face au dilemme syrien. Soutenir la volonté d’engagement français, c’est selon nous oeuvrer en faveur du droit international, de la sécurité collective, du progrès et de la protection des peuples. Nous ne pouvons pas nous permettre de voir de telles promesses englouties par les hésitations de la communauté internationale. C’est pourquoi nous souhaitons que, dans un contexte qui dépasse de loin ce que nous constatons de...
...st effroyable. Mais la question n’est pas seulement le bilan du jour, c’est l’engrenage fatal qui est enclenché, tant les belligérants sont déterminés à aller jusqu’au bout de l’horreur faute d’une pression forte et implacable d’une communauté internationale largement rassemblée. La Syrie est en effet une mosaïque d’identités, de minorités et de confessions : chiites alaouites, chrétiens, Kurdes, Syriens d’origine turque, Grecs, sunnites évidemment. Il s’agit en outre d’une guerre civile aux confins de la Turquie, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de l’Irak, de l’Iran et d’Israël, dans laquelle sont engagées des forces laïques mais aussi des forces intégristes et extrémistes puissantes et probablement Al-Qaïda. C’est dire l’enchevêtrement incroyablement complexe qui appelle de notre part humilité ...
...e l’époque, d’intervenir militairement au Kosovo. Autres temps, autres lieux, même histoire tragique – histoire qui est aussi là pour nous rappeler qu’il n’y a pas de fatalité face à l’horreur et à la barbarie. Avant toute chose, je veux dire, au nom de l’ensemble des députés du groupe écologiste, les sentiments d’indignation et de révolte qui sont les nôtres face à la tragédie que vit le peuple syrien. La répression que subit ce peuple n’a pas commencé le 21 août dernier : cela fait deux ans que la Syrie est plongée dans la guerre civile par la volonté d’un homme, qui malgré le soulèvement populaire du Printemps arabe, s’accroche au pouvoir par tous les moyens. Lancé dans une fuite en avant dans la répression militaire – répression qui a fait plus de 100 000 morts en deux ans –, le régime de B...
...écessité de changements institutionnels au niveau de l’Union européenne, une fois de plus inexistante politiquement, diplomatiquement et militairement. Monsieur le Premier ministre, nous souscrivons à ce que vous avez dit : en aucun cas, la France ne peut ni ne doit agir seule. Pour ce qui est des objectifs d’une intervention, nous considérons qu’ils sont clairs : affaiblir l’appareil répressif syrien, notamment afin de rendre impossible tout nouvel usage d’armes chimiques. Par ailleurs, il conviendra d’envisager avec prudence et discernement le soutien apporté à une rébellion que nous savons divisée et hétéroclite. Un soutien humanitaire de grande ampleur, y compris dans les zones sous contrôle de l’opposition, doit en revanche être garanti. De même, il y a plus de deux millions de réfugiés ...
...ie – ne doit pas occulter le fond : l’atrocité d’une guerre civile qui a fait plus 100 000 morts, le crime de guerre qui a consisté à utiliser du gaz neurotoxique pour terroriser une population en révolte. Nous disposons aujourd’hui des preuves que le gaz sarin a bien été utilisé lors de l’offensive du 21 août. Sans que nous en ayons la preuve, la présomption est établie que seul le gouvernement syrien a pu l’utiliser aussi massivement et au moyen de vecteurs dont ne disposent pas les opposants. La convention qui prohibe les gaz de combat a été signée par 160 pays. A moins de renoncer à tout État de droit international en matière de crimes de guerre au nom de je ne sais quel cynisme – que j’ai entendu tout à l’heure – ou d’un faux principe de réalité qui nous condamnerait à la pire des réalité...
Cet argument est donc quelque peu spécieux. La France pourrait exiger de la Syrie des couloirs humanitaires et des zones de sauvegarde ce qui, en cas de refus, justifierait notre intervention au-delà de la simple perspective punitive. Quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement penser que si nos frappes ont lieu, le gouvernement syrien renoncera à utiliser à nouveau les gaz de combat, d’autant plus qu’il n’est pas certain que le crime du 21 août soit imputable au dictateur lui-même
...’on puisse dire, au-delà de l’horreur et de la réprobation qu’elle a suscitées, ainsi que de ses conséquences, est que cette décision est une erreur profonde et peut-être fatale pour le régime. Pour autant, notre intervention, à supposer qu’elle n’entraîne pas une déstabilisation très grave, ne changera pas significativement la situation, c’est-à-dire la prolongation indéfinie d’une guerre civile syrienne. Après la décision que, je l’espère, la représentation nationale sera amenée à prendre dans quelque temps sur cette intervention, nous serons retournés à la situation antérieure. Il nous restera à penser, avec nos alliés occidentaux, avec nos partenaires du monde arabe, avec les membres incontournables du Conseil de sécurité des Nations unies que sont les Russes et les Chinois, aux voies et mo...
...taire dont il est ici question est la réponse à un crime précis et le moyen, peut-être, de l’éviter pour l’avenir. Elle ne saurait constituer ni une solution politique à la crise, ni même l’amorce d’une telle solution. Faisons en sorte que cette réponse indispensable aujourd’hui – ou demain – n’obère pas toute perspective de solution politique, incontournable pour mettre fin au calvaire du peuple syrien et pour nous prémunir de risques plus grands encore dans cette région
... du passé n’ont pas été tirées. Cette posture isole notre pays et son président. Elle n’est partagée ni par la grande majorité de la communauté internationale, ni par la communauté nationale. Ce double isolement devrait inciter le Président de la République et son gouvernement à plus de considération pour les arguments développés contre une intervention militaire en Syrie et pour sortir le peuple syrien de la tragédie dont il est victime.
...propres engagements et ses valeurs ? Je le dis avec gravité : la France est-elle prête à violer la Charte des Nations unies, qui nous lie à la communauté internationale ? Au-delà du caractère illégal d’une telle intervention, c’est sa justification et sa légitimité mêmes qui sont en cause. L’option militaire n’offre nulle solution de règlement du conflit, nulle perspective de paix pour le peuple syrien. Le chef de l’État s’entête dans une logique militaire, ignorant la situation d’urgence humanitaire et écartant les options alternatives. Il veut engager notre pays dans une entreprise aventureuse et illusoire conduite par les États-Unis.
..., en 2003, demeurent dans toutes les mémoires et ont largement entaché la crédibilité de ses instigateurs. Le credo néo-conservateur de « la guerre au nom de la démocratie » a semé la mort et le chaos en Irak. Et c’est encore en son nom que le Président de la République et le Gouvernement veulent nous convaincre de mener une expédition punitive meurtrière en Syrie. Le règlement du conflit interne syrien ne sera pas résolu par quelques missiles. L’histoire des conflits, au Moyen-Orient ou ailleurs, prouve que jamais – j’insiste sur ce mot – des bombardements n’ont permis d’installer la démocratie ou de pacifier un pays. Sans même attendre les conclusions des inspecteurs de l’ONU, des preuves que les attaques chimiques auraient été commises par le régime de Bachar al-Assad sont brandies pour just...
Comment, en effet, lancer une guerre sans en évaluer les conséquences, sauf à dire explicitement que cette guerre est menée pour asseoir la domination des grandes puissances occidentales, pour satisfaire leurs intérêts géostratégiques et économiques ou ceux d’autres puissances régionales ? La population syrienne est aujourd’hui prise en otage entre un dictateur cynique et sanguinaire et une opposition désunie, dont certains membres ont perpétré des exactions parmi les plus effrayantes. C’est d’ailleurs pourquoi les minorités religieuses syriennes sont paniquées à la perspective de la victoire de certains rebelles syriens. Une intervention militaire aujourd’hui ne mettrait pas fin à l’escalade de la ba...