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... La loi fut définitivement adoptée par le Parlement, à l’unanimité – faut-il le souligner ? –, le 30 décembre 1923. Ainsi que le soulignera plus tard, en 2007, le rapport d’inspection diligenté par le ministère de l’équipement, le classement au rang de route nationale des ensembles routiers reliant Bar-le-Duc à Moulin brûlé et, par extension, à Verdun « a été prononcé pour des raisons liées à la mémoire » et « non pour des raisons d’intensité du trafic automobile ». Son titre de « Nationale Voie sacrée » était unique dans le patrimoine national. Bien que ses caractéristiques n’en faisaient pas à proprement parler une route nationale, l’accolement des deux termes « nationale » et « voie sacrée » montrait bien la spécificité de cette route. Cette situation, qui dura quand même quatre-vingts ans –...
... monsieur le vice-président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous sommes ici pour examiner la troisième proposition de loi proposée par le groupe UMP dans le cadre de sa journée d’initiative parlementaire. À l’heure où notre pays entame le début des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, notre groupe a souhaité redonner à la Voie sacrée, monument de notre mémoire collective, le caractère de route nationale qui lui fut conféré par nos prédécesseurs en 1923 et qui lui a été retiré, à la suite de la loi de 2004 qui a vu le transfert aux départements de la gestion de certaines routes nationales. La Voie sacrée n’est évidemment pas une route nationale au sens routier et gestion de l’équipement du terme et cela personne ne le conteste ! C’est bien autre chose,...
...om de « Voie sacrée nationale ». De ce déclassement découle tout le débat qui nous réunit aujourd’hui. Nous comprenons l’émoi suscité, compte tenu du symbole historique de cette route chargée d’histoire passant du giron de l’État à celui du département. En effet, si ce qualificatif de « nationale » ne se justifiait aucunement en termes de trafic, il permettait cependant de répondre à un devoir de mémoire. Dès lors l’initiative de nos collègues UMP, avec cette proposition de loi, n’est pas totalement dénuée de fondement, en ce sens qu’elle conduit à réfléchir à une nouvelle dénomination de cette route, rappelant l’attachement de la nation à la Voie sacrée. Cependant, ayant de mon côté interrogé beaucoup d’anciens combattants, ces derniers jours notamment, je sais qu’autant ils peuvent regretter c...
Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, mes premiers mots seront pour indiquer qu’il n’y a pas lieu de délibérer. En effet, tous les propos que nous avons entendus, et tout particulièrement les vôtres, monsieur le rapporteur, démontrent que la Voie sacrée est à jamais dans la mémoire universelle, qu’elle est gravée dans le marbre de nos mémoires avec ses deux mots qui recèlent tant de souffrances, mais aussi la capacité de l’homme à aller au-delà de tout en faisant le don de sa vie. Permettez-moi de vous dire combien j’ai apprécié que vous ayez fait référence à Gérard Canini, homme de la Meuse, agrégé d’histoire et surtout chercheur, l’un de ces rares chercheurs qui passait p...
...issés, il y a ces silhouettes de soldats et de camions Berliet ou Latil. Il y a des panneaux pédagogiques, parce que le passant s’arrête, interpellé par le casque Adrien qui couronne cette borne kilométrique. Cette borne, on l’a tant vue qu’on oublierait presque de la regarder. Or, non seulement on la regarde, mais on s’arrête, on essaie de comprendre. C’est une oeuvre pédagogique, une oeuvre de mémoire. C’est cela, la Voie sacrée et personne ne lui enlèvera, qu’elle soit départementale ou nationale. Oui, mes chers collègues, le sort de ce projet n’est pas le plus important.
...ux morts, ne figure pas « Morts pour la France », mais « À nos morts. » Vous savez pertinemment pourquoi on lit cette mention : tout simplement parce que, pendant la Première Guerre mondiale, les Alsaciens étaient sous le joug de l’Allemagne. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de nous souvenir, et c’est, je crois, très important. Si nous souhaitons tant l’adoption de ce texte, c’est parce que la mémoire doit rester vivante. On a parlé de la Grande Guerre, on a parlé de la Der des ders : celles et ceux qui se sont battus sur ces terres méritent notre respect. Nous avons pu constater que la Voie sacrée devait à jamais rester inscrite dans le patrimoine national. C’est la raison pour laquelle, si nous souhaitons éteindre toute polémique, il convient d’adopter cette proposition de loi. C’est dans c...
...ifice suprême, que celles et ceux qui sont revenus mutilés, que les « gueules cassées », que celles et ceux qui ont laissé des orphelins et dont l’absence a créé le chaos, ceux-là méritent bien qu’on leur consacre quelques minutes, un jeudi après-midi. Au-delà de l’intérêt qu’il y aurait à voter ou non cette proposition de loi, je préfère retenir ce qui a plus de sens pour moi : cette volonté de mémoire. Monsieur le ministre, une lourde tâche vous incombe, avec le soixante-dixième anniversaire du Débarquement et ce centième anniversaire de 1914.