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Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, chers collègues, le débat que nous avons aujourd’hui est grave, nécessaire, mais aussi délicat. Nécessaire bien sûr, parce que l’article 35 de la Constitution prévoit l’autorisation par le Parlement d’une intervention extérieure dépassant quatre mois. Nécessaire aussi car l’action de nos forces armées en Centrafrique ne peut réussir sans le soutien de la nation. Et ce soutien – ce consensus, je l’espère – ne peut exister s’il n’y a pas de débat. Mais l’exercice est également délicat. En raison du calendrier parlementaire, il se tient alors que l’opération Sangaris en Centrafrique n’a que deux mois et demi. À l’heure des nouvelles technologies et de l’actualité en continu, les cycles de l’information sont san...
..., le Président de la République a augmenté de 400 nos effectifs supplémentaires de militaires et gendarmes sur place. Ces renforts sont les bienvenus, car ils garantiront les premiers acquis à Bangui tout en augmentant notre capacité d’action en province. Mais ils ne sont que temporaires et ne doivent pas cacher la réalité du terrain : l’aide de tous est indispensable pour la reconstruction de la Centrafrique. Nous avons besoin de l’aide des Centrafricains, de tous les Centrafricains, car la République Centrafricaine et ses institutions ne pourront se reconstruire sans la réconciliation de son peuple dans toutes ses composantes. Il faut désormais mettre de côté les ruines de la haine et du ressentiment pour poser les fondations d’une société pacifiée. Nous avons besoin de l’aide des Africains. Les 6...
...a un siècle de cela, quand l’ombre de la Grande Guerre commençait à planer sur le monde, Jean Jaurès avait raison : « L’affirmation de la paix est le plus grand des combats. » Monsieur le Premier ministre, le Gouvernement et l’armée française, nos soldats engagés sur le terrain, peuvent compter sur le groupe socialiste, républicain et citoyen pour les aider à mener ce grand combat pour la paix en Centrafrique. Pour la sécurité de ce pays, pour la stabilité du continent africain, et pour la sécurité collective.
Monsieur le Premier ministre, le Président de la République a engagé nos soldats en Centrafrique le 5 décembre dernier. La Constitution lui confère ce pouvoir, mais elle confère aussi au Parlement celui d’accepter ou de refuser la prolongation d’une opération militaire. Ce pouvoir, il nous revient de l’exercer avec un sens aigu des responsabilités,…
Les militaires nous disent – vous devriez les écouter – que vous ne leur donnez pas les moyens de vos ambitions, ni d’une manière générale, ni en Centrafrique. C’est pourquoi la baisse à venir des effectifs de l’armée de terre est une aberration. Un moratoire sur ces réductions d’effectifs s’impose pour faire face à ce contexte d’engagement opérationnel accru.
Si vous n’obtenez pas ce changement profond dans la mission en Centrafrique, celle-ci risque de devenir un bourbier pour notre pays. Vous ne serez sans doute plus là quand cela arrivera, alors ne laissez pas à d’autres, demain, la charge de faire ce que vous n’avez eu ni le courage, ni la volonté, ni la force politique de faire.
Le Gouvernement nous demande aujourd’hui de voter l’autorisation de la prolongation de l’intervention des forces françaises en Centrafrique, comme nous l’avions fait il y a dix mois pour le Mali. Permettez-moi, avant toute chose, de souligner l’engagement de nos hommes sur le terrain qui une fois de plus, par la qualité de leur action, font honneur aux armes de la France. Dans un contexte particulièrement difficile, bien différent de celui du Mali car aucun adversaire n’est clairement identifié, c’est une mission périlleuse qu’ils on...
...science et nous avons dit notre volonté de soutenir cette décision qui conduisait notre pays sur une route que nous savions longue et difficile. Mes chers collègues, la République Centrafricaine est aujourd’hui plongée dans le plus sombre des chaos. En vérité, il n’y a plus d’État : les fonctionnaires ne sont plus payés depuis cinq mois, la justice ne fonctionne pas, les prisons sont fermées. La Centrafrique est un État failli qui ne parvient plus à assurer ses missions essentielles, n’exerce plus de contrôle sur des parties significatives de son territoire et connaît une crise humanitaire intense. Il y a près d’un million de personnes déplacées, dont plusieurs dizaines de milliers à Bangui, pour l’essentiel massées près de l’aéroport ; plus de 200 000 personnes ont quitté la Centrafrique pour trouve...
Et si l’objectif militaire est partiellement atteint, du moins à Bangui, ce n’est pas le cas, tant s’en faut, dans le reste du pays. Nous sommes en Centrafrique depuis longtemps avec l’opération Boali, mais il faut avoir l’honnêteté et le courage de reconnaître que vous nous avez engagés à un niveau supérieur, non pas pour des mois, mais pour des années, voire des décennies !
...s haines ne se sont pas apaisées ; on ne reconstruit pas un pays qui n’a pas reconstitué les principes et les moyens de son fonctionnement ; on ne reconstruit pas un pays tant qu’il n’a pas réussi à remettre sur pied un État, une administration et une armée ; on ne reconstruit pas un pays, qui ne dispose pas du préalable le plus élémentaire de son développement : l’énergie. Un des problèmes de la Centrafrique, en effet, tient à son très faible accès à l’énergie : seuls 3 % de la population y ont accès. La lumière manque au coeur de l’Afrique ; or, sans lumière, il n’y a pas de redressement économique possible. Aussi longtemps que cela sera nécessaire, nous ne cesserons de le répéter : au-delà du Mali, au-delà de la Centrafrique, le Gouvernement doit proposer à l’Europe un grand plan de solidarité pou...
...t toute chose, je souhaite à mon tour rendre hommage, au nom du groupe écologiste, au caporal Damien Dolet, mort hier en République Centrafricaine, ainsi qu’aux deux autres soldats français déjà morts en mission au tout début de l’intervention, Nicolas Vokaer et Antoine Le Quinio. Le 5 décembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a mandaté la France pour intervenir militairement en Centrafrique ; le même jour, le Président de la République lançait l’opération Sangaris pour endiguer une crise tant humanitaire que sécuritaire. Enfin, le 9 décembre, en vertu de l’article 35 de la Constitution, vous êtes venu devant notre assemblée, monsieur le Premier ministre, accompagné de M. le ministre de la défense, pour préciser les objectifs de notre engagement militaire. Je souhaite réitérer le so...
Au-delà de cette responsabilité historique ancienne, l’envoi de militaires français en Centrafrique a été décidé dans un contexte d’extrême urgence, en ultime recours, alors que la crise menaçait de dégénérer en conflit ethnique et que 500 000 déplacés étaient en situation de détresse humanitaire.
Enfin, si la France est intervenue, elle l’a fait dans la concertation, à la demande des organisations panafricaines, avec le soutien de l’Union européenne et sous le mandat que lui avait délivré le Conseil de sécurité des Nations unies. Incontestablement, cette intervention était nécessaire et elle le demeure aujourd’hui. Pour autant, l’évolution de la situation en Centrafrique n’en est pas moins extrêmement préoccupante. Malgré la présence de 1 600 soldats français – bientôt 2 000 – et de 6 000 militaires africains opérant dans le cadre de la MISCA, la mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, la crise centrafricaine a fait 2 000 morts, 100 000 réfugiés et un million de déplacés. Le risque d’une famine généralisée est réel et imminen...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la défense, mes chers collègues, les événements qui se sont déroulés en Ukraine ces jours derniers ont quelque peu éloigné de l’information au moins ceux de Centrafrique. Mais le sujet reste présent ici. Présent, puisqu’en application de l’alinéa 3 de l’article 35 de la Constitution, le Gouvernement soumet la prolongation de la décision de M. le Président de la République de faire intervenir les forces armées à l’étranger à l’autorisation du Parlement. Présent également, puisque, avec huit autres parlementaires – quatre membres de la commission des affaires étran...
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la Centrafrique connaît une nouvelle période de crise aiguë. Cette crise ne sera pas résolue par une énième intervention militaire française, sans objectif pérenne de démocratie et de paix. C’est, hélas, un scénario récurrent depuis l’indépendance de cette ancienne colonie. Le drame qui se joue aujourd’hui prend toutefois une ampleur nouvelle et fait s’effondrer l’unité d’un pays déjà fragilisé par la pauvreté ...
Cet appui s’impose pour que nous puissions nous extraire de ce huis-clos. Paris s’honorerait d’être à l’initiative d’une conférence internationale pour la paix et le développement en Centrafrique et dans la sous-région, conférence qui devrait avoir pour objectifs la construction d’une solution politique partagée, l’arrêt des ingérences extérieures, l’unité du pays face aux menaces de partition, ainsi que la reconstruction de l’État, des services régaliens et des services publics dévastés ou inexistants en dehors de Bangui. Ce sont là autant de conditions pour que la République Centrafrica...
C’est la raison pour laquelle, tout en laissant la liberté de vote à chacune et à chacun, nous ne nous opposerons pas à la prolongation de la présence des forces françaises en Centrafrique, dans l’attente du transfert, urgent et indispensable, de cette opération à une force multinationale de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU.