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...ement minimal d’un État de droit digne de ce nom ne sera pas garanti et les factions prédatrices jadis au pouvoir continueront de menacer le pays. La France pare donc au plus pressé, sécurise autant que faire se peut la capitale et commence à se projeter dans le reste du pays. Afin de répondre au mieux aux urgences, le Président de la République a augmenté de 400 nos effectifs supplémentaires de militaires et gendarmes sur place. Ces renforts sont les bienvenus, car ils garantiront les premiers acquis à Bangui tout en augmentant notre capacité d’action en province. Mais ils ne sont que temporaires et ne doivent pas cacher la réalité du terrain : l’aide de tous est indispensable pour la reconstruction de la Centrafrique. Nous avons besoin de l’aide des Centrafricains, de tous les Centrafricains, c...
...t y avoir consensus dans l’hémicycle sans débat préalable, il ne peut y avoir soutien du législatif sans droit de regard sur l’action de l’exécutif, dans le respect des prérogatives de chacun. Pour cela, les missions d’information des commissions compétentes effectueront, comme elles en ont l’habitude, un travail minutieux d’évaluation. Et, grâce à l’article 4 de la nouvelle loi de programmation militaire, toutes les opérations extérieures en cours feront désormais, chaque année, l’objet d’un débat au Parlement afin d’en dresser un bilan politique, opérationnel et financier. Nous avons bien l’intention de nous appuyer sur ces avancées. Il y a un siècle de cela, quand l’ombre de la Grande Guerre commençait à planer sur le monde, Jean Jaurès avait raison : « L’affirmation de la paix est le plus gra...
Monsieur le Premier ministre, le Président de la République a engagé nos soldats en Centrafrique le 5 décembre dernier. La Constitution lui confère ce pouvoir, mais elle confère aussi au Parlement celui d’accepter ou de refuser la prolongation d’une opération militaire. Ce pouvoir, il nous revient de l’exercer avec un sens aigu des responsabilités,…
C’est une constante de notre diplomatie politico-militaire depuis 1945 et nous y sommes profondément attachés. Nous avions soutenu l’opération Sangaris car la France sert, dans un pays à feu et à sang, une mission noble, juste et finalement conforme aux valeurs de la République. Pouvait-elle, sans rien faire, sans rien dire, cautionner des pillages, des viols, des massacres confessionnels et ce qui aurait inexorablement débouché sur un génocide ? Nous n...
Les militaires nous disent – vous devriez les écouter – que vous ne leur donnez pas les moyens de vos ambitions, ni d’une manière générale, ni en Centrafrique. C’est pourquoi la baisse à venir des effectifs de l’armée de terre est une aberration. Un moratoire sur ces réductions d’effectifs s’impose pour faire face à ce contexte d’engagement opérationnel accru.
Un bon chef militaire vise des objectifs crédibles et affecte les moyens en conséquence. En l’occurrence, François Hollande n’est pas un bon chef des armées.
Il n’avait pas hésité à refuser la prolongation de l’engagement militaire de la France.
...r 2015, alors qu’il n’existe aucune force politique nationalement structurée, aucun fichier électoral, ni même aucun recensement ? Les réalités sont là et l’excès de mots se heurte à l’insuffisance des moyens. Avant de songer à voter ou à reconstruire l’État, il faut rétablir l’ordre et la sécurité. Il faut bien admettre que l’ampleur de la situation sur place a été sous-estimée et que les forces militaires dépêchées sur place sont insuffisantes – 2 000 Français et 6 000 Africains de la MISCA, alors que les experts évaluent le besoin à plus de 30 000 soldats – pour stabiliser le pays. La tâche de nos soldats se révèle donc bien plus complexe que nous ne l’avions imaginée, la situation étant de plus en plus intenable. Nos soldats essayent, avec leurs moyens, d’apaiser un conflit aux multiples facett...
Et si l’objectif militaire est partiellement atteint, du moins à Bangui, ce n’est pas le cas, tant s’en faut, dans le reste du pays. Nous sommes en Centrafrique depuis longtemps avec l’opération Boali, mais il faut avoir l’honnêteté et le courage de reconnaître que vous nous avez engagés à un niveau supérieur, non pas pour des mois, mais pour des années, voire des décennies !
... réalité, l’Europe ne nous suit pas. Lors d’une question d’actualité en décembre, j’avais également été le premier à demander, au nom du groupe UDI, l’envoi de forces de gendarmerie européennes. Nous nous réjouissons d’avoir été entendus, même symboliquement, avec l’envoi d’une cinquantaine de gendarmes mobiles, car la nature même de nombre d’opérations est de type maintien de l’ordre autant que militaire. L’effort de Sangaris pour remettre la gendarmerie centrafricaine sur le terrain avec ses propres moyens, en lui offrant un repas par jour, est louable et méritoire. Il faut également prendre en compte le coût des OPEX en temps de crise. Alors que plus de 100 millions d’euros ont déjà été engagés, vous devez, monsieur le Premier ministre, dire à la représentation nationale quel sera le coût tota...
...s collègues, avant toute chose, je souhaite à mon tour rendre hommage, au nom du groupe écologiste, au caporal Damien Dolet, mort hier en République Centrafricaine, ainsi qu’aux deux autres soldats français déjà morts en mission au tout début de l’intervention, Nicolas Vokaer et Antoine Le Quinio. Le 5 décembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a mandaté la France pour intervenir militairement en Centrafrique ; le même jour, le Président de la République lançait l’opération Sangaris pour endiguer une crise tant humanitaire que sécuritaire. Enfin, le 9 décembre, en vertu de l’article 35 de la Constitution, vous êtes venu devant notre assemblée, monsieur le Premier ministre, accompagné de M. le ministre de la défense, pour préciser les objectifs de notre engagement militaire. Je sou...
Le groupe écologiste avait alors approuvé l’intervention militaire, pour des motifs qui conservent toute leur pertinence aujourd’hui. Tout d’abord, la France a une part de responsabilité dans la faillite de l’État centrafricain. En effet, du temps de la colonisation, elle a délaissé ce pays au point de déléguer son exploitation à des sociétés concessionnaires privées. Ainsi, à l’indépendance, ce pays s’est trouvé dépourvu des moyens nécessaires à la constructio...
Au-delà de cette responsabilité historique ancienne, l’envoi de militaires français en Centrafrique a été décidé dans un contexte d’extrême urgence, en ultime recours, alors que la crise menaçait de dégénérer en conflit ethnique et que 500 000 déplacés étaient en situation de détresse humanitaire.
...anafricaines, avec le soutien de l’Union européenne et sous le mandat que lui avait délivré le Conseil de sécurité des Nations unies. Incontestablement, cette intervention était nécessaire et elle le demeure aujourd’hui. Pour autant, l’évolution de la situation en Centrafrique n’en est pas moins extrêmement préoccupante. Malgré la présence de 1 600 soldats français – bientôt 2 000 – et de 6 000 militaires africains opérant dans le cadre de la MISCA, la mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, la crise centrafricaine a fait 2 000 morts, 100 000 réfugiés et un million de déplacés. Le risque d’une famine généralisée est réel et imminent. Les tensions confessionnelles sont à leur comble : les musulmans fuient Bangui pour rallier l’est centrafricain, parfois le Tcha...
...information ensuite sur les objectifs à venir, celui de la stabilisation de la situation et celui du désarmement des forces en présence, une information enfin sur l’état de l’adversité. Cette mission a coûté la vie à trois de nos soldats ; aussi avons-nous apprécié que le général Soriano nous explique le soin qu’il apporte à s’avancer vers les objectifs en risquant le moins possible la vie de nos militaires. Nous avons d’ailleurs assisté à une arrestation, mais aussi pu voir un stock imposant d’armes saisies. Au total, l’exécution de la mission s’inscrit dans les réponses que vous aviez pu nous faire, messieurs les ministres : renouer, sur ce sol, avec une sécurité minimale en tentant d’arrêter la spirale des crimes, mettre fin à une dérive confessionnelle source de violence, permettre le retour d...
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la Centrafrique connaît une nouvelle période de crise aiguë. Cette crise ne sera pas résolue par une énième intervention militaire française, sans objectif pérenne de démocratie et de paix. C’est, hélas, un scénario récurrent depuis l’indépendance de cette ancienne colonie. Le drame qui se joue aujourd’hui prend toutefois une ampleur nouvelle et fait s’effondrer l’unité d’un pays déjà fragilisé par la pauvreté et une instabilité politique chronique. Privé d’État, le pays est en butte aux violences de groupes armés que l’arm...
... terme aux ingérences et aux conflits. La France, qui porte une lourde responsabilité historique dans ce désastre, a une dette incommensurable envers le peuple centrafricain. Elle pourrait agir en ce sens pour ouvrir de nouvelles relations de respect et de co-développement. De fait, ni la guerre ni la force ne représentent la solution de sortie de crise. Il ne peut y avoir de solution uniquement militaire. La solution est avant tout politique ; elle n’est pas unilatérale, mais multilatérale. Et surtout, elle n’appartient pas à la France mais au peuple centrafricain. Nous espérons que la majorité entendra enfin notre voix, celle de la sagesse et de la responsabilité, celle qui devrait guider nos relations avec l’Afrique dans le respect de ses peuples. Un tel respect impose de leur donner les moyen...