Les amendements de François Fillon pour ce dossier
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Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, le 13 novembre, c’est une certaine idée de la vie française qui a été massacrée ; cette vie où l’on déambule dans Paris, où l’on se retrouve au concert, à la table d’un café, entre amis ; cette vie où le débat et l’humour sont permis, cette vie où la beauté des femmes n’e...
…cette vie où l’on peut croire en Dieu ou ne pas y croire ; cette vie où l’on s’exprime par son vote et non par les armes ; cette vie où les mots de liberté, d’égalité et de fraternité ont encore un sens. Oui, cette vie-là a été frappée, et elle le fut par des djihadistes français qui préfèrent mourir pour un califat intégriste plutôt que de v...
En septembre 2014, je vous avais pourtant alerté, avec d’autres, sur le fait que le combat contre l’État islamique ne pouvait être victorieux que s’il était livré sur tous les fronts. Nous avons perdu du temps et l’ennemi a utilisé le sien en alignant les conquêtes et les massacres. Les minorités chrétiennes et yézidies ont été décimées et chas...
Palmyre n’est plus. Quant à Damas, sa chute n’a pu être évitée que par l’intervention russe. Cette impasse est le résultat d’une vision diplomatique erronée. Le leitmotiv du « ni Assad ni Daech » fut une erreur. Nous ne faisons preuve d’aucune complaisance à l’égard du président syrien, mais lorsqu’on fait la guerre et que l’on doit protéger l...
Au lieu de cela, nous avons préféré engager un bras de fer avec la Russie, lui imposer des sanctions, l’écarter du G 8, lui refuser la vente de nos Mistral.
Bien sûr, la crise ukrainienne était là, mais à force de ne voir qu’elle, on a perdu de vue la menace principale.
Par manque de clairvoyance, la France s’est privée de marges de manoeuvre et s’est retrouvée dépassée par les événements. C’est sans nous que les Américains et les Russes ont engagé des discussions directes cet été. Et c’est sans nous qu’ils ont pris l’initiative de relancer le mois dernier à Vienne le processus diplomatique, auquel notre pays ...
Ce qui était impossible ou inadmissible l’année dernière est devenu nécessaire aujourd’hui. Nous soutenons ce revirement mais, au fond de nous, il y a de la colère devant le temps perdu.
C’est pourquoi, monsieur le Premier ministre, nous vous disons, avec la franchise qu’autorise notre démocratie, que notre soutien ne sera pas sans critiques pour le passé ni sans exigences pour l’avenir.
Nous attendons du Président de la République qu’il ne ménage aucun effort pour constituer la coalition la plus large possible contre l’État islamique. Qu’est ce que cela signifie ? D’abord, fédérer dans un même cadre opérationnel tous ceux qui sont présents sur le terrain pour lutter contre l’État islamique.
Comment croire, alors qu’un avion d’un pays de l’OTAN a abattu hier un appareil russe, qu’une simple coordination des efforts internationaux contre l’État islamique pourrait suffire ? Ce dont nous avons besoin, c’est d’une coalition unique, d’une bannière unique contre le drapeau noir, avec des objectifs militaires et politiques partagés.
Ne soyons pas naïfs. Nous ne vaincrons pas l’État islamique sans cela. Churchill, de Gaulle, Roosevelt, Staline, qui avaient bien peu de choses en commun, n’en ont pas fait l’économie pour en finir avec le nazisme.
Il faut donc que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour que soit organisée une conférence au sommet associant les États-Unis, la Russie et les États de la région, y compris la Turquie, l’Iran et les pays du Golfe. Mais ça n’est pas tout. Peut-on combattre côte à côte avec les Russes, alors que nous leur imposons en même temps des ...
La France doit prendre ses responsabilités et obtenir, lors du prochain conseil européen, qu’un terme soit mis à ces sanctions ou, pour le moins, qu’elles soient suspendues. L’enjeu n’est pas de savoir si le président russe joue une partie d’échecs diplomatique, parmi bien d’autres acteurs orientaux ou occidentaux ; l’enjeu est de mettre tout l...
Pour vaincre les terroristes, monsieur le Premier ministre, nous ne pourrons pas nous passer d’une liaison avec les autorités syriennes. Comment abattre l’État islamique, dont les sanctuaires et les centres de décision sont en Syrie, comment bâtir une solution politique, sans, a minima, des échanges de renseignements avec le régime en place ?
Nous demandons l’ouverture d’un poste diplomatique à Damas et l’envoi, dans un premier temps, d’un chargé d’affaires pour ouvrir ce canal d’information.
J’ajoute, monsieur le Premier ministre, que ce serait un réconfort bienvenu pour la communauté française en Syrie, qui se sent totalement abandonnée.
Sur le terrain, comme vous l’avez dit, il faut intensifier les bombardements des centres névralgiques de l’ennemi. L’arrivée du porte-avions Charles-de-Gaulle permet de tripler notre capacité de frappe, et je voudrais rendre hommage à tous nos militaires qui combattent sur tous les fronts pour défendre notre liberté et notre sécurité.
Mais nous ne pouvons pas nous cantonner à cibler Raqqa. Nous devons étendre nos frappes aux zones qui permettent à l’État islamique de répandre sa gangrène jusqu’en Europe, notamment à la frontière entre la Syrie et la Turquie. C’est indispensable pour mettre un terme à la porosité de la frontière, par laquelle transitent les combattants étrang...
… en laissant planer l’hypothèse d’une opération occidentale, qui provoquerait immanquablement une réaction de rejet sur laquelle misent justement tant de nos ennemis.