Les amendements de Henri Guaino pour ce dossier

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Croire que la question du mariage peut être dissociée de celle de la procréation médicale assistée et de celle de la procréation pour autrui, c'est se mentir à soi-même. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

Cette dissociation est absolument impossible. Si l'on donnait le droit à des couples par nature stériles d'avoir des enfants, on ne pourrait leur refuser les moyens d'en avoir. On finirait donc, et une partie de la majorité ne s'en cache pas, fort logiquement d'ailleurs, par donner accès à la procréation assistée à tous les couples de femmes. M...

Dans le cas de couples de même sexe, il s'agirait au contraire de s'en affranchir. Cela changerait tout. Cela ferait passer la procréation médicale assistée du champ médical, où elle est aujourd'hui étroitement contenue, dans celui social où elle ne serait pas contenue par rien. (Applaudissements sur de très nombreux bancs du groupe UMP.)

Et ce ne serait plus regarder la procréation que sous le seul angle du désir (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Eh oui, il faut s'habituer à parler au milieu des vociférations et c'est parfois difficile ! (Mêmes mouvements sur les mêmes bancs.) Une mère m'a écrit ces quelques mots : « Mon mari et moi avons des jumelles de quatorze a...

Devant certains tribunaux dans le monde, mes chers collègues, oui, devant certains tribunaux dans le monde, on débat déjà pour savoir si l'intérêt de l'enfant doit primer sur le contrat ou si c'est l'inverse qui doit être vrai. Oui, après c'est l'amour qui compte ; mais que deviendrait l'amour, alors, dans cette relation marchande (« Oh ! » sur...

dans cet asservissement des corps des plus pauvres, dans cette société qui, en tout et pour tout, ferait passer le plaisir et l'utilité devant tout autre considération, et où serait occultée la dimension spirituelle de l'enfant de la personne humaine ?

Je veux parler à tous ceux d'entre vous qui, sur tous les bancs de cette assemblée, n'ont pas renoncé à l'idéal de la République. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Ne voient-ils pas que cette société serait à l'opposé de l'idéal que nous ont légué les Lumières et vingt siècles de civilisation ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du...

Quel modèle, quel repère pourrions-nous donner alors à nos enfants, à nos petits enfants ? Que leur dirions-nous à chaque fois qu'ils nous interpelleraient par ces mots si fréquents dans leur bouche : « A quoi cela me sert-il ? En quoi cela me procure-t-il du plaisir ? », alors que l'enfant lui-même ne serait plus qu'un obscur objet du désir ? ...

dans les exigences qu'il s'impose à lui-même, dans les principes et dans les règles qui le grandissent en lui fixant des limites ? Comment pourrions-nous encore dire à nos enfants qu'entre la recherche du plaisir le plus immédiat et le plus superficiel et l'utilitarisme le plus étroit, ils ne trouveraient qu'une vie médiocre ? Quel républicain...

Quel républicain ne comprend qu'en faisant de la revendication de quelques-uns, aussi légitime soit-elle, la loi de tous, on fait le contraire de la République ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

À tous ceux qui parlent de conservatisme à propos des hommes et des femmes qui s'inquiètent que le pas qu'on veut leur faire franchir soit un pas de trop, une conscience républicaine ne devrait-elle pas répondre que si la République, c'est l'audace d'inventer l'avenir, ce n'est pas pour autant l'oubli de toutes les leçons de l'histoire humaine ...

Oh, certes, une telle société peut advenir, même sans la dénaturation du mariage ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Oh, certes, une telle société peut advenir, même sans la dénaturation du mariage ! Mais, avec ce projet de loi, nous lui ouvrons grand la porte, nous l'appelons, nous rendons son avènement quasi inéluctable. Aucune conscience républicaine ne peut rester indifférente à ce danger. C'est le rôle, c'est le devoir, c'est la nature même d'une conscie...

Comment trancher entre les consciences qui ne sont pas suffisamment inquiètes de ce projet de loi et celles, qui, peut-être, le sont trop ? Comment trancher, sinon en permettant à chaque Français de prendre part à la décision ? Mes chers collègues, je voudrais que chacun d'entre vous, avant de décider s'il vote pour ou contre cette motion, mes...

que toutes les crises que nous vivons vont nous obliger à affronter dans les années qui viennent ! Les aborderons-nous en faisant prévaloir la seule logique des majorités parlementaires, la seule logique des camps et des partis ?

C'est une question de morale mais pas seulement ; car comment rendrons-nous acceptables, légitimes et cette légitimité est indispensable les règles et les principes au nom desquels nous acceptons de vivre ensemble et de partager ce n'est pas rien une destinée commune, si la seule logique qui prime toujours est celle du rapport de forces...

Je l'affirme parce qu'il est des moments et il est des sujets qui appellent chacun à suivre sa conscience davantage que son parti. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et de nombreux bancs du groupe UDI.) Ce moment en est un, ce sujet en est un. En 1984, François Mitterrand avait imposé, contre le souhait de son gouvernement et d'une ...

En 1992, il avait répondu à la grande voix de Philippe Séguin en prenant le risque du référendum et du débat. Il avait compris qu'il fallait prendre ce risque pour que la monnaie unique soit la monnaie de tous. À chaque fois, François Mitterrand ne s'était pas abaissé dans son rôle de chef de l'État, il s'était grandi. (Applaudissements sur les...

Il reste quelques semaines au Président de la République pour méditer les leçons de son prédécesseur. Mais, aujourd'hui, c'est à nous de décider que c'est au peuple et non à nous de trancher. Si l'Assemblée fait ce choix, elle ne diminuera pas en prestige, elle ne ruinera pas son autorité : elle les renforcera. Personne ne se reniera, personne ...

Mes chers collègues, je vous ai parlé pour l'avenir et c'est pour l'avenir que vous allez décider. Un dernier mot cependant, madame la ministre de la famille : non, je n'aurai pas honte, quand mes enfants et mes petits-enfants liront les mots que j'ai utilisés dans ce débat, avec le souci constant de ne blesser personne (Applaudissements sur l...