Intervention de Jacques Bompard

Réunion du 19 juillet 2016 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Je considère, moi aussi, qu'il convient d'allonger de manière significative la durée de l'état d'urgence, pour deux raisons.

Premièrement, le terrorisme est le résultat, au moins partiel, d'un échec de l'intégration, sur lequel nous devons nous interroger. L'un des membres de la majorité, apparemment mieux renseigné que moi, a fait état de mes racines italiennes – si j'ai cette origine, j'en suis fier. Il fut un temps où il n'était nul besoin de mettre en oeuvre une politique d'intégration : la France intégrait naturellement, tout simplement parce que les personnes qui arrivaient dans notre pays – qu'elles soient italiennes, polonaises, espagnoles ou portugaises – étaient heureuses de venir y travailler et de s'y intégrer : leur démarche était imprégnée d'un amour de l'identité et du patrimoine français. Il en va tout autrement aujourd'hui, où les gens issus de l'immigration ont souvent honte de la nationalité française, même quand ils la prennent. Face à ce phénomène, la France a une attitude coupable, qui se concrétise dans la politique de discrimination positive et ne peut que confirmer, aux yeux des populations concernées, qu'elle doit payer pour une faute commise autrefois. À mon sens, les conséquences d'une telle attitude ne peuvent être que dramatiques.

Deuxièmement, tout le monde s'accorde pour dire que la France est en guerre. C'est effectivement le cas, et j'ajouterai que cette guerre me fait penser à une autre, à savoir la guerre d'Algérie, que nous avons gagnée – ce dont nous ne serions peut-être plus capables dans le contexte de décomposition actuel. Il est essentiel que l'État se donne les moyens de mener une vraie guerre, s'il veut avoir une chance de la gagner – car faire la guerre est toujours terrible, mais ce l'est encore plus de la perdre.

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