Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du 20 juillet 2016 à 15h00
Reconquête de la biodiversité – nomination à la présidence du conseil d'administration de l'agence française pour la biodiversité — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Je me suis beaucoup battu sur ce dossier et cela aura servi, mais sans doute hors de notre hémicycle, où fut balayé l’amendement visant à interdire cette pêche ennemie de la biodiversité, que j’avais réussi à faire adopter en commission. Eh bien, ce que nous avons refusé de décider au niveau national a été décidé au niveau européen, mon intervention sur ces bancs, à côté de celles d’autres collègues, ayant participé à réveiller le débat à Bruxelles et à aboutir enfin, après plusieurs années de combat des ONG, à l’interdiction de cette pêche destructrice. Nous aurions pu avoir un coup d’avance : encore raté ! Tant est si bien qu’aujourd’hui il ne faut pas s’étonner si, à nouveau, la montagne accouche d’une souris. Ce texte, trop approximatif et véritable patchwork, n’assure pas les fondations solides indispensables à une vraie protection de la biodiversité.

Heureusement, au milieu d’une cacophonie législative généralisée, nous avons réussi à sauver quelques meubles : je pense notamment à la suppression de la taxe sur l’huile de palme. Certes, ce texte contient certaines avancées, voire des avancées certaines, dont, outre quelques principes, la meilleure prise en compte des spécificités de nos départements et collectivités d’outre-mer, ce dont nous nous félicitons. Cependant le groupe UDI, à l’instar de nombreux acteurs de terrain, reste extrêmement dubitatif sur un trop grand nombre de points.

Nous sommes désolés de la position finale adoptée sur les néonicotinoïdes. Alors que le groupe UDI avait ardemment défendu une position équilibrée et de bon sens, que nous étions près d’atteindre, à savoir une interdiction progressive, en fonction des alternatives connues et moins nocives que les produits néonicotinoïdes, et que l’amendement adopté au Sénat répondait à nos attentes, tout a été remis en cause par votre amendement, madame la rapporteure, fixant une interdiction au 1er septembre 2018. On marche sur la tête ! Il est encore temps de retrouver l’équilibre. Comment allons-nous expliquer aux agriculteurs, qui subissent une des moissons sans doute les plus pourries de leur histoire, que demain toute forme de traitement sera interdite en l’absence de produit de substitution ? Allez le leur expliquer, madame la secrétaire d’État et chers collègues.

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