Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 13 juillet 2016 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Mes chers collègues, comme le prévoient la loi du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche, dite « loi Fioraso », et le décret relatif à l'INRA, au terme du mandat de l'actuel président, un appel public à candidatures a été ouvert auquel deux candidats ont répondu. Chacun a présenté son parcours professionnel et son projet pour l'institut devant une commission de six experts dont la réputation est incontestable. Ces experts ont rendu leur avis argumenté sur les deux candidats au Premier ministre et au Président de la République qui, sur cette base, ont proposé la candidature de M. Philippe Mauguin.

Si cet avis est confidentiel, nous avons tous ici pu le consulter. Sans en dévoiler les termes, nous avons tous pu constater que l'avis porté par ces experts reconnaissait la qualité du parcours, des compétences et du projet de M. Philippe Mauguin, qui est aujourd'hui proposé.

L'une des critiques principales faites à l'encontre de M. Philippe Mauguin est de ne pas être titulaire d'un doctorat ès sciences. Je tiens à rappeler que ce critère n'est pas prévu par la loi pour l'INRA, et que d'autres présidents de l'institut n'étaient pas non plus docteurs.

Regardons les choses en face : le président-directeur-général de l'INRA ne peut pas être un expert de référence omniscient dans des disciplines aussi variées que l'agronomie, l'écologie, la génétique, ou encore les procédés alimentaires. Qui pourrait y prétendre sérieusement ? Il doit, bien sûr, connaître et aimer le monde de la recherche, mais surtout savoir s'appuyer sur un collège de directeurs scientifiques, chacun spécialisé dans son domaine, avoir une vision claire des orientations stratégiques pour l'établissement dans son ensemble et surtout présenter des qualités de manager indispensables au bon fonctionnement d'un l'établissement de cette taille.

Au regard de la présentation que M. Philippe Mauguin vient de faire devant nous et de l'avis de la commission d'experts, je crois qu'il remplit ces critères. Nous sommes les premiers à souhaiter que l'INRA s'implique toujours plus dans l'innovation au service de l'agriculture, qui a d'énormes défis à relever. Qui de mieux placé pour tenir cet équilibre qu'un ingénieur agronome qui a consacré toute sa carrière à la mobilisation de la recherche et de l'innovation dans le secteur de l'agriculture, de l'alimentation et de l'environnement ?

M. Philippe Mauguin, de par les fonctions qu'il a remplies et ses fonctions actuelles de directeur de cabinet du ministre de l'agriculture, est d'abord un grand serviteur de l'État depuis plus de trente ans, comme d'autres anciens directeurs de cabinet de ministres de l'agriculture au parcours similaire qui ont, eux aussi, exercé par la suite des fonctions de président d'un organisme de recherche ou d'un établissement public.

Ce que nous souhaitons pour l'INRA, c'est un projet dynamique, novateur, qui permettra de répondre aux attentes très fortes de nos concitoyens sur la transition nécessaire de notre agriculture vers un modèle plus durable, plus résilient face aux crises et qui puisse répondre aux défis alimentaires à relever en France et dans le monde.

Monsieur Philippe Mauguin, si vous êtes nommé, comment comptez-vous animer la recherche française ? Quelle place entendez-vous donner à l'interdisciplinarité ?

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