L'enjeu essentiel aujourd'hui pour l'agriculture consiste à revenir à une vraie démarche agronomique, pour laquelle l'INRA a un rôle essentiel à jouer.
J'étais membre du Gouvernement qui, rappelons-le, avait nommé M. François Houllier à la tête de l'INRA en 2012. Je juge les projets sur le fond, au-delà du parcours des uns et des autres. Le fait qu'un institut de recherche soit dirigé par un chercheur n'est pas nécessairement une garantie absolue d'indépendance de la recherche.
Un communiqué de l'INRA a minoré les conclusions d'une étude scientifique sur l'exposition des abeilles en plein champ aux néonicotinoïdes et sur leur mortalité. Un autre rapport de l'INRA sur l'agriculture biologique a fait très vivement réagir des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et du CNRS, mais également de l'INRA lui-même, qui l'ont fait savoir publiquement.
On le voit, l'enjeu aujourd'hui est celui de la diffusion de la recherche et de son transfert, donc la nécessité de partenariats avec le secteur privé. Compte tenu des pressions économiques gigantesques de l'agrochimie notamment, quelles garanties d'indépendance de l'expertise apporter et comment garantir que des communiqués et des rapports de l'INRA ne soient pas caviardés ou réécrits ? Bien souvent, la science dérange…