Il n'y a pas aujourd'hui d'explications physiopathologiques claires expliquant la plus grande prévalence de la maladie chez les femmes. Il faudrait en effet étudier cette question, mais on se heurterait encore à l'absence de biomarqueurs et de diagnostics précis pour élaborer une classification fine. Il n'en reste pas moins vrai que les études d'échantillonnage montrent que cette maladie affecte davantage les femmes, et cela ressortira très probablement de l'expertise que nous conduisons.
On n'a pas établi aujourd'hui de relation claire et précise entre un événement déclencheur ou la maladie de Lyme et la fibromyalgie, même si les symptômes peuvent être communs. La non-spécificité des symptômes et les interactions entre plusieurs pathologies – dont on connaît les causes pour certaines, comme la maladie de Lyme – posent problème. Voilà pourquoi, il ne faut pas se limiter à la seule fibromyalgie et se pencher sur les douleurs chroniques et les troubles du sommeil. L'absence de signes spécifiques et de marqueurs particuliers de la maladie pourrait ouvrir des champs plus larges en matière d'étiologie. Aujourd'hui, nous n'avons pas pu établir de lien direct entre la maladie de Lyme et la fibromyalgie. L'INSERM travaille sur ce sujet et remettra à la direction générale de la santé (DGS) à la fin du mois de juillet une première piste d'orientation sur la recherche portant sur la maladie de Lyme ; ce document dressera le bilan des études portant sur cette pathologie et avancera des propositions de recherche au ministère de la santé.