À force d'observer mes patients, je vois la fibromyalgie comme une maladie plurifactorielle. Des troubles anxio-dépressifs sont souvent au premier plan, mais pas toujours. Les aspects psychologiques font partie des facteurs de risque de cette maladie, un peu comme l'hypertension, le cholestérol, l'obésité, la sédentarité et le sexe masculin pour l'infarctus. Plus les facteurs de risque sont nombreux, plus la personne risque de développer cette pathologie.
Depuis des décennies, on s'est beaucoup concentré sur le côté psychologique de la fibromyalgie, qui est indéniable sans être toujours présent. Est-il cause ou conséquence ? Pour ma part, je constate que ce facteur n'est pas toujours présent. Cela explique que la prise en charge psychothérapeutique, même si elle est indispensable pour certains patients, n'a jamais guéri personne parce qu'il faut traiter les deux, le corps et la psyché. Une fois en confiance, mes patients répondent à mes questions et j'ai pu observer que nombre d'entre eux ont vécu des choses difficiles, des violences physiques ou sexuelles dans l'enfance, des harcèlements. Mais ce n'est pas toujours le cas. La prise en charge psychothérapeutique est très importante pour une forte proportion de patients. Il faut prendre en charge tous les aspects de cette maladie plurifactorielle. Je ne saurais en dire plus.