Intervention de Laurence Juhel-Voog

Réunion du 19 juillet 2016 à 9h30
Commission d'enquête sur la fibromyalgie

Laurence Juhel-Voog :

Ce régime serait une mode mais, alors qu'il est compliqué à suivre, certains s'y astreignent et se sentent mieux, comme vous pourrez le constater à la lecture des témoignages sur les réseaux sociaux. Nous avons eu des surprises en consultant internet. Les patients vont chercher ce qui peut améliorer leur état, et ce régime est aussi proposé par des naturopathes et des homéopathes.

Au Mans, je travaille dans une clinique privée. Je vois les patients lors d'une consultation qui est longue, je tiens à le souligner. Si l'on veut améliorer la prise en charge de patients, il faut valoriser cette consultation qui prend du temps alors qu'elle est remboursée sur la base de 23 euros comme les autres. Parfois, les patients n'ont plus de suivi parce qu'ils ont vu trop de monde et qu'ils n'en peuvent plus. Quand ils ont un vrai suivi, ils ont souvent fait les nombreux examens qui sont indispensables pour éliminer d'autres causes possibles : rhumatisme inflammatoire, maladies auto-immunes, etc. On refait le point sur ces examens, les radiographies, les bilans biologiques et les traitements essayés. Souvent, tout a été essayé. Quelques patients, minoritaires, ont été soulagés par des médicaments qu'ils vont continuer à prendre.

Après cette première visite, les patients viennent faire un test respiratoire. Ils prennent un sucre à jeun et ils soufflent dans une petite machine pendant trois ou quatre heures. S'ils se mettent à produire de l'hydrogène très rapidement, c'est le signe d'une pullulation microbienne digestive. À ce moment-là, ils ont droit à une petite cure d'antibiotiques. On leur prescrit ensuite un probiotique, des vitamines et des compléments alimentaires car ces pullulations s'assortissent de grosses carences, notamment en vitamines liposolubles. Ils voient la diététicienne pour qu'ils aient une alimentation équilibrée et un apport calcique suffisant puisqu'ils arrêtent complètement les produits laitiers et le gluten. On leur explique qu'ils vont devoir suivre ce régime pendant quelques mois. Le seul moyen d'en mesurer l'efficacité est de le suivre au départ de manière très rigoureuse. Comme les ordonnances sont très longues, on met le pharmacien d'officine dans la boucle : pour chaque médicament, il faut trouver un équivalent qui n'a pas d'excipient problématique.

Ensuite, je suis les patients en consultation. Quand ils vont mieux, je leur dis de ne revenir me voir qu'en cas de besoin. Il y a des patients que je ne revois pas ou qui reviennent seulement au bout d'un an parce qu'ils ont un coup de pompe. Ces derniers temps, j'en ai revu plusieurs comme ça, qui avaient passé une bonne année. Cela m'a encouragée. Ce sont les patients qui prennent l'initiative de revenir.

Au passage, je tiens à souligner que vous n'avez pas beaucoup parlé de la stimulation magnétique transcrânienne. C'est dommage parce que ce n'est pas mal comme technique.

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