L'énergie est au coeur du projet européen, pourtant, le bilan dressé dans un rapport publié en 2014 par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective est très critique sur les politiques européennes en la matière.
Au plan climatique, le rapport dénonce la tendance à la hausse des émissions de gaz à effet de serre et le remplacement progressif des centrales thermiques à gaz par des centrales thermiques à charbon plus polluantes.
Au plan économique, il met en exergue le paradoxe qui voit la facture électrique des ménages européens augmenter de 28 %, alors que les prix de gros sont parfois négatifs, entraînant une perte de rentabilité des centrales thermiques à gaz et un endettement des gros producteurs d'électricité traditionnels. La cause de ce paradoxe serait le développement de l'électricité d'origine renouvelable, l'éolien et le photovoltaïque, qui sont par ailleurs des énergies intermittentes, pas encore matures. Si les objectifs climatiques sont importants, n'est-il pas également essentiel de tenir compte des réalités économiques, ce qui, pour la France, signifie préserver le nucléaire, secteur clef de notre économie ?
Comment, par ailleurs, envisager une approche plus coordonnée des États membres sur la question des régimes d'aides en faveur des énergies renouvelables ? N'est-il pas paradoxal que ces dernières bénéficient d'importantes subventions, dans un contexte où de nombreux pays, dont le nôtre, connaissent un dérapage budgétaire important ?
Enfin, le marché européen de l'électricité peut-il s'organiser à vingt-sept ou faut-il envisager un champ plus restreint d'États membres, comme c'est le cas dans d'autres domaines ?