Je ne comprends pas bien ce qui se passe sur ce marché tel que vous l'avez décrit. Selon notre ancien collègue François Brottes, que je salue affectueusement, l'effondrement des prix de gros n'est pas répercuté sur la facture des consommateurs. Vous nous expliquez que cet effondrement pose des problèmes de financement des investissements. Quelle est la nature de la détérioration du modèle économique et qui profite de cette baisse des prix, si ce n'est pas le consommateur ?
Je m'adresse plus particulièrement à la Commission européenne – dont je salue ici certains anciens membres que j'ai bien connus à Bruxelles –, selon laquelle la prochaine stratégie prévoit que des efforts devront être consentis en faveur du consommateur. À la Commission européenne, au nom du Dieu consommateur, on n'a parfois pas prêté suffisamment attention à la capacité de production. Que se passe-t-il sur ce marché où les prix baissent sans être répercutés sur la facture du consommateur tout en compromettant l'investissement ? S'agit-il d'une baisse des marges ?
Pour terminer, je voudrais vous interroger sur les énergies renouvelables dont le développement ne peut être assuré que par une politique volontariste. Comment cette nécessaire politique volontariste pourrait-elle s'accommoder d'une telle volatilité des prix de marché ? Dans le domaine des transports, la promotion du chemin de fer a nécessité des politiques longues, des investissements puissants et des aides publiques au moins au moment du lancement de la filière. Avec un marché de l'électricité aussi capricieux et effondré, comment envisager un développement des énergies renouvelables compatible avec un modèle économique tenable ? On nous dit à la fois que l'avenir est aux énergies renouvelables et que celles-ci sont aléatoires – elles n'arrivent pas à fournir la base électrique.