Intervention de Marc Bussieras

Réunion du 12 juillet 2016 à 15h00
Commission des affaires européennes

Marc Bussieras, directeur de la stratégie du groupe EDF :

Pour ma part, je voudrais revenir sur la compétitivité. Les ressources énergétiques américaines peu chères sont constamment réévaluées à la hausse et annoncées pour des décennies, alors que les réserves fossiles européennes s'épuisent. La trajectoire de compétitivité est donc divergente, ce qui pose aussi la question de la sécurité d'approvisionnement. Selon les projections à vingt ans, les États-Unis seront autonomes en pétrole et en gaz, alors que l'Europe sera quasiment totalement dépendante.

L'électricité joue un rôle particulier. Contrairement à Marc Jedliczka, qui nous pardonnera ce désaccord, nous avons la conviction que la transition énergétique passe par plus d'électricité, tout en étant fondée sur une plus grande efficacité énergétique. L'électricité ne représente pas plus de 22 % à 23 % de la consommation d'énergie finale. Plus d'électricité, cela signifie plus de véhicules électriques, de pompes à chaleur, etc. Ces usages basculent des énergies fossiles à l'électricité, à condition que cette dernière soit décarbonée. C'est l'un des points clefs des tensions énergétiques qui, dans nos visions à moyen et long terme, sont articulées sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et le nucléaire.

Cette question de maîtrise des coûts et de la compétitivité de l'électricité est absolument essentielle pour le consommateur. Au-delà des débats sur les politiques publiques qu'il faut déployer, il me semble que deux critères doivent dominer les évaluations des instruments et des intentions : la facture globale pour le consommateur et les émissions de CO2. Dans la facture globale, il faut tenir compte de tous les éléments et notamment de la maîtrise et de la flexibilité de la demande. Les mécanismes de marché et un prix du CO2 suffisant donnent plus de place au consommateur pour prendre la main sur sa facture et l'ajuster à la baisse. Le critère des émissions de CO2 renvoie à l'atout de l'électricité décarbonée. À cet égard, la situation de la France est assez remarquable : l'an dernier, nos émissions de CO2 étaient de 15 millions de tonnes pour ce secteur alors que les émissions de l'Allemagne s'élevaient à 300 millions de tonnes. La facture des consommateurs était aussi plus que raisonnable, comparée à la moyenne européenne.

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