Intervention de Nathalie Lapeyre

Réunion du 31 mai 2016 à 17h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Nathalie Lapeyre, sociologue, maîtresse de conférences à l'université Toulouse II, responsable du master « Genre, égalité et politiques sociales », GEPS et de l'équipe de recherche « Savoirs, genre et rapports sociaux de sexe » :

Concernant la question de la formation des maîtres, nous avons suivi ce dossier depuis une dizaine d'années à Toulouse et à Lyon, avec plusieurs de mes collègues, et avons ainsi un certain recul en la matière. Il est vrai que, notamment il y a environ une douzaine d'années, il y avait des modules qui étaient obligatoires dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), ce qui a permis à des futurs enseignantes et enseignants d'être formés, puis ces enseignements obligatoires sont devenus optionnels. Or cela pose problème dans la mesure où les cours sur le genre sont entrés en concurrence avec de nombreuses options dans les ESPE, par exemple sur laïcité ou la démocratie. Dès lors, cela risque de ne concerner qu'un faible nombre d'enseignants ou de futurs enseignants.

Il y a néanmoins un certain nombre de collègues qui sont formés en sciences dures et qui ont eu ces formations sur le genre, et qui souhaiteraient donner des cours sur le genre mais qui ne peuvent pas vraiment le faire. L'appui que vous pourriez apporter en tant que politiques serait de rendre ces options obligatoires. C'est la seule solution, sinon l'option sur le genre continuera à rester une sorte de cours de « sensibilisation », avec aussi un effet de saupoudrage. Un enseignement obligatoire et transversal, avec un nombre suffisant d'heures.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion