Monsieur le président, je voudrais saluer l'initiative d'Éric Ciotti et Guillaume Larrivé qui vous ont proposé d'organiser cette réunion d'information avec l'Inspection générale, et vous remercier de l'avoir accepté.
Certes, comme l'a dit excellemment notre collègue Daniel Vaillant, les circonstances étaient très différentes lors de l'Euro 2016, sur la fan zone du Champ-de-Mars à Paris, et le 14 juillet à Nice. Reste que, dans les deux cas, plusieurs dizaines de milliers de personnes se trouvaient rassemblées.
S'agissant de l'organisation des fan zones, j'avais émis quelques critiques : au-delà du fait que la puissance publique a pris un risque supplémentaire par rapport à la menace terroriste qui existait déjà sur le territoire et dans les stades, ces fan zones ont mobilisé de façon excessive les forces de police : pour le seul Champ-de-Mars, 1 000 à 1 500 policiers chaque jour, toute la journée, pendant un mois entier, sans oublier les 450 agents de surveillance privés et plusieurs dizaines d'inspecteurs de sécurité de la Ville ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que cela représente : les policiers auraient, dit-on, acquis une vingtaine de millions d'heures supplémentaires, ce qui est considérable. Et, à l'évidence, les forces de police qui ont été mobilisées n'ont pu être affectées ailleurs.
On a fait le choix des fan zones. Cela supposait la présence d'importantes forces de sécurité, ce que nous avons évidemment tous approuvé. Mais l'ensemble du territoire s'est trouvé largement démuni. J'observe qu'il faudra bien récupérer toutes ces heures, et je me demande comment on pourra le faire sans trop dégarnir le dispositif policier.
Je ne dis pas que l'attentat soit une résultante de ce choix. Tel n'est pas le sujet. Mais j'insiste sur le fait que la mobilisation normale, logique, cohérente, de forces de police considérables sur les fan zones, notamment celle du Champ-de-Mars, a diminué le potentiel de nos forces mobiles sur l'ensemble du territoire.