Il est évident que nous pensons aujourd'hui aux victimes. Nous nous étions déjà rencontrés, Madame, dans le cadre d'une réflexion sur les problématiques liées à l'intervention des policiers lors de tueries de masse, et je ne pensais pas que nous serions un jour amenés à imaginer qu'un camion pourrait servir à faire autant de morts. Cela va dans le sens de ce que vous disiez tout à l'heure à propos de l'analyse du risque qui, selon moi, va devenir bien compliquée en France.
J'observe que le laps de temps dans lequel a eu lieu cette intervention aussi meurtrière a été très court, et que les effectifs ont su réagir assez rapidement. Mais avez-vous pensé, au moins pour limiter le nombre de victimes, à impliquer davantage les citoyens ? En effet, j'ai été frappée de constater que non seulement certaines personnes se trouvaient dans un état de sidération, mais que d'autres, en raison du bruit et des circonstances, ne se sont pas rendu compte – ou ont mis du temps à le faire – qu'un camion fou avait été lancé dans la foule. Je pense à des systèmes d'alarme mobiles, à des dispositifs impliquant les citoyens dans la protection des sites où des attentats de cette sorte pourraient se produire.