Merci, Monsieur le ministre, pour cet exposé de très grande qualité qui nous ouvre les yeux sur bien des points : vous avez par avance répondu à nombre de nos interrogations.
En ce qui concerne la Libye, j'ai bien compris qu'il y a des questions que l'on ne peut poser. Cependant, je reprendrai une réflexion de Gilbert Le Bris, lors de votre dernière intervention devant nous, à propos de la Cyrénaïque, ce secteur pétrolier susceptible de fournir de grandes richesses à Daech. En regardant votre carte, je vois que les troupes combattant Daech dans le nord de la Cyrénaïque sont exclusivement celles de l'ANL du général Haftar. Comment se fait-il que les forces de M. Sarraj ne soient pas présentes dans une région aussi stratégique ? Cela montre bien l'importance que conservent l'ANL et le général Haftar dans la lutte contre Daech en Syrie, nonobstant les rivalités locales entre ces différents courants.
S'agissant de la Turquie, nous avons eu l'occasion d'évoquer l'ambiguïté de ce pays dans les combats que nous menons. S'y ajoutent aujourd'hui des problèmes majeurs de politique intérieure, avec une tentative de coup d'État militaire qui n'a fait que renforcer le totalitarisme – n'ayons pas peur des mots – du président Erdogan. La Turquie tient une place très importante dans le dispositif de l'OTAN. Les députés membres de l'assemblée parlementaire de l'OTAN se posent la question. La prochaine séance plénière de cette assemblée doit justement se tenir à Istanbul en novembre. Nous sommes dans l'expectative.