Je vous remercie, Monsieur le ministre, pour cette présentation très complète – comme toujours.
Sur le théâtre d'opération, nous faisons du renseignement et de la reconnaissance, nous avons donc deux fers au feu : des hommes de la DGSE et des forces spéciales. J'ai cru comprendre que l'excellente coopération qui prévalait entre ces deux services au sein de la task-force Sabre, au Sahel, ne soit pas du même niveau en Libye ; peut-on améliorer leurs relations ? Je m'étonne par ailleurs que la France ait officiellement fait état de la disparition de trois de ses agents qui auraient par nature dû rester inconnus.
Le Président de la République a annoncé le déploiement de batteries d'artillerie, vraisemblablement des canons CAESAR, sur le théâtre d'opération de Chammal, en Irak, précisant que des conseillers seraient là pour apprendre à l'armée irakienne comment les manier. La portée de ces canons étant de 40 kilomètres, et Chammal et Mossoul étant distants de 60 kilomètres, nos servants seront bien forcés de sortir de la base ; ou alors ils ne serviront pas à grand-chose. Est-ce un effet d'annonce, ou nos hommes iront-ils effectivement un peu plus loin ? La chose ne me pose aucun problème éthique, mais je constate que, de fait, nous sommes présents sur le terrain.
De même, un troisième déploiement du porte-avions Charles-de-Gaulle dans le Golfe arabo-persique a été annoncé. On comprend la portée symbolique de cette décision mais, pour vous avoir accompagné en Jordanie, sur la base H5, nous savons que les deux tiers des frappes sont faites depuis les aéronefs – les Mirage 2000 actuellement, les Rafale demain – stationnés sur cette base plus proche du théâtre d'opération, et non depuis le Golfe en raison des lourdeurs de ravitaillement. Ma question sera directe : au-delà du symbole, était-il nécessaire de déployer le Charles-de-Gaulle ?