Je vous remercie, Monsieur le ministre, pour cet éclairage. Un débat récurrent se poursuit sur la question de savoir si nous sommes en guerre ; je ne sais, mais force est d'admettre qu'on nous fait la guerre et les frappes se rapprochent sur le sol national. Vous avez affirmé la nécessité de frapper Daech au coeur, et tout le monde semble partager cet objectif. Vous avez expliqué ce qui est en cours, sans préciser le calendrier de mise en oeuvre des décisions. Qu'est-ce qui fait défaut dans la coopération internationale et qui empêche d'aller plus vite ? Quelles initiatives pourraient prendre la France comme d'autres pays, pour accélérer et rationaliser le calendrier ?
En France, l'escalade sécuritaire ne me semble pas être une solution ; selon moi, elle mène plutôt à une impasse.
Vous avez indiqué que l'effectif de la force Sentinelle reviendrait, fin août, aux 7 000 hommes prévus dans le contrat opérationnel de protection. C'est ce que mon collègue Olivier Audibert Troin et moi-même, dans le rapport que nous avons déposé le 22 juin dernier en conclusion des travaux d'une mission d'information sur la présence et l'emploi des forces armées sur le territoire national, appelions de nos voeux, mais à la condition de compléter l'engagement de ces forces par deux mesures : accroître la capacité de nos hommes à faire du renseignement, y compris sur le territoire national, et leur permettre de s'entraîner avec les forces de sécurité intérieure. Nous avions aussi recommandé, pour améliorer le moral des troupes, d'octroyer des primes exemptées d'impôt à ces soldats qui nous défendent ; cela nous semblerait préférable au doublement de l'indemnité de sujétion spéciale d'alerte opérationnelle que vous nous avez annoncé.
La force Sentinelle a été redéployée entre Paris et province, notamment dans les communes de villégiature. Nous appelions aussi à une réflexion plus approfondie sur son emploi dans les zones frontalières et rurales – à définir –, également menacées.
Vous avez été beaucoup moins prolixe que le ministre de l'Intérieur sur la réserve opérationnelle. L'objectif validé dans la loi de programmation militaire était de la faire passer de 28 000 à 40 000 hommes en 2019. L'effectif est désormais de 30 000 réservistes, avez-vous indiqué ; comptez-vous lancer un appel à l'engagement citoyen pour provoquer une montée en puissance plus rapide ?
Enfin, plus nos offensives contre Daech en Syrie et en Irak s'intensifieront et plus les foreign fighters occidentaux seront tentés de regagner leurs pays d'origine. Des actions de prévention sont-elles définies pour faire face à la menace que représente le retour sur notre sol de ces gens expérimentés et qui ont connu le feu ?