Ce débat redonne un peu d'espoir et il aurait été très mal perçu que nous ne l'ayons pas. Même aux États-Unis, il y a aujourd'hui un débat sur le salaire minimum. Il est assez symbolique que ce soit Philip Cordery qui en soit le rapporteur, compte tenu de son corps électoral et des gens qu'il représente et qui sont éminemment concernés. Mais nous sommes tous concernés.
L'Europe, pour beaucoup de gens, c'est, au quotidien, la réduction des déficits publics, la réduction du coût du travail, la crise agricole, la crise des réfugiés, autant de thèmes négatifs ressassés en permanence. Ils en viennent à se demander à quoi sert l'Europe. Les élus locaux savent à quoi sert l'Europe, car les fonds européens abondent leurs budgets et leur permettent de réaliser des équipements, mais cela est en réalité très peu souligné. Il faut donc se remettre à positiver. Sur l'acier, par exemple, l'Europe a récemment manifesté une certaine exigence de protectionnisme, sans remettre en cause notre modèle.
Il est tout aussi important que le social revienne sur le devant de la scène. La question du salaire minimum est éminemment sociale et transversale : elle concerne tous les Européens. Les populismes progressent et même l'emportent dans certains pays avec des programmes visant à faire disparaître l'Europe ou à en minimiser le rôle. Il est important d'avoir ce débat : le pouvoir d'achat, le salaire, c'est ce qui intéresse nos populations, à qui nous devons rendre des comptes.