Intervention de Daniel Vaillant

Séance en hémicycle du 27 septembre 2016 à 15h00
Liaison ferroviaire entre paris et l'aéroport paris-charles-de-gaulle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Vaillant :

Nous sommes réunis pour débattre d’un texte qui est finalement une sorte de laissez-passer juridique permettant de relancer la suite du projet de liaison ferroviaire CDG Express reliant Paris à l’aéroport Charles-de-Gaulle.

Mon intervention ne sera pas de portée générale. Gilles Savary s’est exprimé sur ce plan, ainsi que notre rapporteur. D’autres orateurs interviendront après moi. La portée de mon propos sera purement locale, même si cet aspect a déjà été évoqué par le rapporteur.

Avant tout, il me paraît important de réaffirmer l’intérêt du projet, notamment au regard des moyens de transport qui permettent aujourd’hui de se rendre de Paris à l’aéroport Charles-de-Gaulle, tous particulièrement saturés et générateurs d’une pollution que personne ne peut ignorer.

Je profite de l’occasion qui m’est donnée, et de votre présence, monsieur le secrétaire d’État, pour m’exprimer sur ce projet important, qui aura sans nul doute un impact significatif sur une partie du territoire dont je suis le député, et sur la vie quotidienne de ses habitants.

En effet, le tracé prévu pour cette nouvelle ligne traversera le nord du XVIIIe arrondissement, de part et d’autre de la Porte de la Chapelle, secteur où les nuisances sont déjà nombreuses et par ailleurs concerné par d’importants projets urbains qu’il ne faut ni compromettre ni retarder. Entre la circulation intense de la rue de la Chapelle, l’échangeur tentaculaire de la porte de la Chapelle et le périphérique, les habitants sont exposés quotidiennement non seulement à la pollution, mais aussi aux nuisances sonores et visuelles que constituent ces véritables obstacles urbains.

Le grand projet d’urbanisme conduit par la Ville de Paris pour le secteur a évidemment pour objectif de donner à ce territoire et à ses habitants dans les années à venir un cadre de vie plus agréable, valorisant et apaisé.

Je vous le dis en toute sincérité et en toute transparence : pour que le projet définitif de CDG Express soit acceptable, il est indispensable qu’il ne nuise pas, de quelque manière que ce soit, à l’amélioration du cadre de vie des habitants actuels, mais aussi des futurs habitants du quartier. Il doit même contribuer à améliorer sensiblement leur cadre de vie et l’aspect du secteur.

Le 3 février 2015, je vous ai interrogé, monsieur le secrétaire d’État, sur le tracé de CDG Express tout en vous alertant, comme je viens de le faire, sur les nuisances que pourrait constituer une nouvelle liaison ferroviaire. Depuis, si je dois reconnaître le travail efficace et sérieux effectué par le coordinateur interministériel chargé du projet, j’ai le sentiment que la concertation souhaitée tant par le Premier ministre que par vous-même n’a pas réellement eu lieu.

Aujourd’hui, les informations restent floues quant aux dispositions qui seraient prises pour que l’insertion urbaine de cette portion du tracé ne soit pas génératrice de nuisance. En premier lieu, des aménagements et travaux doivent être engagés sur les ponts ferroviaires afin que le passage de la navette n’ait pas d’incidence négative sur le bruit, les vibrations et l’aspect visuel des ouvrages. En second lieu, le tracé de CDG Express doit être compatible avec l’aménagement du secteur de Chapelle Charbon, qui a vocation à accueillir dans les prochaines années le plus grand parc vert et ludique du nord-est parisien.

En troisième lieu, il faut veiller à ce que le tracé ne s’avère pas incompatible avec le commencement en janvier 2018 des travaux du campus Condorcet, dans le secteur dit de la gare Dubois. Quatrièmement, la zone d’activité CAP 18 doit impérativement être sauvegardée – à moins que l’on n’envisage de la déplacer ?

Enfin, il faut que la construction de l’ensemble des infrastructures nécessaires au remisage et à l’entretien du matériel roulant soit sans incidence sur les quartiers environnants du XVIIIe, et qu’elle ne mette pas à mal les récents aménagements tels que la Halle Pajol. Il a fallu que nous nous mobilisions un peu – beaucoup ! – pour que ce projet de remisage soit déplacé du lieu envisagé, qui se trouvait devant la Halle Pajol, derrière les jardins d’Éole. Dès lors que quelqu’un est capable d’envisager une telle implantation, on peut légitimement s’inquiéter du reste des projets !

Je continue à penser que le CDG Express sera utile, mais je souhaite que vous preniez ici, monsieur le secrétaire d’État, l’engagement que son passage soit un élément positif pour le quartier de la porte de la Chapelle et pour ses habitants actuels ou à venir – pour qu’il soit un plus pour tous.

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