Je commencerai en insistant sur un point qui a été évoqué à plusieurs reprises, y compris par M. le président de la Métropole du Grand Paris, à savoir l’importance de cette infrastructure pour la candidature de la France à l’organisation de l’Exposition universelle de 2025. On ne peut prétendre organiser un tel rassemblement, un tel moment de rencontre avec le monde sans avoir optimisé une infrastructure de base, qui met en relation la principale porte d’entrée de la France – l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle – avec le centre de Paris.
Je rappellerai quelques éléments concernant la fréquentation de cette exposition universelle. Tout d’abord, le nombre de visiteurs envisagé par les projections est d’environ 50 millions sur une période de six mois, selon une hypothèse plutôt restrictive. Et il faut savoir que l’impact ira bien au-delà de l’exposition universelle elle-même, et pourra également commencer plus tôt. On ne peut donc imaginer que la France donne ce rendez-vous au monde sans se doter d’une infrastructure comme celle-là : cela n’aurait tout simplement pas de sens !
Au-delà même de l’exposition universelle, la métropole accueille chaque année plus de 1 000 congrès, soit environ 90 par mois. Tous ces rendez-vous avec le monde, tout ce tourisme d’affaires, et le tourisme en général, représentent un élément essentiel pour notre dynamisme économique. Il est donc temps que notre métropole se dote du CDG Express.
Je rappelle également que c’est à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900 que la ligne 1 du métro a été inaugurée et que les gares d’Orsay et de Lyon ont été ouvertes. On voit que ces projets sont intimement liés à un effort, une volonté, un consensus politique.
Enfin, un tel moyen de transport, un tel vecteur de mobilité, c’est aussi une vitrine, un objet d’innovation. La manière dont se fait le transfert à la sortie de l’avion, c’est le premier regard que l’on a sur un pays lorsque l’on voyage. Par la manière dont il accueille ses visiteurs, un pays leur montre tout de suite là où il en est. Il leur montre le sens qu’il donne au mot « bienvenue ». C’est dire à quel point tout cela est lié à l’attractivité d’un pays.
L’évolution de la logique des transports dans le Grand Paris me semble encourageante. Certains d’entre vous ont rappelé ces évolutions : au-delà du CDG Express, il y a le Grand Paris Express, la ligne Eole, la modernisation de la ligne 14… Il est logique, cohérent, de rassembler dans un même calendrier l’ensemble de ces projets de moyens de transport qui irrigueront la capitale. Nous devons défendre, collectivement, cette ambition.
Je suis d’accord avec ce qu’a dit Jacques Krabal tout à l’heure : la métropole n’a pas vocation à vivre repliée sur elle-même, pour elle-même ; elle n’a de sens que si elle permet de connecter, de lier les différents territoires. C’est aussi cela, le rôle d’une métropole. Nous devons donc être très attentifs, dans ces projets d’infrastructures de transports, aux interconnexions, aux gares, aux correspondances avec les trains régionaux et les TGV. De cette manière, l’effort en matière de transports ne sera pas ressenti comme un effort au seul bénéfice de la métropole parisienne. Il s’agit de faire de Paris un hub, un carrefour pour connecter l’ensemble de nos métropoles avec le reste du monde – puisque la capitale est la principale porte de la France vers le monde. Nous devons donc garder cette ambition, et la partager.
Le modèle économique ne me pose pas de problème particulier. J’ai bien entendu les critiques qui ont été formulées d’un côté comme de l’autre, mais il s’agit d’un investissement d’avenir ! Parfois, on parle d’investissement « d’avenir » juste pour dissimuler une dérive budgétaire, ou pour satisfaire l’envie de tel ou tel de se doter d’un équipement. Ce n’est pas le cas pour ce projet : c’est un véritable investissement d’avenir. Certes, il faut l’optimiser ; certes, il faut veiller aux effets collatéraux ; certes, il faut veiller à l’équilibre budgétaire, financier, des opérateurs de transport ; mais quoi qu’il en soit, cette nouvelle liaison aurait un effet de levier économique tout à fait considérable.
J’apporte donc, monsieur le secrétaire d’État, mon soutien plein et entier à ce projet.