Intervention de Marie-Françoise Bechtel

Séance en hémicycle du 27 septembre 2016 à 15h00
Liaison ferroviaire entre paris et l'aéroport paris-charles-de-gaulle — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Bechtel :

Monsieur le secrétaire d’État, je ne m’étendrai pas sur le bien-fondé d’un projet déjà ancien qui, à l’évidence, est utile, voire indispensable, non seulement au rayonnement de notre pays – beaucoup l’ont dit aujourd’hui, et je les approuve –, mais aussi – on l’a moins dit – à la commodité de l’ensemble des usagers franciliens de l’aéroport Charles-de-Gaulle. Le transport aérien, qui a profondément changé de nature avec les lignes low cost, attire en effet de plus en plus de touristes français qui, quelle que soit leur origine sociale, veulent diminuer leurs dépenses. En ce sens, il y a une transitivité du projet. L’attractivité de Paris et de la grande métropole a donc un double visage : permettre d’y arriver mais aussi, pour le dire de manière raccourcie, permettre d’en sortir.

Je souhaite cependant appeler votre attention sur un point : il ne s’agit pas vraiment de la coupure entre la ruralité et les territoires urbains, développée avec talent par notre collègue Krabal, mais de quelque chose de beaucoup plus précis : le rapport entre la grande métropole et les territoires directement connexes. Il faut savoir si ces territoires les plus proches de l’Île-de-France ne risquent pas de souffrir à l’excès, qu’ils soient ruraux, urbains, semi-ruraux ou semi-urbains, de la circulation cadencée à quinze minutes de la future liaison Paris-Charles-de-Gaulle Express.

Il serait paradoxal que la liaison ferroviaire Paris-Laon, puisque c’est d’elle que je parle, pour laquelle la ligne K est vitale, soit affectée dans son fonctionnement, voire dans sa survie même. La population soissonnaise, sur la ligne Paris-Laon, gravement touchée par la baisse d’attractivité économique de son territoire depuis bientôt vingt ans, a un besoin impérieux de cette ligne. Or celle-ci, que ce soit par le Transilien ou par les TER, fonctionne déjà dans des conditions qui deviennent acrobatiques. Des efforts ont été faits, mais ils ne suffisent pas encore à permettre aux travailleurs du petit matin de rejoindre dans de bonnes conditions un lieu d’activité qu’ils n’ont choisi que faute d’offre suffisante en emplois dans leur territoire du Soissonnais.

Trains surchargés, parfois en retard : qu’arrivera-t-il demain avec le cadencement à quinze minutes du futur Charles-de-Gaulle Express sur une ligne déjà surchargée ? Vous avez, monsieur le secrétaire d’État, confirmé l’engagement de l’État dans les transports du quotidien ; vous venez encore de le faire en disant que ce n’était pas contradictoire avec le très grand projet que vous présentez ici.

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