Je suis naturellement favorable aux actions de lutte contre l'illettrisme, mais gardons-nous de donner le sentiment qu'il existe chez nous un illettrisme généralisé. Attaquons-nous du moins aux causes profondes de ce phénomène, en particulier l'exclusion, dès l'école maternelle, de la langue créole et la mise au ban des enfants créolophones, qui provoque traumatismes et blocages et qui est source d'illettrisme. Je suis toujours gêné que l'on laisse imaginer qu'il nous manque un chromosome et que l'illettrisme galopant outre-mer est dû au fait que nous sommes moins brillants que les autres. En matière d'image et de communication, soyons prudents ; l'illettrisme, en effet, provient de l'exclusion de notre culture.