Sans parler des maladies émergentes, des maladies neurodégénératives, tellement sous-traitées encore et dont le nombre croît tellement, de la surconsommation médicamenteuse, spécialité française inimaginable dans certains pays. Il y a des progrès à accomplir pour mieux prendre en compte les hépatites.
Plus encore, il existe des inégalités d’accès aux soins insupportables dans la France des droits de l’homme et de l’égalité, au XXIe siècle. Bien trop de jeunes, en banlieue notamment mais pas seulement, bien trop de personnes âgées vivant en dessous du seuil de pauvreté ou dans des déserts médicaux, bien trop d’habitants en zone rurale renoncent à des soins de base et, plus encore, à des soins spécialisés, notamment en raison de dépassements d’honoraires souvent non justifiés et rarement contrôlés.
Il n’en demeure pas moins que la CMU – couverture maladie universelle – et la CMU complémentaire, grands progrès de ces dernières années, et, plus récemment, le meilleur accès aux mutuelles, tel que nous l’avons voté il y a quelques mois, ont été et seront toutefois des outils très performants, j’en suis convaincu, pour que nos concitoyens soient plus égaux devant l’accès aux soins.
Dans le même état d’esprit, il me paraît souhaitable que l’Agence nationale de santé publique se penche enfin, une fois pour toutes, sur l’accès aux soins bucco-dentaires de la population, l’accès de tous aux audioprothèses, l’accès aux soins d’optique avec un diagnostic généralisé dès l’âge de trois ans pour nos enfants. Le rapport annuel de la Cour des comptes sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, paru il y a quelques jours, insiste sur ces points.
Les conséquences sont variées, qu’il s’agisse de problèmes pour accéder à l’emploi, de désocialisation pour les malentendants, d’accidentologie pour ceux qui ne portent pas au volant les lunettes adaptées, de retards scolaires, ce qui n’est pas rare, pour des enfants pour lesquels des troubles visuels ont été diagnostiqués à huit ou neuf ans et non pas à trois ans.
Les informations, les propositions de cette agence nous seront précieuses, dès cette année, je l’espère, lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, afin d’adapter nos politiques publiques.
La période s’y prête fortement, chers collègues. En effet, qu’on le veuille ou non, qu’on le conteste ou non, le reflux de la dette sociale est enfin là et le déficit de notre Sécurité sociale, encore enviée dans le monde entier, est enfin voisin de zéro, pour la première fois depuis les années Jospin. Rappelons ces chiffres sans polémique : entre 2009 et 2011 – la crise sévissait, c’est vrai –, le déficit s’est toujours élevé entre 20 et 28 milliards ; il approche maintenant zéro.
En soutenant la création de cette agence, qui regroupe trois grandes structures déjà bien rodées, formulons tous le voeu que nous améliorions, à court et à long terme, l’état de bien-être de nos concitoyens. Je rappellerai, pour conclure, la définition de la santé donnée par l’Organisation mondiale de la santé en 1946 et jamais modifiée profondément depuis lors : « état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Mes chers collègues, merci de votre gentille attention, bonne santé à chacune et à chacun d’entre vous et à tous nos concitoyens,