Je souhaite conclure en revenant sur le déficit de la sécurité sociale. Il ne nous apparaît ni légitime – il crée, pour assumer des dépenses courantes, des dettes dont la charge se reporte sur les générations futures –, ni fatal. Il peut être résorbé à un terme rapproché sans nouvelles hausses de recettes, en mettant en oeuvre des réformes structurelles qui conjuguent efficience accrue des dépenses, gestion plus efficace et amélioration du service rendu.
Les déficits vont encore reculer en 2016. La dette sociale va confirmer son début de reflux, ce dont nous nous réjouissons, mais de telles embellies constatées dans le passé se sont révélées non durables, car l'effort s'est trop vite relâché. Même s'il est encore inachevé, le redressement financier des retraites des salariés du secteur privé montre que des réformes structurelles, conduites dans la durée, valent la peine pour préserver notre protection sociale.
Faire des choix clairs, s'attaquer méthodiquement et avec ténacité aux sources d'inefficacité et d'inefficience, en exploitant l'ensemble des apports du numérique, et poursuivre ces actions avec détermination dans la durée sont autant de leviers pour préserver la sécurité sociale, au service d'abord des plus fragiles qu'elle a pour mission de protéger en priorité. C'est dans cette perspective que s'inscrivent les analyses et recommandations de la Cour.
Je vous remercie pour votre attention, en vous priant de m'excuser pour la longueur de cet exposé – il fallait présenter un rapport d'un peu plus de 700 pages. Avec les magistrats qui m'entourent, je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.