Mon amendement CL101 propose de rédiger ainsi l'intitulé : « Dispositions en faveur du désenclavement aérien, numérique et maritime des outre-mer ».
Au moment où les échanges s'intensifient à travers le monde, le développement des outre-mer rend urgente l'adoption de mesures structurelles en faveur du désenclavement, lequel se décline désormais en trois dimensions : aérienne, maritime mais aussi numérique.
Le désenclavement aérien, en dépit du dispositif d'aide au voyage, n'est toujours pas réalisé : coût des billets d'avions, opacité des taxes, saisonnalité des liaisons et des prix, ouverture sur les pays environnants… Beaucoup reste à faire pour faciliter la mobilité des ressortissants d'outre-mer.
C'est pourquoi le texte doit jeter les bases d'un véritable désenclavement aérien avec, d'une part, une continuité territoriale au service de la mobilité des ultramarins – le dispositif actuel d'aide au voyage, que les Réunionnais financent d'ailleurs eux-mêmes en grande partie, ne saurait être considéré comme une solution durable à laquelle il suffirait d'apporter quelques ajouts –, et avec, d'autre part, une ouverture sur les pays de notre environnement géographique.
Notre développement à l'international requiert une politique aérienne plus ouverte : l'aéroport international de La Réunion est desservi par six compagnies aériennes – quatre françaises et deux étrangères – tandis qu'on dénombre, à l'Île Maurice voisine, pas moins de vingt opérateurs… Ces chiffres se passent de commentaire.
Le désenclavement numérique, pour sa part, est devenu une exigence. Cette mutation technologique permet d'envisager, pour la première fois, le développement de nos territoires sans les contraintes liées à l'éloignement, à l'insularité et à l'absence d'économies d'échelle. Or nous subissons déjà des retards : nous en sommes toujours à la phase d'attribution de la licence 4G alors que la 5G est annoncée. Se posera également très vite, avec l'explosion des débits, la question des câbles sous-marins.
Le numérique est une question stratégique pour les outre-mer, un enjeu majeur pour nos économies et pour la création d'emploi.