Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 27 septembre 2016 à 13h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Je voudrais tout d'abord, au nom du groupe Les Républicains, apporter tout mon soutien aux salariés d'Alstom Belfort, à leurs familles et aux élus qui ont été stupéfaits par cette annonce inattendue. Vous n'avez pas parlé des négociations avec le Gouvernement, mais si nous nous sommes réunis cet après-midi, c'est pour savoir s'il y a encore un espoir pour Alstom à Belfort, pour ces familles et pour ces salariés. Pourriez-vous faire le point, sans forcément entrer dans le détail de discussions qui ne sont pas abouties ? On parle de commandes qui pourraient être accélérées. Nous refuserons pour notre part toute solution qui ne serait ni solide, ni pérenne. Il faut éviter dans cette période des commandes purement artificielles et électoralistes visant à essayer de passer à tout prix le cap de l'élection présidentielle sans assurer durablement la sauvegarde du site. Il ne faut pas non plus, dans la discussion que vous avez avec le Gouvernement, jouer avec les salariés.

L'État n'est-il pas en partie responsable de cette situation ? On assiste à un désengagement massif de celui-ci dans le secteur ferroviaire français. Il a été question de supprimer un certain nombre de trains d'équilibre du territoire – je suis bien placé pour le savoir dans ma région. Le projet de 1 500 kilomètres de lignes à grande vitesse (LGV) supplémentaires a été mis de côté. Les « bus Macron » remplacent aujourd'hui les lignes de chemin de fer. La solution ne consisterait-elle pas à faire en sorte que l'État réinvestisse massivement dans le secteur ferroviaire ? Notre ancien ministre Emmanuel Macron nous expliquait dans un communiqué du 5 novembre 2014 que la vente d'Alstom Énergie à General Electric allait permettre au groupe Alstom de disposer de tous les moyens pour développer un nouveau champion français et européen dans le secteur des transports. Force est de reconnaître que ce champion ne va pas bien aujourd'hui. Peut-on durablement laisser Alstom Transport seul ? N'avez-vous pas intérêt à nouer des alliances en Europe ? L'État ne devrait-il pas, comme il l'a fait en 2004 avec M. Nicolas Sarkozy, investir massivement pour sauver l'entreprise aujourd'hui et lui permettre de trouver des solutions alternatives ?

Enfin, il est un marché étranger qui n'est jamais évoqué : l'Iran va investir 20 milliards d'euros pour développer de nouvelles lignes ferroviaires. Nous sommes dans la période post-sanctions. Vous êtes-vous intéressés à ce marché ? N'y a-t-il pas là un espoir de commandes nouvelles pour Belfort ?

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