Quel espoir peut-on laisser aux salariés du territoire de Belfort ? Étant l'élu de ce territoire ainsi que mon collègue Damien Meslot, je souhaite rappeler avec quelle brutalité nous avons appris la nouvelle. Le matin du 7 septembre, personne ne s'y attendait ! On peut comprendre les difficultés de l'entreprise. Mais d'habitude, lorsqu'une entreprise ferme, c'est qu'il n'y a pas de commandes, que le site n'est pas productif ou que les salariés ne sont pas compétents. À Belfort, c'est tout le contraire : il y a des commandes, le site est de qualité – notamment grâce aux investissements des collectivités – et, comme vous l'avez dit vous-même, les gens qui y travaillent ont une compétence. Nous ne comprenons donc pas très bien. Vous nous avez expliqué qu'il allait y avoir un « trou » dans la production entre 2018 et 2021. Mais si nous sommes là tous ensemble et si les élus, le Gouvernement et les acteurs locaux se sont mobilisés, c'est pour déterminer comment combler ce trou et comment faire pour sauver ce site – qui a plus de cent trente ans d'histoire et qui n'est pas qu'un symbole. L'industrie française est là depuis toujours. Lorsqu'on dit que Belfort, c'est Alstom et qu'Alstom, c'est Belfort, c'est vrai : nous avons tous dans nos familles des gens qui y travaillent ou qui y ont travaillé, qui ont construit cette usine. Dans les négociations que vous avez avec le Gouvernement, à la suite de la mobilisation dont j'ai parlé, quel est l'espoir d'aboutir à une solution pérenne – commande du TGV italien ? commande SNCF ? Il ne s'agit pas pour nous de nous retrouver dans un an dans la même situation, à vous auditionner de nouveau et à nous entendre dire que l'année précédente, vous nous aviez promis quelque chose qui n'arrive pas. De grâce, les salariés de Belfort attendent autre chose qu'une promesse qui ne passera pas le cap de la prochaine élection présidentielle !