Intervention de Jeanine Dubié

Réunion du 27 septembre 2016 à 13h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Votre audition nous laisse un goût particulièrement amer. La brutalité avec laquelle vous avez annoncé la fermeture de votre site de production de locomotives électriques à Belfort est choquante – non seulement pour les 400 salariés dont l'avenir est aujourd'hui remis en question, mais aussi pour nous, responsables politiques, qui auditionnons régulièrement les dirigeants de votre groupe. Je ne peux aujourd'hui entendre vos propos sans repenser aux promesses qui avaient été faites par votre prédécesseur, M. Patrick Kron, lors des longues heures que nous avons passées à l'auditionner dans le cadre de la fusion entre General Electric et Alstom. M. Patrick Kron nous tenait alors ce propos : « Recentré sur le transport, Alstom pourra se prévaloir de l'un des bilans les plus solides de l'industrie. Dotée de fonds propres élevés et totalement désendettée, l'entreprise disposera d'une liquidité importante. » Pourriez-vous nous dire, Monsieur le président-directeur général, où est passé notre champion européen du ferroviaire, fort d'un chiffre d'affaires de près de 7 milliards d'euros, qui a engrangé des bénéfices records et dont les carnets de commande étaient remplis pour les cinq années à venir pour un montant de 27 milliards d'euros ? Vous nous répondez aujourd'hui que la situation du groupe Alstom est à nuancer et que votre groupe prévoit une chute de 30 % des commandes d'ici à 2018 en France. J'en comprends ainsi que votre stratégie consiste à n'assigner aux usines françaises que la seule commande publique et à réserver le reste des commandes aux usines des pays ayant des coûts de main d'oeuvre moins élevés.

Comment mieux impliquer l'appareil de production national d'Alstom dans ses activités internationales ? Quelles sont les conséquences de cette baisse des commandes sur vos relations avec vos sous-traitants – entreprises basées en France et dont la santé économique dépend en grande partie de vos commandes ?

Je voudrais aussi avoir une pensée pour les 9 000 salariés de votre groupe, qui ont été appelés à la grève aujourd'hui pour défendre les salariés du site de Belfort et pour demander plus globalement le maintien de tous les sites d'Alstom Transport en France. Le comité central d'entreprise a voté à l'unanimité un droit d'alerte économique sur la situation du groupe en France et demandé le lancement d'une expertise. Pouvez-vous répondre à leur inquiétude et nous dire si d'autres sites sont menacés en France ? Je pense plus particulièrement à celui de Tarbes, regroupant 600 salariés, qui dispose d'une usine toute neuve accueillant le centre régional des services et qui livre aujourd'hui les coffres de traction pour les locomotives fabriquées à Belfort.

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