Monsieur le Premier ministre, l’annonce de l’arrêt de la production sur le site de Belfort a été un choc rude pour les salariés d’Alstom. Le Gouvernement semble enfin avoir mesuré l’ampleur du problème. L’État va commander en direct quinze TGV destinés aux lignes Intercités Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan. Ils rouleront à 200 kilomètres à l’heure, et non à 320 kilomètres à l’heure, leur vitesse commerciale habituelle. Cette réponse à court terme est d’autant plus surprenante qu’on attendait la pérennisation des activités d’Alstom à Belfort et sur les différents sites français.
À l’été 2015, le Gouvernement suscitait beaucoup d’espoirs en annonçant 1,5 milliard d’euros d’investissement pour renouveler les trains Intercités. Mais l’État, qui, en tant qu’autorité organisatrice, détient un rôle décisionnaire en matière de renouvellement du matériel roulant, a renoncé aux contrats-cadres signés en 2009 avec Alstom et Bombardier. Le Gouvernement a décidé d’un nouvel appel d’offres, synonyme de destruction d’emplois industriels, à cause des délais et de surcoûts financiers, dus à des frais incompressibles de développement, d’adaptation et d’homologation. À Reichshoffen, le ralentissement actuel de la production a découlé du trou réel du plan de charge pour début 2018 – 1 000 emplois sont concernés.
À de multiples reprises, M. Alain Vidalies a annoncé, à propos de la convention TET – trains d’équilibre du territoire –, une commande de trente trains supplémentaires dans le cadre du marché existant entre la SNCF et Alstom. La parole de l’État sera-t-elle respectée ? Pouvez-vous, monsieur le Premier ministre, confirmer la date de cette commande ? Les annonces concernant le site de Belfort permettront-elles de préserver l’excellence de la filière ferroviaire française ?