Une étape fondamentale a été franchie en 1946. Avec ce projet de loi, je considère que nous franchissons une étape supplémentaire. À l’article 1er, deux droits extrêmement intéressants sont mentionnés. D’abord, le droit à l’égalité, dont la revendication semble aujourd’hui presque tautologique ; c’est un droit qui est permanent et évolue. Ensuite, le droit à un développement différencié me semble essentiel, car il renvoie à l’émancipation économique. Ces termes sont sans doute étrangers à la conception de certains responsables politiques.
Quoi qu’il en soit, l’émancipation ne fait pas référence à l’indépendance ou à un statut quelconque, nous pouvons nous retrouver sur ce point. L’égalité, qui peut être décrétée, ne saura être effective sans une dynamique interne de développement faisant toute leur place à la richesse, à l’initiative, à la combativité individuelle et collective. Faire peuple au sein de la République, c’est avoir une République unie sans être obligatoirement totalement indivisible. C’est pourquoi je trouve l’article 1er très audacieux ; il s’agit du socle du texte, que l’on doit à François Hollande et à ce gouvernement.