Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 28 septembre 2016 à 14h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente de la Commission :

Je vous remercie d'avoir accepté notre invitation et je suis heureuse de vous accueillir aujourd'hui à l'Assemblée nationale – à cette heure un peu inhabituelle, ce qui explique l'assistance quelque peu clairsemée, mais je sais que vous aviez ce soir un impératif – pour évoquer l'actualité européenne de l'ancienne République Yougoslave de Macédoine dont – je le rappelle – vous êtes spécialement chargé au sein du gouvernement macédonien.

Notre rencontre se situe dans un contexte européen chargé, marqué de beaucoup de crises et d'enjeux majeurs.

À Bratislava, il y a quinze jours, les chefs d'État et de gouvernement se sont réunis afin de donner une nouvelle impulsion à l'Union européenne.

Je veux croire que ce sommet marquera le début d'un processus qui la revitalisera, l'approfondira et la rapprochera des peuples et de leurs aspirations, autour de nos valeurs communes, et du projet fondamental de paix, de démocratie et de prospérité partagée qui nous rassemble.

En outre, si un État a voulu la quitter, il faut se réjouir que d'autres souhaitent rejoindre l'Union européenne.

C'est le cas de l'ARYM qui, depuis plus de quinze ans, a choisi de lier son destin à celui de l'Union européenne.

En effet, en 2001, l'ARYM a été le premier pays des Balkans à signer un accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne et, depuis 2005, elle est officiellement candidate à l'adhésion.

Notre commission a toujours soutenu activement le processus d'adhésion des pays des Balkans à l'Union, tout en étant très vigilante quant aux conditions à réunir, en particulier sur le plan de la démocratie, des droits humains, de la lutte contre la corruption, mais aussi pour l'intégration d'ensemble de l'acquis communautaire.

L'adhésion à l'Union européenne, nous le savons, est en effet un long chemin semé d'obstacles, car le pays candidat doit satisfaire aux « critères de Copenhague », ce qui exige la plupart du temps de profondes réformes touchant de très nombreux secteurs.

Dans le cas de l'ARYM, les négociations d'adhésion n'ont pas encore commencé. À l'origine bloquées par la Grèce, qui lui disputait (et lui dispute toujours) le nom « Macédoine », elles sont aujourd'hui suspendues à la résolution d'une grave crise intérieure.

Cette crise, qui a commencé en janvier 2015 par la révélation d'un vaste programme d'écoutes illégales par le gouvernement, a entraîné la démission du Premier ministre et la mise en place, notamment grâce à la médiation du Commissaire chargé du voisinage et des négociations d'élargissement, M. Johannes Hahn, d'un processus de transition politique impliquant de nouvelles élections. Plusieurs fois reportées en 2016, ces élections devraient se tenir en décembre.

Mes premières questions sont donc les suivantes :

Monsieur le vice-Premier ministre, la crise politique en ARYM est-elle terminée et faut-il en attendre l'ouverture des négociations d'adhésion ? Si non, quels sont les obstacles qui restent à lever pour que celles-ci commencent enfin ? D'une façon plus générale, comment voyez-vous le chemin de votre pays vers l'Union ?

Parmi les crises qui frappent aujourd'hui l'Europe, la plus grave car mettant en jeu des vies humaines est bien sûr la crise des migrants. Je le rappelle : depuis 2014, plus de 10 000 sont morts en voulant traverser la Méditerranée. Aujourd'hui, en Grèce, des milliers de migrants sont bloqués en raison de la fermeture des frontières des pays voisins, notamment celles de l'ARYM.

Monsieur le vice-Premier ministre, pouvez-vous nous éclairer sur la situation actuelle à la frontière gréco-macédonienne et sur la politique de la Macédoine vis-à-vis des migrants ? Par ailleurs, l'ARYM a-t-elle pu bénéficier de l'aide de l'Union européenne dans la gestion de cette crise ? Enfin, quelles sont, selon vous, les voies pour sortir de cette crise et quelle part peut y prendre l'Europe ?

Je vous remercie pour vos réponses et, une nouvelle fois, pour votre présence parmi nous aujourd'hui.

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