Intervention de Arbër Ademi

Réunion du 28 septembre 2016 à 14h00
Commission des affaires européennes

Arbër Ademi :

Je vous remercie pour ces questions auxquelles je vais essayer de répondre. S'agissant du « Brexit », il est certain que la sortie du Royaume-Uni de l'Union représente une entrave, au moins temporaire, à nos inspirations européennes. Je suis cependant persuadé l'Union et les États-membres vont faire de cet évènement une opportunité de consolider les politiques européennes afin qu'elles répondent plus efficacement aux défis de l'élargissement. Celui-ci est en effet essentiel et selon moi, il devrait être une priorité de l'Union qui gagnerait à prendre en considération la forte aspiration européenne des pays des Balkans occidentaux. L'élargissement, on l'oublie parfois, n'est pas seulement favorable aux pays concernés mais également à l'Union européenne tout entière. Pour ne prendre qu'un exemple, une Europe élargie aux Balkans occidentaux assurerait bien mieux sa sécurité, par la stabilisation de la région qu'elle permettrait, tout en facilitant la solution aux crises qu'elle affronte aujourd'hui.

En ce qui concerne la coopération bilatérale, elle est excellente, avec la France bien sûr mais également avec les autres États-membres. Il va de soi qu'elle peut encore être améliorée ; nous y sommes favorables, afin de bénéficier de l'expérience d'un pays comme le vôtre, fondateur de l'Union européenne.

Enfin, à mon avis, on ne devrait pas se poser la question du nom de notre pays. C'est pourtant le cas et vous avez rappelé le différend de longue date qui nous oppose, sur ce point, à la Grèce. Les choses progressent cependant. De nombreuses rencontres ont eu lieu entre de hauts représentants des deux pays, les discussions s'intensifient et je suis persuadé qu'après les élections, sous l'égide des Nations Unies, nous pourrons donner une nouvelle impulsion à ces efforts afin de trouver une solution acceptable pour tous. Nous avons la ferme volonté d'en finir avec ce différend dont nous sommes bien conscients qu'il entrave la réalisation de nos aspirations européennes.

Nos relations avec la Bulgarie sont satisfaisantes. Nous travaillons ensemble à améliorer nos relations politiques et sectorielles. Des consultations bilatérales régulières ont lieu afin d'organiser des rencontres à tous les niveaux, politiques et administratifs. L'accent est mis sur la coopération dans le respect de rapports de bon voisinage. Dans ces conditions, je ne pense pas que la Bulgarie soit une entrave à notre adhésion à l'Union européenne.

Pour en revenir sur la situation en Macédoine, comme vous m'y avez invité par vos remarques, Mme la Présidente, je voudrais vous signaler l'adoption, il y a quelques jours, de la loi sur le procureur spécial, laquelle s'intègre dans les priorités que nous avons établies avec nos partenaires bruxellois. Nous avons également lancé une profonde réforme de l'organisation de notre sécurité nationale et, notamment, du renseignement, incluant une plus grande transparence et un meilleur contrôle. Ces réformes, et bien d'autres dans le domaine de la justice et de l'information, sont la preuve de l'implication de la Macédoine dans le processus d'adhésion à l'Union européenne.

Bien sûr, je peux comprendre que certains estiment ces réformes encore insuffisantes. Mais c'est oublier l'impact négatif de la crise politique et je ne doute pas qu'après les élections, les réformes s'accélèreront.

Avant d'aborder la crise des migrants elle-même, je voudrais insister sur notre préoccupation suite aux évènements intervenus cet été en Turquie. Ils auraient pu mettre en danger les intérêts vitaux des pays des Balkans occidentaux comme de l'Union européenne tout en entraînant une aggravation de la crise des migrants et l'accroissement du risque terroriste.

La crise des migrants ne concerne pas qu'un seul pays et le récent sommet de l'ONU à Vienne l'a rappelé. Elle exige un engagement sincère et fort de l'ensemble de la communauté internationale ainsi qu'une coordination et une réactivité qui, seules, pourront mettre un terme à cette crise. La Macédoine a bien reçu une aide de la part de l'Union européenne pour faire face à cette crise. Nous apprécions ce geste mais, je dois l'avouer, aurions aimé moins de lenteur dans le processus de décision. Nous avons par ailleurs proposé à nos partenaires bruxellois une nouvelle mesure afin de renforcer les capacités des agences macédoniennes concernées par la crise des migrants.

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