Messieurs les ministres, monsieur le rapporteur, vous avez indiqué ce matin que la question qui se posait était l'écart existant entre la France et l'Allemagne. Nous avons atteint cette année notre objectif de réduction des déficits, mais cela ne vous satisfait pas et vous comparez la France à l'Allemagne sur la même période.
Vous ne vous demandez pas pourquoi l'Allemagne fait mieux que nous aujourd'hui. Quand elle met en place la TVA « anti-délocalisation », vous souhaitez la supprimer en France.
Depuis quelques jours, la nouvelle Clio 4 est à l'honneur. Si cette voiture est produite aujourd'hui à Flins, et non pas à Bursa comme le souhaitait M. Carlos Ghosn, c'est parce que nous avons exigé que, pour le marché et le marché européen, elle soit produite dans une usine française par des ouvriers français. Pourtant Renault s'en plaint, car elle dit qu'une Clio 4 produite en France coûte 1 200 euros de plus qu'une Clio produite en Turquie.
Ainsi, au moment où nous mettons en place une TVA anti-délocalisation permettant de rendre les produits d'importation moins compétitifs, et que nous baissons les charges qui pèsent sur les entreprises pour améliorer la compétitivité de la production française, vous revenez en arrière, rendant les produits d'importation plus compétitifs et les productions françaises moins compétitives. Je voudrais savoir pourquoi.
Vous nous expliquez par ailleurs que vous voulez soutenir le pouvoir d'achat. Mais quel est le lien logique entre l'augmentation du pouvoir d'achat et l'augmentation des droits de succession ou la suppression de l'exonération sur les heures supplémentaires ? Vous souhaitez redonner du pouvoir d'achat aux Français, mais vous supprimez ce qui avait permis d'y parvenir.
J'approuve malgré tout certaines de vos mesures, notamment celle qui concerne la taxation des compagnies pétrolières. Pour autant, je n'accepte pas que cette taxe permette de régler la facture des dépenses ubuesques que vous prévoyez et entraîne, en outre, l'augmentation du prix de l'essence. L'augmentation de la taxe sur les compagnies pétrolières doit servir à faire baisser le prix de l'essence, ce qui favoriserait le pouvoir d'achat.
Votre stratégie est dangereuse. Vous révisez toutes les prévisions du programme de M. Hollande en 2012 et 2013. Ainsi, les dettes publiques passeront en 2013 de 88,6 % à 90,6 % du PIB. En revanche, vous ne révisez pas vos promesses de dépenses. Il y aura plus de dépenses, moins de recettes. La différence ne sera compensée que par des hausses d'impôts, qui pèseront pour beaucoup sur les plus modestes.
Vous écrivez dans votre rapport : « au sein des ménages, ce sont les ménages dont les patrimoines et les revenus sont les plus élevés qui sont, pour l'essentiel, mis à contribution, puisqu'ils supportent à 73 % les prélèvements supplémentaires à la charge des ménages. » Cela signifie très clairement que les foyers les plus modestes, pour 27 % d'entre eux, perdront du pouvoir d'achat en contribuant à ces hausses d'impôts.
C'est une certitude : vous allez étouffer l'économie et nous amener tout droit dans le mur ! Pourquoi ne pas faire d'économies sur les dépenses ?