Merci pour votre exposé, en effet plus clair que les règlementations européennes.
Vous avez évoqué la stratégie concernant la route de la Méditerranée centrale, sans doute la plus complexe. S'agissant de la Grèce, quel que soit le jugement que l'on peut porter sur le caractère sûr de la Turquie comme pays d'accueil pour certaines populations de demandeurs d'asile, la situation est stabilisée et je ne crois pas que les Turcs aient intérêt à rouvrir cette voie, car ils courent le même risque que nous avec Calais si le message est que l'on passe à nouveau en Grèce.
S'agissant des pactes migratoires, que l'Union européenne envisage de conclure avec un certain nombre de pays d'Afrique pourvoyeurs de migrations, nous avons tous noté la réaction de Matteo Renzi lors du sommet de Bratislava. Je crois comprendre que son mécontentement portait en particulier sur ce qu'il considère comme un engagement insuffisant de l'Europe dans cette politique. Pouvez-vous donc revenir sur le contenu de ces pactes, qui mêleraient aide au développement et accords policiers, notamment pour la réadmission des migrants ne relevant pas du droit d'asile ?
Par ailleurs, quelles sont les pistes envisagées pour la réforme de Dublin ? Portent-elles sur la question du pays de première entrée ?
La stabilisation de la durée d'instruction des demandes d'asile est à l'évidence une autre question clef. Une recommandation récente de l'OCDE était de descendre à trois mois. Où en est-on en France et quelles sont les perspectives ?
Il est beaucoup question des routes orientale et centrale, mais qu'en est-il aussi de la route occidentale ? Pourquoi les migrants ne passent-ils pas par Gibraltar, qui semble pourtant la voie la plus simple ? Est-ce parce qu'il y a au Maroc un Etat capable d'exercer un contrôle policier fort ou existe-t-il d'autres éléments dans les accords noués par l'Espagne avec un certain nombre de pays africains ?