Intervention de Chantal Guittet

Réunion du 28 septembre 2016 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Guittet :

Je souhaite dire à M. Lellouche que j'ai également travaillé sur le texte sur le droit d'asile et que nous n'en avons pas la même interprétation. Il est faux de dire que les réfugiés économiques ont le statut de réfugié. La France est par ailleurs le pays européen qui accueille le moins de réfugiés érythréens.

L'Union européenne enterre aujourd'hui le droit d'asile en se défaussant sur des pays non européens. C'est une façon habile d'avoir bonne conscience. Nous sommes le pays des droits de l'homme. Jean-Claude Juncker a dit qu'il fallait appliquer la convention de Genève, mais je n'ai pas l'impression que la Turquie l'applique. Elle a signé le protocole de 1967 mais ne l'applique apparemment qu'aux réfugiés européens. Elle a voté en 2014 une loi censée en reprendre les dispositions, mais qui ne les reprend pas réellement. Comment l'Union européenne peut-elle confier l'accueil des réfugiés à un pays qui ne respecte pas la convention de Genève et le protocole de 1967 ?

En outre, plus personne ne réagit à la répression, je suis d'accord en cela avec M. Lellouche, parce qu'on demande à ce pays de s'occuper des réfugiés.

Concernant les protocoles signés avec d'autres pays, ceux qui reçoivent le plus de réfugiés sont les pays pauvres, pendant que des pays très riches comme l'Arabie saoudite, avec lequel nous signons beaucoup de contrats, refusent de mettre un centime sur l'accueil des réfugiés. Ne devrions-nous pas être plus fermes et ne pas faire toujours passer l'intérêt économique avant le respect des droits de l'homme pour faire en sorte que le droit d'asile, qui a fait l'honneur des démocraties, soit respecté partout.

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